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«Si j'avais à refaire le choix, je n'hésiterais pas un instant»
­­­Hommage à Abdel'alim Medjaoui :
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 08 - 2025

Abdel'alim Medjaoui, né à Tlemcen, en juillet 1935, décédé et enterré à Tlemcen, en août 2025. Entretemps, une vie en plusieurs vies, d'une richesse exceptionnelle, produit de leurs diversités, sur la même voie, vers le même but, guidée par une motivation qui en a été l'invariant, sans reniement, à aucun moment : « L'amour de la patrie ! L'Algérie ! ».
Abdel'alim Medjaoui l'affirme dans son livre « Le géant aux yeux bleus » (Casbah Editions 2007, p.87) pour expliquer son adhésion au Parti communiste algérien (PCA), qu'il situe en 1964, « je crois », dit-il. Il ne garde de cette adhésion quasiment aucun souvenir.
« C'est comme si ma mémoire avait refusé d'enregistrer le fait », ajoute-t-il.
La décision n'a pas été facile pour lui. Il parle d'une rupture « avec beaucoup de choses qui faisaient jusque-là partie de ma personnalité profonde, avec beaucoup d'amis et de frères de combat, avec même ma famille », en se référant à son milieu d'origine : les Oulémas.
Insensiblement, sans doute, Abdel'alim Medjaoui s'est retrouvé dans le PCA. Il sait ce qui lui a fait faire ce choix : « Je considère que, par l'intensité de son combat libérateur, mon peuple a mérité que son avenir soit radical. Et cette radicalité, je ne la vois que dans le socialisme scientifique ». Il fait sien l'argument de l'engagement communiste du poète turc Nazim Hikmet : « C'est mon cœur qui m'a amené là où je suis... Et voilà tout. » (p.87). Il persiste et signe, une page plus loin, en écrivant plus tard (quelque 40 ans après) : « J'estime que j'ai eu raison d'avoir pris cette option ». « Si j'avais à refaire le choix, je n'hésiterais pas un instant ». Il rend hommage à la Révolution d'octobre 1917 qui a fait naître « une lueur à l'Est » salué par
« les meilleurs grands esprits dans le monde », fait-il remarquer.
« C'est à son ombre, en particulier, qu'est né notre mouvement national moderne, et c'est son poids dans le rapport de forces mondial qui a permis à notre lutte de libération de se développer et de vaincre ». Il exprime sa conviction que « c'est du côté de cette expérience qui a donné corps au « spectre » dont Marx disait qu'il hantait l'Europe, que mon peuple trouve l'inspiration et le soutien pour échapper au piège de la dépendance, de l'injustice et de la misère néocoloniales...».
L'adhésion de Abdel'alim au PCA,
« un tournant important dans ma vie », dit-il, constituera la trame de son engagement patriotique après l'indépendance.
L'engagement dans la lutte armée
En lisant « Le géant aux yeux bleus. Novembre, où est ta Victoire ? », on saura presque tout sur son itinéraire dans l'Algérie indépendante. Dans le livre précédent, « Ce pays est le nôtre » (Casbah Editions, 1999), il relate son expérience d'étudiant maquisard puis, prisonnier de guerre, ses pérégrinations de camps en prisons. On peut le voir et l'écouter parler de sa vie grâce à la vidéo réalisée par l'équipe télé d'Algérie patriotique. C'est une chance extraordinaire d'avoir ce document précieux. La vidéo montre Abdel'alim tel que nous l'avons connu, modeste, avec sa façon, propre à lui, d'exposer son
parcours peu commun et de faire comprendre, tout en souplesse, ses choix, avec un rire franc, spontané, quand il parle par exemple de l'« entourloupette », c'est son mot, faite à son ami Youcef Khatib, en faisant passer la discipline de parti avant la parole donnée (pp. 158-159). Youcef Khatib qui sera le futur colonel de l'Armée de libération nationale (ALN), chef de la wilaya IV, avait été son compagnon à la Fac de Médecine, puis dans l'engagement dans la lutte armée, en rejoignant le maquis en mai 1956, précédant Abdel'alim, occupé à d'autres tâches combattantes, et qui montera en août 1956 dans ce qui sera la wilaya III. Quelques mois après, en fin février 1957, il est fait prisonnier, « mis hors de combat » comme écrivait la presse coloniale à l'époque.
