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Project Syndicate pour Le Quotidien d'Oran : Le poison de la politique identitaire
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 30 - 03 - 2009

J'étais en Jordanie, cette belle oasis de calme et de modération dans un voisinage difficile et dangereux, lorsque j'ai appris le meurtre des deux soldats britanniques et du policier catholique par des républicains dissidents en Irlande du Nord.
Depuis les collines de Jordanie, nous avons observé ce que les chrétiens appellent la Terre sainte. Ce qui m'a frappé, repensant au temps que j'ai passé en Irlande du Nord, c'est combien ici et là, le creuset de tant de luttes, de ressentiment et de bains de sang est petit. La faible taille géographique de l'Irlande du Nord, de Gaza et de la Cisjordanie donne à la violence une apparence encore plus inexplicable et obscène.
Cette violence est-elle inévitable en raison du choc des cultures, des religions et des ethnies ? Est-elle programmée dans l'ADN par l'Histoire, la langue et les manières différentes de répondre aux besoins spirituels ?
Le hasard a fait que c'est en Jordanie que j'ai lu un livre d'Amin Maalouf intitulé Les identités meurtrières. C'est une brillante critique de ce que l'auteur, qui est libanais, français, arabe et chrétien, appelle «les panthères», autrement dit l'appel à une politique identitaire. Il espère qu'un jour il pourra considérer l'ensemble du Moyen-Orient comme sa terre et que son petit-fils considérera son livre comme le récit d'une époque étrange au cours de laquelle il fallait mettre en avant ce genre de choses.
Ce qui est vrai de la politique identitaire au Moyen-Orient et de la manière de façonner la relation de l'Amérique et de l'Europe avec le monde islamique est aussi vrai - ou tout au moins l'a été - au sujet de l'Irlande du Nord.
J'ai passé une partie de ma vie à travailler sur la question du terrorisme en Irlande du Nord, au début des années 1980 en tant que ministre et ensuite en tant que président de la commission qui a proposé la réforme de la police et de la politique de sécurité de cette province, ceci dans le cadre de l'accord de paix de Belfast. Depuis des siècles, les tribus protestantes et catholiques s'affrontaient par intermittence, et durant quelques 30 ans (une époque qualifiée par euphémisme de période de troubles) le terrorisme a fait plus de 3000 morts et des dizaines de milliers de blessés.
C'était un choc des identités qui n'avait rien à voir avec les grands messages du christianisme, c'était absolument terrible. Je me souviens de ma première visite à un hôpital de Belfast, le jeune personnel du service des urgences a dû m'expliquer patiemment comment s'y prenaient chacun à leur manière protestants et catholiques pour faire éclater les genoux de ceux qu'ils voulaient châtier non sans cruauté. Ce n'était ni une question de théologie ni même de liturgie, les catholiques pratiquaient un tir par balle, tandis que les protestants avaient recours à la perceuse électrique.
Jusqu'à ces derniers meurtres on aurait pu penser que tout cela relevait maintenant de l'Histoire. L'accord de paix de Belfast a ouvert une période de plus de 10 ans de paix. Au c�"ur de cet accord figure une proposition très simple : les républicains, qui exigeaient une Irlande Unie - rassemblant de gré ou de force le Nord essentiellement protestant et le Sud en grande majorité catholique – et posaient des bombes pour cela, acceptaient l'idée qu'un changement constitutionnel ne puisse venir que des urnes.
Nous avons parlé aux terroristes de l'IRA et à son aile politique pour les intégrer au processus politique et au partage du pouvoir. En retour, la majorité protestante du Nord a accepté que les républicains ne soient pas contraints de reconnaître les symboles d'un Etat auquel ils ne voulaient pas être inféodés. D'autre part, la police et les forces de sécurité devaient être réorganisés de manière à représenter l'ensemble de la communauté, et non presque exclusivement la majorité protestante. La réforme de la police était la seule que les partis politiques ne pouvaient accomplir par eux-mêmes. C'est pourquoi on m'a demandé d'intervenir avec un groupe de spécialistes pour résoudre cette question.
Tout cela a permis des années de paix. Ce n'était pas parfait, certains des compromis que les démocrates ont parfois dû faire avec ceux qui furent un jour qualifiés de terroristes ont été difficiles à avaler. Mais cela a permis au million et demi d'habitants d'Irlande du Nord de revenir à la normalité.
Aussi tragiques fussent-ils pour les familles des victimes, je ne pense pas que les événements récents soient annonciateurs d'une apocalypse. C'est un spasme anarchique de violence dû à une toute petite minorité. D'une certaine manière, cela souligne toute l'importance de ce qui a été accompli en Irlande du Nord.
Premièrement, toute l'Irlande est unie contre ce qui s'est passé. Deuxièmement, la violence a renforcé le processus politique, avec les anciens dirigeants de l'IRA au côte à côte avec la police pour condamner ces meurtres. Troisièmement, la population voit police maintenant réformée comme la protectrice de l'ensemble de la communauté et les prêtres et les évêques encouragent les jeunes catholiques à rejoindre ses rangs. Et contrairement à ce que l'on entend dire parfois, elle est maintenant en meilleure position pour faire face au terrorisme.
Aussi, je pensais aux leçons que l'on pouvait tirer des événements du Moyen-Orient alors que je traversais en voiture toute la Jordanie. Il y en a deux. De toute évidence, il n'y aura pas de paix en Palestine si nous ne négocions pas avec le Hamas - ce que l'envoyé spécial du président Obama, le sénateur George Mitchell, comprend sûrement après son expérience couronnée de succès de médiateur en Irlande du Nord.
Deuxièmement, nous devons abandonner la notion dépassée et dangereuse d'identité. C'est peut-être quelque chose de facile à reconnaître pour l'auteur de ces lignes, petit-fils catholique d'émigrés irlandais touchés par la Grande famine en Irlande qui est devenu ministre britannique et le dernier gouverneur colonial de Grande-Bretagne.
Traduit de l'anglais par Patrice Horovitz
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* Chancelier de l'université d'Oxford et membre de la Chambre des Lords britannique


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