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l'ue doit consolider sa relation avec l'algérie
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 05 - 2011

De nationalité tchèque et ayant passé l'essentiel de ma carrière à m'occuper de questions multilatérales et de sécurité, j'ai le privilège d'avoir été nommé Commissaire européen responsable de l'Elargissement de l'Union européenne et de la Politique européenne de voisinage en février 2010. A mon arrivée au sein de la Commission européenne, je connaissais mieux l'Europe orientale et centrale que les pays de la Méditerranée. C'est précisément la raison pour laquelle, depuis le début de mon mandat, j'ai consacré une grande partie de mon travail à établir des contacts avec mes interlocuteurs des pays du Sud de la Méditerranée et notamment du Maghreb.
Les 16 et 17 mai 2011, j'entame ma deuxième visite de travail en Algérie. Depuis ma nomination, j'ai eu plusieurs opportunités de m'entretenir longuement avec les représentants du gouvernement algérien et de mieux comprendre les enjeux et les défis des relations entre l'Algérie et l'UE. C'est sur cette base que j'ai souhaité partager quelques réflexions en espérant ainsi contribuer à un débat d'idées.
Je suis persuadé que l'UE doit consolider sa relation bilatérale avec l'Algérie, afin de la rendre plus forte et plus adaptée aux réalités et aux demandes de l'Algérie. Ceci exige de notre part d'éviter de plaquer sur une réalité complexe des standards communs à tous, et de se garder de tout dogmatisme aveugle. Par exemple, après l'entrée en vigueur de l'Accord d'association en 2005, l'Algérie a communiqué qu'elle n'envisageait pas pour l'instant de participer à la Politique européenne de voisinage en attendant de voir les résultats de la mise en œuvre de l'Accord d'association. L'UE peut ne pas être satisfaite d'une telle position, mais c'est une position que je respecte. Au lieu de se focaliser sur ce débat, je souhaite inviter l'Algérie à réfléchir ensemble d'une manière ouverte aux voies et moyens d'améliorer et de renforcer nos relations sur la base de nos intérêts partagés.
En faisant cela, il ne s'agit pas pour moi de renier la Politique européenne de voisinage, mais d'en appliquer deux de ses principes de base: la différentiation entre partenaires et l'adaptation aux ambitions de chaque pays. Ce sont d'ailleurs ces mêmes principes que de nombreux partenaires ont soulignés tout au long de l'année écoulée dans le cadre de la revue de la politique de voisinage. Avec la Haute Représentante Catherine Ashton, nous présenterons prochainement les enseignements que nous tirons de cet exercice de la revue de la Politique de voisinage.
Depuis plus d'une année se développe en Algérie une forte critique à l'encontre de l'Accord d'association ; on évoque notamment son impact négatif sur la balance commerciale hors hydrocarbures et le manque à gagner des droits de douane pour le Trésor public. Suite à ce constat, le Gouvernement algérien a demandé à l'UE d'appliquer les articles de l'Accord d'association qui, dans certaines conditions, permettent à l'Algérie de suspendre le démantèlement tarifaire progressif qui est fixé par l'Accord 1 et de réintroduire des droits de douane pour certains produits. En attendant de parvenir à un accord à ce sujet, l'Algérie a suspendu le démantèlement. J'ai déjà eu l'occasion de dire que je regrette cette décision, et plusieurs entrepreneurs européens ont protesté, mais l'UE reste disponible à discuter avec son partenaire en vue de trouver une solution qui satisfasse les intérêts des deux parties.
