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La Bourse de l'histoire (III)
1er Novembre 1954
Publié dans La Nouvelle République le 02 - 11 - 2010

Le 1er novembre 1954 entre zéro heure et une heure, des actions simultanés sur le territoire des trois département d'Algérie sont faites partout où cela à été possible, avec les moyens divers : bombes, attentats, coupures de routes et de lignes téléphoniques et électrique, attaques de caserne de militaires, de gendarmerie et de police.
A Tademaït (Draâ el Mizan) un garde champêtre est tué à Tizi-Ghenif, Tizi N'Tleta un garde champêtre est également abattu. En outre, dans toute la grande Kabylie de nombreuses lignes téléphoniques sont coupées, suite à quoi les liaisons entre Alger et Tizi Ouzou sont interrompues à plusieurs reprises dans la journée du 1er Novembre.
Zone 4 : Alger, à une heure du matin, les commandos urbains de Zoubir Bouadjadj attaquent en cinq points.
Le groupe Merzougui procède a la pose de bombes dans les locaux de Radio Alger.
Le groupe des Kaci, l'oncle et le neveu, à l'usine à gaz.
Le groupe Belouizdad aux entrepôts de pétrole Mory.
Le groupe Bisker au central téléphonique à Champ de manœuvres.
Le groupe Napti Sadek au dépôt de liège d'Hussein dey.
Au sud d'Alger, les groupes Kabyles, mis à la disposition de Rabah Bitat après la défection des hommes de Blida, passent à ce moment à l'action.
Boufarik, une heure du matin, explosion au dépôt de la coopérative d'agrumes, un hangar brûle pendant trois heures.
L'arsenal de l'ERGM est attaqué par le groupe commandé par Ouamrane et Souidani. Ils raflent quelques armes.
Les entrepôts de la fabrique de papier Cellunaf à Baba-Ali sont en partie détruits malgré l'intervention des pompiers d'Alger.
A Blida, Rabah Bitat conduit l'attaque, des coups de feu sont tirés sur la caserne Bizot.
Trois ponts sont sabotés sur la RN1 (Alger, Blida, et Sud) aux points kilométrique 15/23/33.
Sabotages du pont sur l'oued Tlélat de la RN11, et celui sur lequel passe la route joignant l'agglomération de Birtouta à la gare. Aucun ne saute.
Zone 5 (Oranie) : Faute d'armes, les groupes de cette zone sont privés de moyen d'action.
Seuls ceux de Benabdelmalek Ramdane manifestent leur présence autour de Bosquet (Rebaptiser : Hadjadj).
Tentative de sabotage du transformateur des Ouillés. Deux fermes attaquées avec des armes de fortune, un gardien est blessé. François Laurent, qui voulait donner l'alerte, parvient en voiture à la gendarmerie de Cassaigne au moment où elle était attaquée, il est tué devant la grille.
Un petit maquis nait aux environs de Turgot-Plage (Rebaptisé Torga) est anéanti ou dispersé en quatre jours par les gendarmes et les CRS.
Quelques hommes de ce groupe font dans la nuit un barrage de pierre sur la voie ferrée Oran Aïn-Témouchent à proximité de Rio Salado (El Malah).
A proximité de Sainte Barbe (Oued Tlélat), le groupe d'Ahmed Zabana opère.
Les Français, habitués qu'ils sont aux informations concernant la Tunisie et le Maroc, restent un peu surpris d'apprendre qu'il se passe quelque chose en Algérie. Leurs journaux habituels leur commentent les nouvelles. L'imagination vole à l'aide du pouvoir. Quelques armes prises, quelques dizaines de millions de francs de dégâts. Les engins explosifs artisanaux font long feu devant leurs objectifs.
Les fusillades et les explosions réveillent beaucoup d'officiels de la République française, au milieu de la nuit : préfets, généraux, gouverneurs se réveillent en sursaut.
L'Armée de libération nationale naissante dont bien peu, à ce moment là, la connaissent et où connaissent son sigle ALN vient d'arracher à l'Algérie le voile de la timidité et de la peur, et par-dessus tout le voile de la honte.
Les centraux téléphoniques du GG (gouvernement général de l'Algérie et de la Xe Région) sont encombrés. Les lumières s'allument dans le bureau. Au petit jour, le D.C. 3 du haut commissaire de France en A.O.F entame la procédure d'atterrissage sur la piste d'Alger Maison Blanche. Le ministre de la France d'Outre-mer, Robert Buron, est à son bord. Il rentre du Togo. Le gouverneur de l'Algérie, Léonard, qui n'a pas pour habitude de négliger le protocole, n'est pas à l'accueil.
