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Sur un air de nouba
Beihdja Rahal sort deux nouveaux albums
Publié dans La Nouvelle République le 10 - 02 - 2011

Si, habituellement, elle gratifie son public d'un produit, là, elle a opté pour deux nouveaux albums intitulés Sous un air de nouba. Disponible sur le marché national depuis quelques jours, l'artiste à la voix d'or confie que le produit en question renferme deux noubas «M'Djenba» et «Mezmûm». Les noubas en question sont accompagnées d'une traduction des poèmes chantés en français, réalisée par Saâdane Benbabaâli, et en anglais, signée Farouk Tazerouti. Selon Saâdane Benbabaâli, universitaire et coéditeur, entre autres, d'ouvrages sur la musique andalouse avec Beihdja Rahal, ce double album parle de la joie d'aimer et est un «miroir du coeude l'amant qui souffre». Dans une présentation de l'œuvre, le spécialiste de la littérature arabo-andalouse et maître de conférence à l'université Paris III, Sorbonne-Nouvelle, estime que la voix «émouvante» de la chanteuse porte, en plus des pièces connues du répertoire andalou, quelques «perles vouées à l'oubli». Pour ce spécialiste, ces perles ont été «sauvées grâce à la générosité de Yacine Bensemmane qui a livré à Beihdja Rahal ce que son père passionné de musique lui a légué» et grâce à «l'opiniatreté» d'une chanteuse désireuse d'offrir à ses auditeurs tout ce qu'elle a appris et ce qu'elle continue de recueillir.Dans leur ouvrage la Plume, la voix et le plectre, paru en 2008, Saâdane Benbabaâli et Beihdja Rahal définissaient la nouba, signifiant «attendre son tour», comme «une suite de pièces instrumentales et vocales chantées sur des mélodies appartenant à des modes caractéristiques. Elle est exécutée sur des rythmes d'allures différentes se succédant avec une accélération progressive du tempo». Chaque nouba repose sur un mode appelé «tab'» (mode), qui lui donne généralement son nom. Dans l'école algérienne, ils sont au nombre de douze : dîl, m'djanba, h'sîn, raml al-mâya, raml, ghrîb, zîdân, rasd, mazmûm, sîka, rasd ad-dîl et mâya.
De son côté, Biehdja Rahal explique que la Nouba M'djenba dont le nom signifie «partie antérieure» ou «flanc», est celle que l'on joue au moment où le soleil, après son lever, commence à s'élever du côté du sud, en flanc du ciel. Le texte du poème chanté dans cette nouba évoque la nature éclairée par les premiers rayons du soleil. Les fleurs printanières s'épanouissent et chaque chose visible donne le reflet merveilleux d'une vie en éveil. L'être humain est en pleine activité et tous ses sentiments répondent harmonieusement à ce qui l'entoure.
«La nouba m'djenba dans ses différents morceaux musicaux est celle qui exprime le mieux le réveil du jour. La nature ressuscite et les êtres de bon matin, vont ressentir le besoin de vivre et d'utiliser toute leur vitalité pour le travail, la gaieté et le bonheur de goûter aux joies de la vie. Le poète aussi se réveille, mais devant la clarté du soleil qui lance ses rayons sur la campagne fleurie, il sent revenir en lui le souvenir d'un amour radieux. Le désir de rappeler à celle qui a suscité cet amour les moments délicieux passés ensemble.» L'artiste explique que la nouba m'djenba a perdu sa touchia. «Dès le m'saddar, on sent l'ampleur et l'étendue du jour qui se lève. Il est à ses débuts et l'espoir est grand car comme disait Baudelaire : «Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté.Une floraison aussi luxuriante, un soleil aussi radieux, un climat aussi doux, suscitent forcément des sentiments propices à l'épanchement et poussent le poète à exprimer ce qu'il ressent pour celle qu'il vient de réveiller.
Cette ambiance voluptueuse, le pousse à déclarer sa passion, mais aussi à se plaindre d'un détournement, d'une bouderie de la belle.
La flamme est tellement brûlante qu'elle aveugle le passionné et le pousse au doute, à l'incertitude. L'envoûtement, la passion laissent croire mille échos invraisemblables. La belle est pourtant là, elle sourit mais le poète n'en est pas convaincu parce que, son amour étant trop fort, l'enchaîne et le rend incapable de réagir ou de voir clair.»
Le dardj, éclaire la chanteuse, ou ascension va décrire cette agitation interne, une complainte suppliante et pitoyable à la fois. Il exprime une tristesse mélancolique, une langueur désespérée où plus rien n'est à attendre. Il est tellement sincère qu'il touche le cœur de celle qui l'observe et alors le miracle inespéré se produit au grand étonnement de tous.
«Le khlâs, le final, transforme le désespoir et donne par sa beauté le regain de la vie. Pour le poète, ces déclarations sont largement suffisantes pour le rendre heureux et apaiser son désarroi. Savoir qu'il est aimé par la princesse de son cœur la pousse à se réjouir, il est comblé de joie et de bonheur.
Cette nouba renvoie à un éveil progressif, à une reprise de conscience qui nous rappelle que, quelles que soient les circonstances, l'espoir fait toujours vivre.»
En somme, ce double produit est d'une importance capitale pour la mémoire collective et pour le patrimoine musical ancestral.


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