La France aura un budget en 2026, assure Bercy. Le ministre de l'Economie démissionnaire, Roland Lescure, s'est voulu rassurant avant une réunion avec ses homologues de la zone euro. «Il y a une majorité de parlementaires en France qui veulent la stabilité (…) et qui s'accordent sur une chose, c'est que nous avons besoin d'un budget pour 2026, et, c'est très important, d'un budget qui respecte les engagements que nous avons pris envers nos amis Européens, donc c'est ce qu'il va se passer». Au terme des quarante-huit heures d'ultimes négociations menées par Sébastien Lecornu, la présidence a annoncé la désignation dans les deux jours d'un nouveau chef du gouvernement. Depuis sa démission lundi matin, et après s'être vu confier par Emmanuel Macron la mission de mener d'«ultimes négociations», Sébastien Lecornu a consulté à tour de bras. Le Président lui avait donné jusqu'à ce mercredi soir pour aboutir à une «Plate-forme d'action». L'ancien Premier ministre Sébastien Lecornu a expliqué que sa mission était «terminée», tout admettant que celle-ci n'était «pas complètement» réussie. L'Elysée a annoncé dans la foulée qu'Emmanuel Macron «nommera un Premier ministre d'ici quarante-huit heures» sur la base des conclusions des négociations menées par le démissionnaire Sébastien Lecornu. Depuis que des spéculations sur une possible suspension de la réforme des retraites circulent à Paris, l'hypothèse de la formation d'un gouvernement de gauche pour sortir de la crise occupe les esprits. Sauf que «les lignes rouges à ne pas franchir continuent de s'accumuler», figeant la France dans une situation «surréaliste». Les trois responsables politiques de gauche tentent de dissuader le chef de l'Etat de «persister dans l'isolement et le déni», alors qu'un nouveau Premier ministre doit être désigné vendredi. «Monsieur le président, entendez le pays», exhortent la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, et le secrétaire national des communistes, Fabien Roussel, dans une déclaration commune le, jeudi 9 octobre. Ils demandent au chef de l'Etat de choisir une cohabitation avec un Premier ministre de gauche. Vendredi, Emmanuel Macron doit nommer son quatrième Premier ministre depuis la dissolution. Les responsables de gauche tentent de dissuader le chef de l'Etat de «persister dans l'isolement et le déni». Jean-Louis Borloo n'a eu «aucun» contact avec l'Elysée. Présenté comme un possible successeur à Sébastien Lecornu, Jean-Louis Borloo a assuré ne pas être au courant, jeudi. «J'ignore absolument tout», a-t-il déclaré. «Borloo est une hypothèse, c'est le seul qui n'a rien à perdre». La droite contre tous Selon Eric Dupond-Moretti, l'ex-ministre de la Justice a dénoncé les critiques de Gabriel Attal et Edouard Philippe à l'encontre d'Emmanuel Macron. «Gabriel Attal, c'est la création d'Emmanuel Macron. Sans lui, il n'est rien». L'ex-garde des Sceaux s'en est également pris à Edouard Philippe, disant être «sidéré de ce que quelqu'un qui envisage d'être président de la République grève par anticipation la fonction à laquelle il aspire». Il fait référence aux déclarations de l'ancien Premier ministre appelant Emmanuel Macron à démissionner pour organiser «une présidentielle anticipée». Elisabeth Borne appelle à «un compromis, de la droite républicaine aux élus socialistes». L'ex-Première ministre s'est redite ouverte à une suspension de la réforme des retraites pour sortir de la crise politique. «Si c'est la seule voie pour sortir de la crise actuelle, qui va coûter des milliards à l'économie du pays, qui plonge tout le monde dans l'incertitude (…), ça vaut la peine de poser cette question», a estimé l'actuelle ministre de l'Education démissionnaire. Elle s'est en revanche prononcée «clairement» contre une abrogation de la loi. «Il y a une majorité de parlementaires en France qui veulent la stabilité», et qui voteront un budget, a assuré le ministre de l'Economie. Le budget 2026 ne verra pas la jour ? Le ministre démissionnaire de l'Economie, Roland Lescure, a assuré jeudi 9 octobre que la France sera doté d' un budget 2026 et qu'il sera «bon» pour les finances publiques et pour la croissance du pays, tout en respectant les engagements européens. «Il y a une majorité de parlementaires en France qui veulent la stabilité (…) et qui s'accordent sur une chose, c'est que nous avons besoin d'un budget pour 2026, et, c'est très important, d'un budget qui respecte les engagements que nous avons pris envers nos amis Européens, donc c'est ce qu'il va se passer», a déclaré le ministre à la presse, avant une réunion de l'Eurogroupe à Luxembourg. Le ministre entend rassurer ses homologues sur l'évolution de la situation politique en France, après la démission surprise du chef du gouvernement Sébastien Lecornu lundi. Le président de la République Emmanuel Macron doit nommer son successeur d'ici à vendredi soir. «On aura un Premier ministre d'ici demain et les discussions vont se poursuivre, évidemment, et c'est ma responsabilité, pour qu'on ait un budget en 2026. Ce budget sera bon, à la fois pour les déficits et pour la croissance», a assuré Roland Lescure, réaffirmant au passage que les prévisions de croissance (0,7%) et de déficit public (5,4% du PIB) seraient tenues en 2025.