Un aide de camps met le ministre au courant des événements de la nuit pendant que les mécaniciens font le plein .
Le téléphone sonne à Paris chez le président du Conseil, André Pelabon, son directeur de cabinet est épuisé de fatigue. Il vient de conduire les négociations sur le rétablissement de la souveraineté allemande et de conclure les accords de Londres et de Paris décidant d'accorder la souveraineté à la République fédérale et de l'admettre à l'OTAN. Il a aussi tenté, en vain, de convaincre les socialistes de participer à son gouvernement ; et il doit partir pour les Etats-Unis.
Le président du Conseil, André Pelabon, est ministre des Affaires étrangères, et non pas ministre de l'Intérieur. Le spécialiste de l'Algérie, c'est François Mitterrand, qui, en fin de matinée du 1er novembre 1954, lance un communiqué : «Un certain nombre d'attentats ont eu lieu cette nuit en plusieurs points d'Algérie. Ils sont le fait d'individus ou de petit groupes isolés.»
«Des mesures immédiates ont été prises par le gouverneur général de l'Algérie, et le ministre de l'Intérieur a mis à sa disposition des forces de police supplémentaires.»
«Le calme complet règne dans l'ensemble du pays.»
Le journal le Monde du 2 novembre 1954, rapporte en filet sur une colonne à la page huit : «Pondichéry, 1er novembre 1954. 21 coups de canon tirés ce matin à l'aube ont annoncé la fin de l'empire français des Indes.» Même numéro du journal le Monde, deux colonnes, à la une : «Terrorisme en Afrique du Nord. Plusieurs tués en Algérie au cours d'attaques simultanées de postes de polices (…). Toutes les attaques se sont produites entre minuit et 2 h du matin.»
A l'aube de ce 1er novembre, Bouadjadj Zoubir était à l'écoute du bulletin d'information. Connaissant déjà les très relatifs succès de ses commandos d'Alger et songeant que les autorités françaises les minimiseraient encore, il n'imagina tout de même pas que la radio passerait sous silence les actions de Rabah Bitat et d'Amar Ouamrane à Blida et à Boufarik, ni celles de Krim Belkacem en Kabylie, Didouche Mourad, Larbi Ben M'Hidi, à Constantine, et en Oranie et celle de Mostafa Ben Boulaïd dans les Aurès. Il lui fallut pourtant se rendre à l'évidence : la radio ne parlait d'aucun attentat.
Obligé, par prudence, de ne rencontrer aucun militant dans la journée, il rongea son frein en attendant, à 17 heures, la sortie du seul journal qui parut ce jour de la Toussaint : Tam, Dernières nouvelles qui titrant, en gros caractères : «Flambée de terrorisme en Algérie» et notait «la coordination des attentats qui prouvait qu'on se trouvait devant un mouvement organisé par un cerveau».
Bouadjadj était déçu par son demi-échec mais soupirait d'aise à la pensée des importantes actions réussies par Ben Boulaïd dans l'Aurès. Le journal en parlait, la radio ne pourrait continuer de l'ignorer. Demain, la métropole et le monde entier sauraient. C'était bien là le premier projet de cette flambée terroriste. Pour la suite, Inch Allah !
Mais Dieu ne pouvait qu'être du côté du FLN ! ... Dès le soir du 1er novembre, Bouadjadj proposa à ses lieutenants de faire exploser sans tarder onze bombes de fort calibre à Alger. Même dans les couloires d'immeubles, précisa-t-il.
Kaci Belouizdad lui rétorqua.
-Tu sais bien que les ordres sont formels : ne plus bouger pour l'instant.
-Je m'en fous !
Les autres lieutenants firent tout pour raisonner leur chef, qui n'en démordit pas.
Alors solennellement, Belouizdad reprit la parole :
-Tu es notre chef, mais toi aussi tu dois obéir aux ordres qui viennent de plus haut. La lutte va durer longtemps et si on commence à ne pas appliquer les instructions, on ne tiendra pas la distance. Le temps passait sans que Bouadjadj ne reçut aucune nouvelles de Rabah Bitat, toujours à la dérive et planqué de ci, de-là dans la région de Blida.
(Suivra)


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