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A la ville ou à la campagne
Savoir vivre et savoir gérer le temps
Publié dans La Nouvelle République le 03 - 07 - 2010

«Mais aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années», ces deux vers du Cid de Corneille indique que le succès ou l'échec dans la vie est dû essentiellement à la manière de gérer son temps.
Cependant, le temps est plus que de l'argent en ce début de 3e millénaire où nous nous rendons compte qu'il passe plus vite que par le passé et sans qu'on en tire profit.
Que de discussions avons-nous tenues sur les mois, les années qui défilent à grande vitesse et qu'on n'a pas pu vivre pleinement ! «Cela est peut-être dû à la cherté de la vie qui gâche le temps en privant du bonheur d'antan» disent les uns ; «il se peut que ce phénomène vienne de l'insécurité et de la dégradation des relations entre individus» affirment d'autres avec arguments à l'appui.
Temps des horloges et temps sous tension mal vécu
Les écrivains du XXe siècle ont très tôt compris les changements dans la vie dus aux perturbations de l'environnement. Ils ont inventé des œuvres littéraires plus représentatives du temps qui passe selon les rythmes actuels. Le nouveau roman en est un exemple.
En ville, plus qu'à la campagne, avec les agressions de toutes sortes, les feux de signalisation qui nous assaillent à chaque coin de rue, le temps s'écoule plus vite ; et que d'embouteillages qui gâchent la vie et font vieillir plus vite ! La vie urbaine est telle qu'on n'a plus envie de flâner comme cela se faisait avant. L'homme moderne est malade du temps. On va vite, on accélère et on vit dans une espèce d'instantanéité dans l'accélération du temps qu'on n'arrive pas à maîtriser pour concrétiser, réaliser des projets.
Mais le rapport au temps n'est pas le même partout. Dans les pays riche où la ponctualité est de rigueur et où la nervosité est devenue un fait quotidien, on vit dans un climat permanent d'inhumanité qui oblige à courir pour rejoindre son lieu de travail ou quelqu'un qui présente un intérêt pour soi. Il y a de cela quelques semaines, un père devait se rendre dans l'établissement où son fils est élève pour rencontrer le directeur à une heure précise. Ce dernier s'était emporté au point de l'envoyer paître contre ce père arrivé une heure après l'heure du rendez-vous. Et c'était pour signer un dossier de bourse.
Ceux qui retournent à la campagne découvrent une autre image du temps. Avec le stress et les agressions du milieu urbain, beaucoup de familles, dans les pays super industrialisés, décident lorsque cela est possible, de tenter l'expérience de la vie à la campagne et elles en sont heureuses. Au lieu de continuer à s'abîmer dans l'air pollué, les courses entre des millions de gens sur les trottoirs devenus trop étroits pour les contenir, elles se sont acheté des vaches à traire et des poules à nourrir pour vivre autrement.
Avec l'âge, le rapport au temps évolue
Avec l'âge, un grand nombre d'hommes et de femme deviennent plus sages. On finit par comprendre que c'est à la campagne, avec la cueillette des fruits et tous les travaux des champs, on réapprend à vivre pleinement et à recevoir de belles leçons de patience.
L'expérience de la vie nous fait comprendre conscience de nos responsabilités familiales. Beaucoup de parents se rendent compte après avoir été dépassés par les événements qui ont jalonné leur vie.
Ils ont appris mais un peu tard qu'il faut, comme pour les économies, savoir-faire une répartition équitable du temps pour soir et pour les enfants. Le temps consacré pour les enfants a une plus grande valeur, est le meilleur des investissements pour l'avenir, les années de vieillesse.
Que peut attendre un père et une mère des enfants qui leur ont échappés et qu'ils n'ont pas assez vus durant le printemps de leur vie, lorsqu'ils deviennent vieux et impotents ? On dit que maintenant, on a moins besoin des enfants, sous le prétexte qu'après trente ou quarante ans de travail, on a une retraite. Mais détrompons-nous, les conditions ne sont guère meilleures. Le temps qui passe et qui tue le temps d'une vie humaine, finit par porter ses fruits doux ou amers. Poème et citations de penseurs attentifs aux aléas du temps, donnent à tirer des conclusions utiles. «Le temps est un fleuve qui coule dans lequel on prend des bains plus ou moins bons» est un exemple parfait du temps inégal pour tous.


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