Toutefois, il me semble impor tant d'éliminer un possible malentendu. L'Accord d'association n'a jamais été conçu comme le produit miracle qui, une fois en vigueur, permettrait une arrivée massive d'investisseurs européens et ouvrirait toutes les portes du marché de l'UE. Il n'est pas non plus le seul remède au chômage des jeunes. L'expérience de plusieurs années et de plusieurs pays montre que l'ouverture économique mutuellement agréée dans le volet commercial de l'Accord d'association a sa raison d'être uniquement en tant qu'élément d'une politique nationale de modernisation et de réforme qui vise notamment à mettre les entreprises à niveau afin qu'elles soient plus compétitives face à une concurrence plus forte, à créer un cadre juridique simple et transparent, et des services adéquats pour les investisseurs étrangers. Par exemple, il y a des investisseurs qui décident où installer leur usine sur la base du nombre de jours nécessaires pour sortir leurs containers du port. Ceci illustre que les facteurs de localisation de l'investissement sont multiples et exigent une action multidimensionnelle de la part des autorités afin de développer l'attractivité d'une implantation en Algérie. L'Accord d'association à lui seul ne suffit pas; il n'est qu'un catalyseur du changement.
Si le processus de réforme avance lentement, il devient plus difficile de recueillir les bénéfices de l'ouverture économique prévue dans l'Accord d'association. L'Algérie doit faire face à cette réalité et l'UE doit continuer à l'appuyer avec tous ses outils de coopération et de dialogue.
Je suis originaire d'un pays qui, en quinze ans, a connu une transition économique radicale dont j'ai été témoin. Je ne crois pas que l'on puisse comparer l'histoire et les expériences de la République tchèque avec celles de l'Algérie, mais deux points méritent attention dans le contexte actuel de nos discussions Algérie-UE. Dans mon pays, la transition a réussi d'abord grâce à la détermination du Gouvernement de conduire une stratégie économique claire et axée sur l'ouverture et la modernisation économique en vue de l'ancrage puis de l'intégration à l'Union européenne.
Ensuite, dans ce contexte de confiance et de transparence, elle a pu se développer grâce à l'apport des investissements étrangers qui ont été encouragés et ont trouvé un environnement favorable.
L'Algérie reproche à l'UE de l'avoir négligée pendant les années difficiles de la crise économique (1986) et pendant les années tragiques du terrorisme. Je crois qu'elle n'a pas tort. Aujourd'hui, les Européens ont du mal à imaginer ce que les Algériens ont enduré pendant cette époque. Pendant des années, les médias européens n'ont vu l'Algérie qu'à travers le prisme des violences; ils ont négligé la réalité des Algériens qui essayaient de mener une vie normale parmi d'énormes difficultés et qui aspirent profondément à une vie meilleure et en paix. Je crois que de cette expérience nous devons retenir que les relations internationales sont aussi des relations entre peuples et entre individus et que le principe de solidarité doit toujours être présent à notre esprit.
Aujourd'hui, en 2011, le scénario est différent. L'Algérie a fait des progrès remarquables vers la pacification du pays, même si les menaces ne sont pas éliminées, notamment à cause des activités terroristes et criminelles dans la région du Sahara et du Sahel. Dans le cadre régional, depuis le début de l'année, les révolutions dans les pays du Sud de la Méditerranée ont montré une très forte détermination des populations à obtenir davantage de liberté et de justice sociale. L'UE, ses Etats membres et les gouvernements de la région doivent prendre en compte cette nouvelle réalité dans la définition de leurs politiques. La Commission et la Haute Représentante ont déjà fait des propositions concrètes dans la Communication conjointe du 8 mars sur le partenariat pour la démocratie et la prospérité partagée; nous en ferons d'autres dans le document sur la revue de la politique de voisinage.
L'économie algérienne va mieux. Grâce à des prix du pétrole durablement plus élevés depuis plusieurs années, l'Algérie a enregistré un surplus remarquable de sa balance des paiements, ce qui lui a permis de rembourser par anticipation la presque totalité de sa dette extérieure et d'accumuler des réserves de change qui, d'après les données disponibles, sont supérieures à celle de la France. Cette aisance financière a permis à l'Algérie de lancer des programmes majeurs d'investissement, programmes tout à fait indispensables pour préparer une économie plus moderne et moins dépendante des hydrocarbures; et pour développer les services de base au bénéfice de la population algérienne.
