Cérémonie de remise de grades et de médailles: le président de la République arrive au Palais du peuple    Agression sioniste: 85% du territoire de Ghaza soumis à un ordre de déplacement    Des pluies orageuses attendues jeudi sur plusieurs wilayas de l'Est du pays    Djanet: coup d'envoi de la manifestation culturelle "S'beiba"    Ballalou préside la cérémonie de sortie d'étudiants des Instituts supérieurs des arts et du patrimoine d'Alger    La championne olympique Kaylia Nemour nouvelle ambassadrice d'Ooredoo Algérie    Retour de la théorie de la «toile d'araignée»    Les raisons de l'écart du cours du dinar algérien entre le marché officiel et celui du marché parallèle : quelles solutions ?    CRB – USMA : Deux clubs pour un trophée    Zouhir Ballalou se félicite des résultats d'une étude ciblée    Prolongation du délai de soumission des candidatures    « Si nous venons à mourir, défendez notre mémoire »    Algérie-Venezuela : examen des voies et moyens de renforcer la coopération dans les domaines de l'énergie, des mines et des énergies renouvelables    Tenue de la 2e session des concertations politiques algéro-turques    Fédération algérienne de handball : fin de collaboration entre la FAHB et Rabah Gherbi    Le président de la République reçoit le ministre vénézuélien du Pouvoir populaire pour l'Agriculture productive et les Terres    ANP: neutralisation de 35 terroristes et 227 éléments de soutien durant le 1e semestre de l'année 2025    Clôture à Oran du projet POWER4MED sur la transition énergétique maritime    Sadaoui préside l'ouverture de la Conférence nationale des directeurs de l'éducation    Conférence à Alger sur "l'ordre du jour du Colonel Houari Boumediene" du 19 mars 1962    Des pluies orageuses attendues mercredi sur des wilayas de l'Est    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie auprès du Sri Lanka    Entrée de l'usine de dessalement de l'eau de mer « Fouka 2 » en phase de production à pleine capacité    Hand/Coupe d'Algérie (Dames): finale prometteuse entre le CF Boumerdès et le HBC El-Biar    Mutualité agricole: ouverture de deux nouveaux bureaux à Tissemsilt et El Bayadh    L'Algérie plaide à New York pour une action sérieuse en faveur de l'Etat palestinien    CSJ: conférence virtuelle sur la participation politique des jeunes    Un été sans coupures    Il est nécessaire de limiter le droit de veto au sein du Conseil de sécurité    Ça démarre ce 5 juillet, les Algériennes face aux Nigérianes !    Le CNC sacré champion national de water-polo dans quatre catégories    Ooredoo mobilise ses employés pour une opération de don de sang    220 victimes déplorées en juin !    A peine installée, la commission d'enquête à pied d'œuvre    «L'Algérie, forte de ses institutions et de son peuple, ne se laissera pas intimider !»    Le président de la République inaugure la 56e Foire internationale d'Alger    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



DU POIS CHICHE ET DU POIS CASSE
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 11 - 01 - 2011

Maintenant que les esprits se sont un peu calmés, il serait se fourrer le doigt dans l'œil que de croire que les émeutes, saccages, rapines et destructions ont eu pour causes une petite histoire d'augmentation de prix. Le sucre et l'huile ne seraient que des arsenics, très aléatoires du reste, à avaler pour tracer un état d'être sans issue. Comme ces embarcations sans amarres perdues en haute mer, à la recherche d'autres horizons aux contours très flous.
Il serait ridicule de penser que des jeunes ivres de dépit se seraient formalisés du poids d'un couffin et de son coût, eux qui ne l'ont jamais porté et jamais vu et qu'un ou trente-six mille comités interministériels arriveraient à bout d'un volcan fatigué par des décennies de sommeil forcé.
C'est de suicide d'un peuple qu'il s'agit. Quand un président de la République clame haut et fort à l'adresse de tous que s'il avait été jeune, il aurait pris le maquis, il n'y a plus lieu d'aller farfouiller dans les marmites ménagères, pour expliquer les raisons d'un malaise social trop amer et plus qu'épicé. Sur la situation du pays, un tel éclairage aussi éblouissant est terrifiant.
Nous n'avions pas cependant à attendre un tel monumental aveu, ni à nous émouvoir face aux scènes de caillassage passées et présentes pour nous convaincre du véritable désastre, qui se déroule irrémédiablement et sûrement au pas de nos portes. Les Algériens n'avaient qu'à regarder autour d'eux et au cœur de leurs chaumières pour tâter l'évidence d'une indépendance très mal assurée et très mal assumée. Les égorgements des populations de villages entiers n'étaient pas qu'un rot incontrôlé, mais bien le vomissement d'une société corrodée par un mal incurable.
L'autonomie d'un peuple et sa sérénité ne se mesurent pas au prix du sucre, ni à celui de l'huile. Tant qu'à faire, on sera tenté d'aller toucher à celui des pois chiches et des pois cassés. Pour autant, on n'empêchera pas le crucifiement d'une succession de générations.
Peut-être faudrait-il aller chercher à la loupe un seul père de famille algérien qui n'ait pas de soucis d'avenir pour ses enfants. Sans doute aussi faudrait-il partir démêler de fond en comble les ressorts d'un état des lieux hors normes, qui imposent l'absence sidérale de perspectives d'être et d'exister pour celui qui n'a pas été à l'école comme pour celui qui sort de l'université bardé de diplômes.
A l'évidence, l'Algérie a besoin d'une autre révolution dans la sérénité et dans le calme à des milles des chamaillades de l'instant. Il y a un sérieux problème quand on construit un musée à coups de milliards alors qu'on n'a rien à y mettre, sinon pour y écouter des singes et des coqs pérorants et quand on bâtit des palais de congrès coûteux pour y aller jouer aux dominos, alors que des étudiants sont logés à six par chambrette et que des classes d'écoles par pans entiers n'ont pas de chauffage.
Au présent, la conjugaison de l'espoir reste inaccessible. La construction des autoroutes, des barrages et des logements nous avait permis de nous y exercer au futur antérieur malgré toutes les tares qui s'y sont greffées. Nous nous sommes aussitôt rendu compte que tous ces grands efforts déployés relevaient de la procession des aveugles en mal de vue.
L'immense défi est à engager au bénéfice des générations qui ne sont pas encore venues. Celles d'hier et d'aujourd'hui sont, peut-être, irrémédiablement condamnées.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.