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Un voyage dans le temps et l'espace
Sur ma terrasse de Fadéla Chaïm-Allami
Publié dans La Nouvelle République le 12 - 01 - 2010

L'une des caractéristiques majeures de l'œuvre de Fadéla Chaïm Allami est d'avoir été composée dans une écriture parfaite d'un point de vue syntaxique et sémantique. Ce qui rend sa lecture aussi enrichissante qu'agréable. Et que de similitudes avec Kateb Yacine dans la façon de décrire les lieux à des moments particuliers comme les journées de Ramadhan, les guerres, les conflits sociaux.
Avant d'élaborer Nedjma et le Polygone étoilé, Kateb a composé Terrasses d'Alger. C'était en 1947 et par un mois de Ramadhan. On retrouve dans le livre de Fadéla la même poésie avec des images métaphoriques fortement marquées.
Dans un monde sans lendemain et aux horizons sombres, l'auteur nous fait revivre des chapelets de souvenirs racontés dans un style fignolé. On voit bien que cela vient d'une femme pleine de talents innés. Ce passage dont la rigueur dans la sobriété, la concision et la clarté sont les caractéristiques essentielles nous remet dans l'univers de Terrasses d'Alger, datant des débuts journalistiques de Kateb Yacuine. Fadéla Chaïm Allami nous dit ainsi, par une journée de Ramadhan : «Les femmes s'agglutinaient autour des marchands d'épices, les aqaquer - la chorba du Ramadhan pointait son nez-. De ma terrasse algéroise, je regarde ces silhouettes en qamiss, en jeans, en hijabs, marcher au long des rues – je ferme les yeux et j'ai en mémoire des souvenirs jamais vécus : les nuits algéroises du temps jadis.»
Ecrit dans une perspective à la fois introspective et rétrospective, le récit est fait d'aller et retour du présent au passé, peut-être pour mettre en évidence le changement en mal ou l'angoisse envahissante d'une existence éprouvante qui perpétue la précarité et l'incertitude du lendemain. «Rien ne montre que le carême musulman commence demain. Ah, si ! Il y avait une grève à un marché.
J'avais pensé que c'était lié à la sécurité, Batna ayant encore connu hier deux nouveaux attentats à la bombe dont l'une près d'une maternité.
Dellys connaît aussi des heures noires. Ceci, contrairement au Ramadhan d'antan qu'on accueillait dans la ferveur qu'il mérite. Les femmes s'agglutinaient autour des marchands d'épices, la chorba du Ramadhan pointait déjà son nez.»
Un constat amer
L'auteur a le sentiment qu'un lendemain meilleur est possible. Des images prometteuses semblent se dessiner à l'horizon.
Tel est le reflet d'une actualité où quand rien ne va, tout le monde se souhaite un changement en bien : «Je veux croire que tout n'est pas forcément désespérant pour beaucoup, le cœur n'y est pas. Le soleil ne veut pas briller comme si des ombres se sont posées ça et là sur les terrasses. Même la chorba du ramadhan semble faire défaut. Le carême est là et il est presque inaperçu. Je ne suis pas allée sur ma terrasse algéroise car rien ne me parlait et j'aurai voulu avoir une boqala à lui réciter pour l'entourer du mutisme qui l'entoure.»
Désormais, les gens auront le regard tourné vers le port, l'aéroport, la gare. Tout le monde veut fuir vers un ailleurs plus sécurisant. L'auteur nous en donne les raisons : on est à l'heure ou à l'ère des assassinats, des massacres imprévisibles. Elle cite «Constantine, Lakhdaria, pétries de beauté sauvage, basculant dans les méandres de la souffrance rougie de sang».
Puis, parlant de tourbillon, de hurlements, de vociférations, Fadéla fait une comparaison : «C'est comme une grande vague déferlante, un ouragan d'incompréhension, de mots brûlants. C'est si la pieuvre meurtrière de Jules : elle écrase les siens, les damnés de l'enfer et les innocents de l'exil.»
Les rues de Bab-Azzoun,d' Ali-Boumendjel portent les stigmates des souffrances injustement imposées. Et que de changements à la place des Martyrs où durant les nuits du Ramadhan, l'espace, y compris dans les rues adjacentes, a été sillonné par de nombreux promeneurs.
Visitez-là aujourd'hui, au-delà de huit heures du soir ! Vous verrez la différence.
Et la beauté du texte maintient son rythme jusqu'à la dernière page son fond de violence qui n'a pas fini de faire des victimes innocentes.
Boumediene Abed
Fadela Chaïm Allami, Sur la terrasse algéroise, d'aimer, c'est un peu vivre…, récit, Ed. Lazhari Labter , Passe Poche, 2009, 96 pages


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