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P.A. aSamuelson : la mort d'un géant
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 12 - 2009

Lorsque le site internet du MIT (Massachusetts Institute of Technology) annonça en ce dimanche 13/12/2009 la mort de Paul Anthony Samuelson, les spécialistes et les observateurs comprirent que c'était là non seulement la disparition de l'un des derniers grands noms de l'économie, mais aussi l'un de ses derniers remparts.
Paul Anthony Samuelson n'est pas homme à présenter. Des générations entières d'économistes mais aussi de juristes, de sociologues et tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont une relation quelconque avec l'économie, ont passé des nuits à tourner les pages de son célèbre «l'économique», cette œuvre qui, pour la richesse de son contenu, fut traduite en quarante langues et rééditée une vingtaine de fois constituant ainsi «l'ouvrage économique le plus vendu de tous les temps avec quatre millions d'exemplaires vendu dans le monde « comme le mentionnait fièrement le site du MIT.
La précocité du génie
Le prix Nobel d'économie ne fut institué qu'en 1969 et, lorsqu'en 1970, P.A Samuelson en fut le lauréat «pour les travaux scientifiques à partir desquels il a développé une théorie économique statique et dynamique et a contribué activement à améliorer le niveau d'analyse en science économique». En plus le jury avait considéré que Samuelson avait «fait plus que tout autre économiste contemporain pour élever le niveau d'analyse scientifique de la théorie économique». Il n'avait alors que 55 ans.
La précocité et l'éveil ont d'ailleurs été remarquables tout au long de ce qui allait être une prestigieuse carrière et même dans le quotidien de celui qui fut le premier américain récompensé par le Nobel d'Economie.
En 1935, alors qu'il n'avait que 20 ans à peine, P.A Samuelson obtint sa licence et à 21 ans, il décrocha son master. Il rédigea l'essentiel de son célèbre ouvrage «Foundations of economic analysis» (fondements de l'analyse économique) en se basant sur la thermodynamique chimique de Willard Gibbs alors qu'il n'avait que 22 ans et, en 1940, c'est-à-dire à l'âge de 25 ans, il fut professeur titulaire à part entière d'une chaire au prestigieux MIT. En 1945 alors qu'il n'avait que 30 ans, il était déjà professeur émérite au MIT et en 1948, c'est-à-dire à 33 ans, il avait publié son œuvre gigantesque «l'économique» avec laquelle il atteignit le sommet d'une réputation qui ne le quitta plus.
L'encyclopédie Universalis souligne que «le trait qui caractérise le mieux la personnalité de P.A Samuelson est sans doute la variété de ses centres d'intérêt et de ses activités»
En effet, et en plus de ses activités d'enseignement et de recherche, P.A Samuelson a exercé de prestigieuses fonctions comme celle de président de l'International Economic Association (élu en 1965), toutefois Samuelson était aussi considéré comme l'un des plus grands économistes du 20ème siècle et il fut même le conseiller économique de deux présidents démocrates John F. Kennedy et Lyndon Johnson
Samuelson a laissé peu d'ouvrages, mais il a laissé, en contrepartie, des centaines d'articles de grande valeur scientifique. Comme l'a déclaré James Poterba, professeur d'économie et président du National Bureau of Economic Research. Samuelson «laisse un héritage immense comme chercheur et comme enseignant, celui de l'un des géants sur les épaules desquels s'appuie tout économiste contemporain».
L'apport scientifique du géant
Etudiant auprès de prestigieux noms tels que Joseph Schumpeter et Leontief, Alvin Hansen… il était tout désigné pour percer dans le domaine de l'économie. Il obtint d'ailleurs le prix Nobel trois ans avant son enseignant Wassily Leontieff
Sur le plan scientifique, P.A Samuelson est un véritable grand nom. Son œuvre célèbre «l'économique» est considérée à juste titre d'ailleurs, comme l'une des références de base dans le domaine de l'économie. Dans cette précieuse encyclopédie, l'on se rend compte combien Samuelson a su maintenir debout avec un pied dans la microéconomie et l'autre dans la macroéconomie. Exercice périlleux, surtout à une période comme l'entre deux guerres où il était nécessaire de positionner ses intérêts dans l'une ou l'autre des deux sphères. Il n'est pas nécessaire de rappeler ici comment les insuffisances de la microéconomie ont fini par écarter, au milieu des années trente, le néoclassicisme au profit d'une autre approche, plus globale appelée macroéconomie, dont le keynésianisme ne fut qu'un aspect parmi tant d'autres. Mais à cette époque déjà, tenter de puiser dans les deux approches relevait de la gageur, ce qui n'inquiéta pas outre mesure Samuelson qui sut concilier les deux visions et quiconque a lu «l'économique» a du se rendre compte de l'aisance avec laquelle cet auteur d'une pointure particulière, se promenait à travers aussi bien les concepts et les modèles de l'une et de l'autre.
Ce n'est donc pas un hasard si Samuelson a longtemps été considéré comme le chef de file d'une école de pensée appelée «synthèse néo-classique», école qui tente justement de rallier entre la macroéconomie et la microéconomie.
L'effort de Samuelson en ce sens, fort visible dans «l'Economique», ne fut malheureusement pas très payant dans le domaine de la gestion des entreprises parce que aussi bien la microéconomie que la macroéconomie échouèrent dans ce domaine pour la même raison: ni l'une ni l'autre n'ont su déterminer la distance appropriée à partir de laquelle doit être considérée l'entreprise laissant la place libre à d'autres (des sociologues, des psychologues, des biologistes, des juristes, des mathématiciens, des statisticiens…) qui surent s'emparer de cette entreprise et dont l'emprise sur cette dernière, dans le domaine du management, demeure valable jusqu'à nos jours bien que certaines tentatives de récupération par les économistes soient enregistrées ça et là depuis la moitié des années soixante dix.
Mais, Samuelson était surtout connu pour son effort dans le domaine de l'application des méthodes d'analyse mathématiques à l'équilibre entre, d'une part, les prix et, d'autre part, l'offre et la demande. Il est connu pour les concepts qu'il consacré dans sa discipline tels que «stagflation», «Biens Publics Mondiaux»1 etc.
Samuelson se rendit compte des problèmes de la gouvernance et de leurs conséquences et, dans l'édition de (1970) de l'Economique, il prit position clairement du côté des managers auxquels d'autres voulaient alors faire porter toute la responsabilité.
C'est Samuelson qui a dit que «rien n'est impossible dans une science aussi inexacte que l'économie», c'est lui quia dit que «les économistes sont comme les Esquimaux qui dorment à huit dans un même lit et couchent tous du même coté, lorsque l'un d'eux se retourne, les huit se retournent», mais c'est surtout lui qui a dit un jour que «le chien d'une riche rentière peut laper le lait dont un enfant pauvre aurait besoin pour se prémunir contre le rachitisme»
Marié avec Risha Samuelson, il a laissé six enfants, une belle-fille, ainsi que 15 petits enfants. Né en 1915, P.A Samuelson est donc décédé ce dimanche à l'âge de 94 ans. Une longue vie qu'il dédia à l'économie. C'est un géant qui s'en va !


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