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Brahim Hasnaoui, entrepreneur au long souffle
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 20 - 07 - 2010

De la construction à la semence de pomme de terre… En plus de trois décennies, Brahim Hasnaoui a conjugué l'entreprise avec l'innovation.
Un aventurier «dans le bon sens du terme». Tout le contraire des météorites qui ont traversé, sans laisser de traces, l'univers des affaires en Algérie.
C'était dans le milieu des années 70, à une époque où l'on se demandait encore à partir de quel nombre d'employés une entreprise privée devenait «exploiteuse», un petit entrepreneur privé de 26 ans discute avec le Directeur général de la Sonelec dans son bureau au complexe électronique de Sidi-bel Abbès. Objet de la discussion : la construction d'un centre de formation que des entreprises publiques n'arrivaient pas à réaliser. Le DG de Sonelec a un problème concret et sérieux: pour lancer la production de téléviseurs, il faut des ouvrières qualifiées. Et comme cela ne tombe pas du ciel, il revient à la Sonelec de les former. Chez elle. Allez vers ce jeune privé lui a paru la seule solution. Il lui explique cependant la gravité de sa décision en le fixant droit dans les yeux : «Vous savez ce que je fais ? J'enlève un marché aux entreprises publiques pour le donner au privé. Vous échouez et nous sommes bons pour la prison à vie tous les deux». Mohamed Ghrib, le DG de la Sonelec à l'époque n'a pas été en prison pour avoir osé sortir du «cadre». Le jeune entrepreneur qui se souvient avec émotion de la scène s'appelle Hasnaoui Brahim. Et les 11 blocs du centre de formation ont été livrés dans les délais pour que les ouvrières soient préparées à la fabrication des téléviseurs. La réputation de Brahim Hasnaoui commence à se faire. Ce diplômé en génie rural quelques années plutôt, n'avait pourtant à cette époque qu'une petite expérience dans la réalisation. Commencée justement avec l'étude et la réalisation de l'approvisionnement en eau du grand chantier du complexe SONELEC de Sidi Bel Abbès, sa ville natale.
«Il y a du travail derrière»
Depuis le petit entrepreneur a constitué patiemment son groupe. Sur trois longues décennies, tout le contraire des météorites qui ont peuplé le ciel de l'économie algérienne avant de disparaître. Il y a du «travail derrière», disent ceux qui le connaissent. Si plus de trois décennies plus tard, Sidi Bel Abbès est la ville d'Algérie où le taux d'occupation par logement (TOL) est le plus bas d'Algérie, ne l'imputez surtout pas au hasard. Cherchez plutôt l'explication dans le travail, le volontarisme industriel et la «capitalisation d'expérience», terme qu'affectionne particulièrement Hasnaoui Brahim. Les réalisations dans la bonne ville de Bel Abbes sont nombreuses (logements, hôpitaux, blocs universitaires, institut de recherche, bâtiments administratifs, centres d'affaires, siège de banques). Hasnaoui a tout simplement créé un pôle d'excellence dans la réalisation en bâtiment en industrialisant les procédés de construction, puis en essaimant son savoir faire. Entreprendre, montrer que c'est possible, diffuser, voilà en somme la démarche de Hasnaoui qui a réussi à faire baisser le cout du m² bâti et démocratisé le logement social. La formule, il la livre à tous ceux que cela peut intéresser : usiner au préalable le maximum d'éléments de la construction, même «un mortier révolutionnaire prêt à l'emploi» et fixer les équipes pour accumuler les savoir-faire. L'expérience a fait école. Ce qui le motive ? «Ce n'est pas l'argent, mais l'idée qu'avec un peu de moyens financiers et une ingénierie bien orientée on peut trouver des solutions aux problèmes vitaux du plus grand nombre de personnes». Qu'est-ce qui est vital en Algérie ? Se loger, bien sûr ! Se nourrir aussi. En 2006, il devient, avec la Sodea, le premier producteur maghrébin de semence de pomme de terre de pré-base.
Maitriser et innover
Un retour vers l'ingénierie agronomique, un amour de jeunesse : modernisation des plans et techniques culturales, introduction de nouvelles plantes fourragères dans les hauts plateaux pour réhabiliter les parcours, et faire baisser le prix du mouton. En entrant sur le «front» de la semence de pommes de terre, il s'attire une solide détestation des importateurs. C'est que mine de rien, il s'attaque à un monopole, celui des Hollandais et des importateurs. Avant que cela ne soit à la mode, Hasnaoui défend une substitution des importations par la production locale de semences. En quelques interventions publiques, il perturbe des intérêts bien assis en affirmant qu'il est possible de répondre au besoin du marché en fournissant la pomme de terre à un prix très raisonnable de 20 dinars et avec des possibilités d'exporter. Jusque-là, il n'a pas été très écouté, mais sans doute a-t-il eu tort d'avoir raison un peu trop tôt : les achats de semences coutent entre 70 et 90 millions de dollars par an aux producteurs locaux. Si les idées de Hasnaoui n'ont pas eu un grand écho chez les responsables, sa popularité est faite. C'est un «aventurier dans le meilleur sens du terme», explique un journaliste oranais. «Il a compris que pour réussir, il faut devenir indépendant, c'est-à-dire maîtriser l'ensemble de la filière où il active y compris le volet formation». Que ce soit dans le secteur du bâtiment ou dans l'agriculture, c'est cela la méthode Hasnaoui : maîtriser et innover.


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