Il subit la torture qui accompagne fatalement les interrogatoires menées par l'armée coloniale française ; il est condamné à 5 ans de prison, passe d'un centre de détention à l'autre, pour finir par être libéré en octobre 1961. Il part à Tlemcen mais ne peut y rester dans les conditions de la guerre.
Il sort d'Algérie pour se fixer à Bruxelles où il reprend ses études de médecine. C'est là qu'il se trouve le 19 mars 1962, au moment du cessez-le-feu qui signifie la victoire et l'indépendance de l'Algérie. A la proclamation de l'indépendance, le 5 juillet 1962, des millions d'Algériens descendent dans les rues d'Alger et des grandes villes pour manifester, pendant des jours et des nuits, leur joie et fêter la fin du colonialisme en Algérie. Mais, durant tout l'été, une crise politique au sommet, mettant aux prises des alliances aux configurations incompréhensibles, prolongée par des affrontements armés fratricides entraîne le risque pour l'Algérie indépendante de sombrer dans l'anarchie.
Le retrait
« Je tombe dans un Alger, certes libéré, mais où l'avenir me semble plus sombre que lorsque je l'avais quitté en août 1956 ». Cette vision le plonge dans le désarroi. « J'en avais même conçu l'idée qu'il valait mieux peut-être quitter ce pays et changer de nationalité », écrit-il (p. 28). Il ne trouve aucun intérêt aux élections de l'Assemblée constituante en septembre 1962. Mais, il se sent, toutefois, un devoir d'être présent, le même mois, au Congrès de l'UGEMA, alors qu'il n'est pas délégué par sa section de Bruxelles. « Le Congrès se termine le jour même en queue de poisson... Nous nous sentions, du moins c'est l'impression que j'en garde, comme un troupeau sans pâtre », fait-il constater. C'est à cette occasion qu'il a le bonheur de retrouver le Dr Nekkache. « Quel bonheur, oui, dans le climat délétère de la ville et du pays ! », insiste-t-il.
Le Dr. Mohamed Seghir Nekkache qui venait d'être nommé ministre de la Santé du premier Gouvernement algérien dirigé par Ahmed Ben Bella, lui tient les « premières paroles rassurantes » qu'il entend dans « cette atmosphère de fin du monde » et il redécouvre la perspective de terminer en Algérie ses études de médecine, sans s'intéresser au reste. « Le cœur n'y est pas », partageant son temps entre la Fac de médecine et l'hôpital Mustapha qui « devient toute ma vie et m'accapare presque totalement », fait-il savoir. Une exception : « Je participe cependant à la grande manifestation à laquelle a appelé la section UGEMA pour protester contre l'explosion nucléaire à laquelle a procédé le gouvernement français dans notre Sahara dans un geste provocateur en ce 19 mars, premier anniversaire du cessez-le-feu ».
L'engagement dans l'édification
Nous sommes au premier trimestre 1963, c'était l'époque des « immenses rassemblements de foules », lorsque
« dans des journées nationales de l'arbre, des foules innombrables de volontaires, hommes, femmes, enfants, partent à l'assaut des campagnes dénudées pour les reboiser » (Boualem Khalfa/ Henri Alleg/ Abdelhamid Benzine, La grande aventure d'Alger républicain, Ed. Messidor, Paris, 1987). L'ambiance à l'Université est très motivante, se souvient Abdel'alim, ce qui le pousse à devenir attentif à ce qui se passe sur la scène nationale : mesures de nationalisations des biens vacants des colons, autogestion, décrets de mars, sans que cela l'éloigne de ses études hospitalo-universitaires qui constituent pour lui « la priorité des priorités ». Mais l'année 1963, bouillonnante d'activités, l'amène à reconsidérer sa priorité « absolue » pour les études.
(A suivre)


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