L'appui de l'UE pour la mise en œuvre de cet effort national de modernisation est acquis. Des projets sont déjà en cours, notamment afin d'accompagner la diversification économique, la mise à niveau des entreprises, la modernisation de l'administration publique et de l'enseignement et dans d'autres secteurs encore. Pour la période 2011-2013, l'Algérie et l'UE ont signé un mémorandum qui attribue un budget de 172 millions d'euros pour la coopération dans des secteurs tels que la lutte à la pauvreté, l'environnement, le développement de la pêche et de l'aquaculture, la conservation du patrimoine historique et artistique.
En ce qui concerne l'énergie, depuis plusieurs décennies, l'Algérie et l'UE sont des partenaires solides dans le domaine du pétrole et du gaz. L'UE apprécie le rôle majeur de l'Algérie comme fournisseur stable et fiable. Aujourd'hui, le nouveau domaine des énergies renouvelables nous ouvre un grand potentiel. L'Algérie pense à l'après pétrole et l'UE doit baisser ses émissions de CO2. Plusieurs entrepreneurs maghrébins que j'ai rencontrés m'ont posé la même question: «Nous planifions des investissements dans les énergies renouvelables. Combien l'UE est-elle prête à payer pour l'électricité que nous pouvons fournir?» Je crois que nous devons aider ces entrepreneurs à former des alliances et à développer leurs investissements moyennant la définition de politiques claires en matière d'énergie, d'investissement et des mesures d'accompagnement.
Souvent, l'UE est perçue par les Etats partenaires comme «donneur de leçons». Je crois que, malgré ses succès incontestables depuis 1957, l'UE a encore beaucoup de travail à faire pour améliorer son fonctionnement et sa gouvernance, et tirer les leçons de ses propres erreurs. Par exemple, la manière dans laquelle l'UE a plongé dans une profonde crise financière et économique en 2008 à cause des excès de l'endettement et de la spéculation financière tolérés pendant des années, montre que la globalisation financière et l'intégration peuvent nous exposer à des chocs, si elles ne sont pas bien réglementées et surveillées. Par conséquent, même si l'UE ne doit pas s'ériger en donneur de leçons, elle peut toutefois offrir à ses pays partenaires une large panoplie d'expériences et de savoir-faire accumulés pendant des décennies de réformes et parfois d'erreurs.
En conclusion, je suis déterminé à travailler d'une manière intense afin de relancer un dialogue véritablement ouvert et de confiance mutuelle entre l'Algérie et l'UE. Je crois que nous devons nous donner des objectifs concrets et les poursuivre avec constance et ce, dans le cadre d'un dialogue politique plus intense et fréquent. A l'heure actuelle, sur notre «table commune» il y a plusieurs dossiers complexes, tels que le commerce, les investissements, l'énergie, les migrations, la circulation des personnes et le dialogue sur les droits de l'Homme. L'Accord d'association nous donne tous les moyens pour traiter de ces questions au niveau technique comme au niveau politique; il reste en cela le cadre privilégié de nos relations. Je suis certain qu'il ne sera pas toujours facile de progresser et que nous aurons des points de désaccord ; je sais aussi que ceci fait partie des relations normales entre partenaires qui se respectent et qui ont une ambition commune. J'espère que cet agenda nous permettra d'avoir un vrai dialogue car nous avons beaucoup de choses importantes à faire ensemble.
Pour des informations sur les relations Algérie-UE, consulter le site de la Délégation de l'UE en Algérie: …............
* Commissaire à l'élargissement et la politique européenne de voisinage
Note :
1 De son côté, l'UE a mis à zéro tous ses droits de douane pour les produits industriels algériens depuis l'entrée en vigueur de l'Accord d'association le 1er septembre 2005.


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