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Tébessa: Une histoire de débrouille
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 31 - 03 - 2010

Pendant que le printemps s'installe pour de bon et que les vacances scolaires se passent sur un air, mifigue, miraisin, pour des élèves quelque peu déboussolés par les évènements, d'une scolarité perturbée à longueur d'année.
Que dire des parents angoissés quant à l'avenir de leurs enfants, aujourd'hui encore, ils continuent de se poser des questions récurrentes sur les conséquences immédiates d'un tel gâchis, souvent sans réponses convaincantes. Au centre-ville, les terrasses des cafés, grouillent de monde, bigarré où l'on discute de tout et de rien, de la tendance du marché local, de la flambée des prix des produits de large consommation.
Les rumeurs persistantes concernant ceci ou cela, font partie des discussions, histoire d'alimenter les palabres, mais aussi, les dernières nouvelles de l'équipe nationale de football sont désormais présentes dans chaque débat autour d'une tasse de café, à El Hilal ou l'ex Venus. Par ce temps, Tébessa baigne dans une léthargie propre à ces cités de l'intérieur du pays, là où on a l'oppression que le temps s'égrène nonchalamment, sous la chaleur naissant d'un début de printemps. Ailleurs, de l'autre côté de la muraille «Es Sour», qui au passage est dans un état lamentable, à la sortie de la porte dite de Salomon, en allant vers le marché des fruits et légumes «04 mars 1956», après avoir humer les saveurs de la ruelle des herboristes et vendeurs de tabacs à priser où à chiquer. Sur une sorte d'esplanade jadis ornée d'un kiosque à musique, dès l'orée du jour, des dizaines de jeunes s'y activent à s'accaparer les espaces, transformés en un clin d'œil en un bazar à ciel ouvert.
Des revendeurs occasionnels narguant l'autorité publique arrivant de nulle part, Rafana, Garet Es Soltane et des quartiers populeux de la Rocade… viennent étaler leurs marchandises, des produits d'importation, textiles, bonneterie, et autres chaussures, des lointains ateliers asiatiques.
Chacun va de son côté, Djamel 22 ans, exclu depuis longtemps du système scolaire, lui qui a roulé sa bosse, un peu partout est un habituel des lieux. «Je suis obligé de me décarcasser à droite et à gauche, sinon qui d'autre fera vivre mes cinq frères et sœurs, orphelin dès mon jeune âge et aîné de toute cette fratrie. On appelle ça, la survie mon frère», dit-il sur un ton désabusé. Comme beaucoup d'autres de ses semblables, chaque matin, il se pointe, traînant derrière lui, ses ballots d'articles vestimentaires qu'il va chercher de chez un grossiste, parfois à des centaines de kilomètres à Aïn Fakroun (wilaya d'Oum El Bouaghi) ou dans les wilayas de Bordj Bou-Arréridj et Sétif.
C'est le même parcours de son voisin du coin. Messaoud 19 ans, très intimidé, l'air juvénile, mais déjà les traits marqués de quelqu'un à peine sorti de l'adolescence, mais bien rompu aux arcanes du souk, le jeune ose finalement s'exprimer «c'est un combat au quotidien, pour se frayer un chemin et ne pas sombrer dans les mauvaises habitudes qui peuvent nous mener loin, alors chacun de nous s'accroche à un semblant de boulot, tout en espérant des jours meilleurs» dit-il.
Certains d'entre eux prennent des sentiers escarpés, au sens propre et figuré, ce sont ces jeunes qui, au risque de leur vie arpentent les chemins les plus reculés à travers, les massifs montagneux, des passeurs de toute sorte de marchandises, des produits alimentaires, pièces détachées, en provenance des frontières.
Et tout cela pour un pécule au goût amer disait l'un d'eux, une jeunesse prise au dépourvu, dans les filets d'une existence encombrée par tant de coups bas que certains n'arrivent plus à supporter et c'est la dérive toute désignée aux conséquences souvent douloureuses.
En somme, une journée ordinaire à Tébessa qui se renvoie une image contradictoire, d'une part, une ville postulant au rang si convoité d'une agglomération qui se veut moderne, au vu des nombreux chantiers, mis en route, englobant presque tous les secteurs, infrastructures de base, bâtiments ou encore services, l'autre face de la médaille montre, une certaine incapacité à se défaire des pesanteurs de l'archaïsme, des couacs qui, à la longue, tels des grains de sable, viennent faire grincer la machine.


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