Samedi, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a annoncé que la décision a été prise officiellement de tenir les élections locales le 29 novembre prochain. L'annonce devrait réveiller le monde partisan dont les acteurs à quelques exceptions près est retombé dans la léthargie aussitôt les législatives clôturées. Non pas parce qu'elle le prend de court mais à cause que le ministre a affirmé que ce scrutin ne bénéficiera pas de dispositions particulières à même de lui garantir plus de transparence et de régularité que celles appliquées lors des élections législatives, et surtout qu'il a exprimé sa conviction que les deux ou trois partis d'entre ceux qui existent officiellement sont en mesure de présenter lors du prochain scrutin des listes dans l'ensemble des circonscriptions électorales. Dans le premier cas, Ould Kablia a justifié la décision des autorités de ne pas tenir compte pour cette échéance des recommandations consignées dans le rapport de la mission d'observation européenne des élections du 10 mai qui leur a été remis en excipant de leur caractère technique nécessitant du temps pour leur mise en œuvre. Pour le second, il a fait valoir que pour tenir le pari d'avoir des listes dans le maximum de circonscriptions électorales, le reste de la classe politique devra concocter des alliances pour satisfaire à l'exigence des 7% que leurs listes doivent recueillir pour être acceptées. Les deux points vont à n'en point douter provoquer un tollé. Les partis ayant dénoncé l'insuffisance des dispositions mises en place pour garantir la régularité des élections législatives verront dans la non prise en compte des recommandations de la mission d'observation européenne la volonté renouvelée des autorités de manipuler celles des locales. De même que ceux qui voient dans l'exigence du taux des 7% une manière antidémocratique de mettre hors jeu de la complétion électorale la majorité d'entre eux. Il n'en demeure pas moins que toutes les composantes du monde partisan sont au pied du mur s'agissant de la position qu'elles devront prendre pour le prochain rendez-vous électoral. Cela vaut principalement pour les formations qui se sont estimées frauduleusement lésées au scrutin des législatives, en particulier celles réunies dans l'alliance verte islamiste. Il leur sera en effet périlleux après avoir soutenu la thèse de la fraude électorale aux législatives d'appeler à la participation pour les locales alors qu'elles continueront à prédire qu'il en sera aussi ainsi pour celles-ci. C'est parce qu'elles sont conscientes de l'ambiguïté de leur situation qu'elles hésitent à se prononcer même si depuis le début de la saison estivale elles ont multiplié les rencontres et réunions organiques vouées aux préparatifs de l'échéance électorale. Contrairement à d'autres telles le FLN, le RND, le PT, le MPA ou le FFS qui sont pratiquement en campagne en affichant la certitude de leurs chances de reconfigurer à leur avantage la carte politique locale. Les enjeux des élections locales sont moins cruciaux pour le pouvoir. Il pourrait sans risque veiller à l'honnêteté de leur scrutin. Le nouveau code communal décrié par l'opposition lui garantit une tutelle stricte limitative des attributions des élus locaux quelle que sera leur couleur partisane. Une garantie lui permettant de rehausser son image auprès des partenaires étrangers de l'Algérie sans risque majeur pour lui.