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Capitaine Mourad, ou le dire vrai
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 12 - 10 - 2010

Ils ont combattu un ennemi dont ils savaient seulement qu'il était à l'origine de leur misère, qu'il tentait un siècle durant de les soumettre à son regard sur la façon de vivre et celle de mourir. Etait-ce suffisant ? Pour les uns la solution passe par le bout du fusil, pour les autres, il suffisait d'attendre qui allait vaincre avant de fêter la victoire du plus fort. Pour les troisièmes jamais l'Algérie n'allait être indépendante au bout d'un tunnel incertain. L'indépendance ? Une idée simple, mais combien rendue complexe par les hommes. Mourad capitaine, Mourad combattant, Mourad d'abord étudiant sillonnant les chemins de la soif d'en savoir toujours plus, jusqu'à rencontrer son destin le guidant de son Boucheghal natal aux parfums aussi vivants que sa volonté, en passant par Fès et Elkaraouia, sans le sou, pour atterrir en terre des autres. Celle de l'ennemi, où les chantiers lui rapporteront de quoi poursuivre ses études. Plus tard, il s'engage dans l'école de la vie oubliant de revenir aux études, ce qui éveillera en lui cette révolte si belle, nourrie par sa jeunesse. Il apprend à parler aux gens, à les défendre contre leur convoitise, à leur rappeler sans cesse les commandements divins. Il ira à la guerre, armé de sa seule foi en un Dieu unique, celui qui guide les pas et les fait avancer vers les portes du Paradis.
Capitaine Mourad qui aura bientôt 82 ans, est un moudjahid qui n'a volé ni sa réputation, ni son nom, ni son grade. Krimi Abderrahmane a écrit un livre pour laisser une trace vivante qui survivra à son passage sur terre. «Mémoires». Tout simplement «Mémoires. Comme Devoir. Comme Savoir ce qui s'est passé durant cette guerre de sept ans qui a imposé le silence aux survivants parce qu'ils n'ont probablement rien à dire ou alors ils se sont compromis quelque part. Ceux-là ont su faire la guerre mais avaient une autre idée sur la paix. L'idée du chasseur qui part à la chasse pour remplir sa gibecière. Lui, a laissé en chemin 21 morts en martyres dont son père, deux belles-sœurs et deux neveux égorgés en pleine enfance, en plus de ses frères et de ses cousins. Du temps où l'honneur passait par la mort. Il cite ceux que nous ne connaissons qu'à travers les noms de rues, des héros comme il n'y en a plus. Il cite aussi des traîtres et des lâches dont certains se sont transformés en héros, une fois l'orage passé. Il parle du clan d'Oujda et de celui de Tunis et d'autres capitales qu'il met au ban des accusés parce qu'ils ont affamé les maquis. Des jours durant, où l'oignon volé dans une ferme coloniale permettait de tenir encore quelques jours. Puis au milieu de son témoignage Mourad lance comme une provocation: «Dans le cas où Si Lakhdar Bouchemaâ était resté vivant à l'indépendance, il est sûr que cette indépendance n'aurait laissé aucune chance aux traîtres et aux planqués ; la valeur et le prestige du Moudjahid n'auraient pas été foulés du pied en Algérie ; la direction du pays ne serait pas tombée dans d'autres mains que celles qui ont conduit les glorieuses années du combat révolutionnaire, avec pour fondement la Proclamation de Novembre ». Point de tabous quant aux mythes qui nous ont empêché de voir clair.
A l'indépendance le capitane Mourad, s'engagea d'abord dans une lutte contre cette armée des frontières suréquipée, bien nourrie et disciplinée y compris lorsqu'il s'agissait d'envoyer des bombes contre des hameaux pour rejoindre Alger, centre du pouvoir. Puis Ben Bella et la réconciliation, sur le dos de l'ALN par dissolution prématurée. Et d'annoncer «Boumediene a utilisé des machines humaines pour massacrer les foules et les asservir à son pouvoir». Ou encore « le 19 Juin est la peste de l'Algérie» lancé en pleine réunion du FLN par ce qui allait devenir un pestiféré du régime Krimi Abderrahmane. Et comme pour le mordre par la langue on l'envoya en prison, ligoté. A Oran. Situation tragi-comique pour ainsi dire. Ce qui ressort du livre du capitaine Mourad c'est cette sincérité blottie dans les yeux de l'homme et qui rappelle au lecteur qu' «Ils » n'ont pas été aussi propres qu' «Ils » le prétendent. Qu' «Ils » ont transformé une révolution en une guerre de quartier, qu' «Ils » ont géré l'indépendance comme un couvoir. Pour preuve ceux qui sont dénoncés dans le livre du capitaine Mourad n'ont jamais répondu de son vivant. Et, pour les amateurs, il vit encore.


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