Dans un récent article publié par le journal israélien Ha'aretz, et à propos du serment d'allégeance à «l'Etat juif», le journaliste Gidéon Lévy écrivait : «Un destin qui va dépendre d'une prestation de serment à un Etat juif... Cela peut transformer le pays en une théocratie, comme l'est l'Arabie Saoudite. Rappelez-vous ce jour. C'est le jour où Israël peut changer de nature. Il peut aussi par conséquent changer son nom en «République juive d'Israël», comparable à la République islamique d'Iran, concluant que «La démocratie est en danger en Israël.» Apparemment, on ne sait de quelle démocratie veut nous parler cet «intellectuel». Qu'il se rassure, Israël ne changera pas de nature, par contre, il changerait de statut s'il n'en tenait qu'à Netanyahu, mais ce «caprice» du Premier ministre ne risque pas de se réaliser. Il ne fait aucun doute que les intégristes judaïques au pouvoir à Tel-Aviv souhaitent officialiser dans les textes et par des proclamations publiques la création, il y a 62 ans suite à la Nakba, de la «République juive d'Israël» sur les terres arabes de Palestine. En effet, on constate une grande cohérence dans la démarche des divers gouvernements sionistes en terre palestinienne, quel que soit le parti au pouvoir à Tel-Aviv. «La rédemption de la terre» que les intégristes religieux juifs recherchent ouvertement a toujours été la politique officieuse de l'Etat colonial israélien. Ariel Sharon ne disait-il pas : «Prenez toute la terre que vous pourrez. Ce que nous prendrons sera à nous. Ce qu'ils conserveront sera à eux.» Moshe Dayan proclamait quant à lui : «Tous ceux qui voudront partir de cette terre, nous les aiderons à partir ; ceux (les Palestiniens) qui resteront vivront comme des chiens.» Bref, le plus de terre possible avec le moins d'Arabes possible, telle est la devise de l'entité sioniste depuis sa création en tant que colonie occidentale au Proche-Orient. Quant à Netanyahu, il ne fait que poursuivre par ces «pourparlers directs» les objectifs que Sharon poursuivait par sa répression sanguinaire de l'Intifada, ou qu'Ehud Barak poursuivait dans les négociations de Taba(2001). A cette époque, il s'agissait de reconnaissance de la fin du conflit par l'ensemble des Palestiniens ; ce qui revenait à reconnaître internationalement l'entité sioniste – l'Etat d'Israël – dans ses limites de 2001 et, pour les Palestiniens, à renoncer à leurs revendications sur les terres déjà conquises, annexées et occupées ainsi qu'à renoncer à leur droit de retour, bref, à renoncer aux différentes résolutions adoptées à l'ONU en leur faveur. (Suivra)