Le dinar est une monnaie non convertible, son taux étant déterminé par des taux de change fluctuants sur le marché des devises étrangères, telles que le dollar américain (USD) et l'euro européen, la livre sterling anglaise ou le yen japonais, ces taux étant utilisés pour les transactions financières officielles. Le cours du dinar algérien, le 1er septembre 2025, au cours officiel à la vente, est de 129,4172 dinars/1 dollar et 152,1170 dinars/1 euro ; et sur le marché parallèle, 229 dinars/1 dollar et 263 dinars/1 euro, soit un écart de 77% pour le dollar et de 65% par rapport à l'euro, le cours euro-dollar étant, le 01/10/2025, de 1,17 dollar pour un euro. Rappelons qu'en 2024, la part du dollar américain dans les paiements internationaux est d'environ 50 %, l'euro 19% et sa part dans les réserves de change mondiales était d'environ 58 %, tandis que celle de l'euro environ 20 %. Malgré la création de la Banque de développement au sein des BRICS+ pour contrecarrer la dominance tant du dollar et à un degré moindre celui de l'euro, la part du yen chinois, plus de 50% du PIB des BRICS+ dans les transactions internationales est limitée, mais en croissance rapide, atteignant environ 4,6 % en février 2025, selon les données de Swift. Pour éviter toutes mauvaises interprétations, les données sur les réserves de change, leur structuration, leur destination ne sont pas un secret défense, tous les pays, notamment développés, rendent public a annuellement dans leurs différents rapports et souvent devant leur parlement ces informations. Pour l'Algérie, le FMI possède toutes les informations de la Banque d'Algérie qui d'ailleurs vient de dévoiler, courant septembre 2025, le niveau des réserves de change pour fin 2024 étant liée comme toutes les banques centrales mondiales par un accord pour donner ce genre d'information. 1.- Situation de l'économie algérienne Bien que l'Algérie ait progressé de 3,6 points par rapport à 2023, en 2024, selon le rapport d'Heritage Foundation, pour l'indice des libertés économiques 2024, l'Algérie a eu un score de 47,5, la classant 160e sur 184 pays, sa liberté économique étant jugée «réprimée» et selon l'Indice mondial de l'innovation 2025 de l'OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle), l'Algérie se classe 115e sur 139 pays au niveau mondial et 17e parmi les 36 pays africains étudiés. Selon le rapport de la CNUCED, les flux d'investissements directs étrangers (IDE) vers l'Algérie ont atteint 1,43 milliard de dollars en 2024, marquant certes une hausse de 18 % mais essentiellement concentrés dans les hydrocarbures, étant classée loin de ses importantes potentialités 16e en Afrique où, d'ailleurs, ses flux d'échange sont encore marginaux sur un volume global importations et exportations de plus de 90 milliards de dollars en 2023, selon le ministère du Commerce algérien, le montant total des échanges commerciaux entre l'Algérie et le continent africain s'élevait à environ 4,6 milliards de dollars avec des exportations algériennes vers l'Afrique atteignant 2,7 milliards de dollars et des importations s'élevant à 1,87 milliard de dollars, la Tunisie étant le principal partenaire commercial de l'Algérie. Aussi, malgré une dépréciation du dinar algérien entre 1970 et septembre 2025 d'environ 256% par rapport au cours du marché officiel et 540% par rapport au marché parallèle, qui selon les lois économiques aurait dû dynamiser les produits exportations à forte valeur ajoutée concurrentielle au niveau international, force est de constater que le secteur industriel hors Sonatrach-Sonelgaz et une infime de sociétés étatiques et privées représente moins de 5% du produit intérieur brut. Selon les données du registre de commerce, plus de 90% du tissu économique est représenté par des unités unipersonnelles et de petites Sarl à gestion familiale, peu initiées aux nouvelles technologies le taux d'intégration des entreprises publiques et privés étant environ 15%, 85% des matières premières et équipements étant importés en devises, dont d'ailleurs les différentes restrictions d'importation ont eu comme impact une sous utilisation des capacités de production et un effet inflationniste montrant que le blocage est d'ordre systémique. Pour 2025, le gouvernement table sur un taux de croissance de 4,5%, alors que pour la Banque mondiale pour 2025, ce taux devrait baisser pour s'établir à 3,3% et pour le FMI 3,4%. Le FMI dans son rapport du 30 juin 2025, prévoit un creusement du déficit budgétaire d'environ 14,5 % en 2025, si le taux de croissance du PIB prévu par le gouvernement algérien est atteint, environ 290 milliards de dollars, contre 268 en 2024, sinon ce taux serait supérieur. Le dernier rapport du FMI de juin 2025 met en relief la vulnérabilité de l'économie algérienne face à la rente des hydrocarbures. Quant au rapport de la Banque d'Algérie paru fin septembre 2025, il note que les exportations globales des hydrocarbures en 2024 ont été caractérisées par une baisse de 5% en volume et 10% en valeur pour se stabiliser à 45,2 milliards de dollars contre 50,4 milliards en 2023 et 60 milliards de dollars en 2022. Selon les données officielles du gouvernement (ONS), les exportations hors-hydrocarbures ont atteint 5,81 milliards de dollars en 2022, selon la Banque d'Algérie, les statistiques douanières donnant 6,9 milliards de dollars pour 2022, 4,77 milliards de dollars en 2023, en 2024 la baisse a continué avec 3,56 milliards ; en 2024 et durant le premier trimestre 2025, elles ont atteint 885 millions de dollars contre, par rapport à la même période de 2023 où le montant était de 982 milliards de dollars, ce qui donnerait un montant en 2025 inférieure à celui de 2024, soit une baisse des exportations hors hydrocarbures, y compris les dérivés d'hydrocarbures inclus pour 67% de près de 40% par rapport à 2022. Au vu des indicateurs pour le premier trimestre 2024, cependant, l'Algérie possède encore des leviers concernant notamment selon le rapport de la Banque d'Algérie de septembre 2025, une dette extérieure relativement faible s'établissant à 2, 870 milliards de dollars, ce qui représentant un ratio de seulement 1,3 % du PIB, une dette publique d' environ 49% du PIB fin 2024, maîtrisable et des réserves de change appréciable pour fin 2024. Toutefois, pour ce cas, en référence au FMI dont la règle est d'inclure les réserves d'or dans la valeur totale des réserves de change, l'Algérie à 67 milliards de dollars de réserves de change une baisse d'environ de 2,2, milliards de dollars par rapport à 2023, sans l'or dont le montant est évalué pour à 173,5 tonnes à environ pour le cours de fin 2024 a été de 70.000 dollars/kg, nous aurons 12 milliards de dollars donnant hors or des réserves de change de 55 milliards de dollars fin 2024. Abderrahmane Mebtoul Professeur des Universités Expert international