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Les fonds souverains libyens redécouvrent la méfiance des Européens
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 18 - 09 - 2010

Les investissements libyens en Europe suscitent des réactions ambivalentes. L'éviction d'Allesandro Profumo de la tête d'UniCredit vient le rappeler. L'évaluation de la «péripétie» italienne n'a pas été encore faite à Tripoli. Elle devrait renforcer le «cap africain» des fonds souverains libyens.
Avec 153 milliards de dollars d'avoirs financiers, dont 80 milliards en réserves de change, et des fonds souverains très opulents, la Libye attire irrésistiblement les entreprises des pays avancés. Si l'image internationale du pays du colonel Kadhafi est contrastée, elle ne restreint pas les ardeurs de chefs d'entreprises en quête de marchés ou de financements pour des joint-ventures en Libye et ailleurs en Afrique. Il n'en demeure pas moins que la capacité financière de Tripoli inquiète les politiques européens soucieux de contrôler au plus près l'activité des fonds souverains et de limiter leur influence dans les conseils d'administration des banques et entreprises stratégiques.
Alessandro Profumo, directeur-général d'Unicredit et numéro deux «historique»- il est en poste depuis 1997 –, et tout puissant responsable exécutif de la première banque italienne vient d'en faire les frais. A l'issue d'une réunion houleuse du conseil d'administration d'une banque qu'il a hissé au premier plan des établissements financiers européens avec un total bilanciel de 1000 milliards d'euros, le flamboyant Profumo a été débarqué avec pertes et fracas. Sa «démission», avec quarante millions d'euros d'indemnités à la clé selon la presse italienne, est directement liée aux préoccupations des actionnaires traditionnels de la banque devant la montée en puissance d'intérêts libyens dans le capital de la banque.
Tripoli, qui dispose d'un siège au conseil d'administration, en est devenu le premier actionnaire avec un total de 7,5% des actions. La banque centrale libyenne et le fonds souverain LIA (Libyan Investment Authority) détenant respectivement 4,99% et 2,59% du capital. Les autres actionnaires, les fondations bancaires de la péninsule, actionnaires historiques d'UniCredit, très contrôlées par les partis politiques italiens, se sont liguées avec le président de la banque Dieter Rampl - ancien patron de la banque allemande HVB avec qui UniCredit a fusionné en 2005 - et les actionnaires allemands (dont Allianz), reprochent à Alessandro Profumo d'avoir fait cavalier seul ; et de ne pas les avoir informés de l'évolution de la position libyenne dans l'actionnariat global.
UniCredit : un argumentaire «nationaliste» peu convaincant
Les marchés ne sont pas convaincus par l'argumentaire «nationaliste» des fondations et déplorent une trop grande influence des partis. Alessadro Profumo a la réputation d'avoir systématiquement refusé d'entrer dans les arrangements politiques qui caractérisent le capitalisme italien. La presse italienne qui déplore cette péripétie rend hommage à un directeur général, qui avait fait montre d'une vision globale, plutôt rare dans un milieu bancaire italien étriqué et replié sur lui-même. Le système bancaire italien émietté et sans influence en Europe avait vu l'émergence d'Unicredit comme une exception remarquable. Le comportement autocratique reproché à Profumo avait permis néanmoins de prendre des décisions audacieuses, en mettant en œuvre notamment une politique d'acquisition externe en Europe de l'Est qui avait donné une dimension mondiale à la banque. Ce n'est pas l'avis du maire de Vérone, Flavio Tosi, dont le parti, la Ligue du Nord, veut accroître son influence au sein des banques via les fondations bancaires. Ce dernier s'est félicité de cette éviction brutale en soulignant que la vocation première de la banque était de soutenir les activités en Italie. Favorables à une banque tournée vers l'économie interne, les fondations craignent qu'une internationalisation trop poussée ne leur fasse perdre de l'influence. Pour beaucoup d'observateurs de la scène financière européenne, le départ sans remplaçant désigné de Profumo, pose le problème des orientations stratégiques d'Unicredit. D'ailleurs face à la carence de remplaçant, la Banque d'Italie a enjoint la banque de nommer un directeur général au plus tôt.
Une tendance générale en Europe
Ce scandale est révélateur non seulement de la xénophobie propre à la Ligue du Nord et au repli «provincial» du monde politique italien mais d'une tendance générale en Europe. La méfiance vis-à-vis des fonds souverains arabes et chinois est une constante qui avait été publiquement affirmée par le chef d'Etat français au début de la crise financière globale. Les inquiétudes européennes pour exagérées qu'elles puissent paraître s'inscrivent néanmoins dans un air du temps caractérisé par la remontée de vieux démons à la surface du monde politique européen. Il semble bien que les Libyens aient parfaitement compris le rôle assigné à leurs fonds souverains. Lors d'une réunion à Paris en juin dernier des six fonds d'investissements libyens avec près de deux cent cinquante entreprises françaises, il était surtout question d'investissements conjoints en Afrique, où les financements libyens pourraient conforter l'expertise française dans les secteurs touristiques et hôteliers. Ainsi, selon Salem Serkik DG adjoint de la Laico, (Libyan African Investment Company), une filiale du fonds souverain LAIP (Libya Africa Investment Portfolio) dédié à l'Afrique, les investissements de LAICO sur le continent sont de l'ordre de 1,2 milliard de dollars. Les capacités du fonds d'investissement se renforcent régulièrement, ses investissements s'établissaient à environ 900 millions de dollars en 2009. Un spécialiste estime que les «Libyens continueront certainement de prendre des participations très minoritaires dans des groupes européens pour garantir des placements «sûrs» mais ils ont parfaitement conscience que leur impact sera très mesuré et leur influence très confinée». Pour lui, le «message italien est sans ambiguïté. Il est hors de question que des Libyens soient en position de dominer le conseil d'administration d'une entreprise ou d'une banque de taille critique». En clair, la stratégie d'investissement des fonds libyens est donc très contrainte par les conditions politiques, ce qui devrait normalement confirmer l'orientation vers le sud des intérêts de Tripoli. Tant mieux pour l'Afrique.


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