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Qui se souvient de la grève des huit jours ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 31 - 01 - 2013

Hélas, peu de gens ! Même ceux qui ont vécu l'événement, se souviennent à peine de sa date, encore moins de son contexte. Seulement quelques acteurs encore vivants ou de rares chercheurs tentent de faire sortir cette séquence historique de la pénombre mémorielle.
S'il est vrai que si l'occasion n'est jamais occultée par les médias, elle est toutefois comme ces banderoles passives qui rappellent des dates nationales l'espace d'un matin. Mohamed Ghafir alias Moh Clichy, est de ceux qui œuvrent encore, pour la reconnaissance des luttes des ainés par les nouvelles générations. Il n'excepte aucune partie de la population, qu'elle soit de la capitale, du pays profond ou celle de l'émigration. Le mot d'ordre colonial était le même ou à une nuance près. Quand le général Massu, dans sa Bataille d'Alger, intitulait sa macabre opération : « crevettes » qui consistait à jeter à la mer des dizaines d'Algériens, Papon, le préfet de police de Paris, en fidèle émule, appelait la sienne : « Poissons pourris ». Cela se passait en octobre 1961 lors du massacre que cet ancien collaborateur nazi aimait à appeler : La Bataille de Paris. En fait, les étapes où l'on impliquait la population, ne sont nullement le fruit du hasard, mais une stratégie politique de haute main, que les dirigeants du FLN voulait imprimer à la Révolution.
Ben Youcef Benkhedda, membre du Comité de coordination et d'exécution (CEE), composé en outre de Larbi Ben M'hidi, Abane Ramdane, Krim Belkacem et Saad Dahlab, en dit ceci : « En d'autres termes, il fallait internationaliser l'affaire algérienne de manière à amener les autres nations à s'y immiscer et à forcer la France à faire droit aux revendications du FLN. La tenue prochaine de la XIème session de l'Assemblée générale de l'ONU, prévue pour décembre 1956, nous semblait offrir une excellente opportunité pour réitérer les exigences de notre Révolution et, cette fois, en les confortant par une démonstration populaire d'envergure, dépassant les frontières mêmes du pays. Un triple effet était recherché:
Crédibiliser la démarche du groupe des Etats arabo-asiatiques au moment où il introduirait sa demande de réinscription du problème algérien à l'ordre du jour de l'Assemblée générale des Nations Unies;
Convaincre l'opinion internationale que le FLN conduisait une véritable guerre de libération, et réduire à néant l'argumentation fallacieuse de l'ennemi selon laquelle l'Algérie est «partie intégrante de la République française»;
Affirmer avec force la représentativité du FLN, et sa qualité d'interlocuteur exclusif en cas de négociations.
Au niveau national et international, de tels objectifs révélaient leur nature stratégique exceptionnelle. Restait à dégager le vecteur capable de les inscrire dans une projection à la mesure de nos attentes. Le principe d'une grève qui sorte de l'ordinaire et qui, par son empreinte profonde, marquerait de façon décisive le cours des évènements, fut donc retenu sans difficulté.
C'est dans ces conditions que le CCE prit la décision d'organiser une grève dont il fixa la durée à huit jours, décision prise au cours de la première décade de novembre 1956. (Benyoucef Benkhedda)
Mohamed Ghafir, acteur de premier plan au cours de cette grève qui a touché l'émigration, principalement, en France se référant à Mohamed Lebdjaoui dans son livre « Bataille d'Alger ou Bataille d'Algérie ? » rapporte dans son témoignage : « Mohamed Lebdjaoui et Mohamed Salah Louanchi, membres tous deux, du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) issu du Congrès de la Soummam du 20 aout 1956, se sont rendus en France au début janvier 1957 sur décision du Comité de Coordination et d'Exécution (C.C.E) avec pour mission de renforcer le Comité Fédéral dont plusieurs membres ont été arrêtés par la police française.
Abane Ramdane leur donne des instructions pour préparer l'émigration algérienne à la grève des 8 jours prévue du 28 janvier au 4 février 1957. Cette grève sera, la première bataille politique décidée par le C.C.E menée en Algérie et en France. L'émigration, structurée au sein de la Fédération FLN de France, va jouer un rôle important par cette action qui va provoquer la paralysie de l'industrie et de toutes les activités économiques françaises ; ce qui permettra de sensibiliser l'opinion française et internationale sur la guerre menée par le colonialisme français contre le peuple algérien mobilisé derrière le FLN. ».
Les 300.000 ouvriers algériens concernés par cette grève, menée de bout en bout, ont créé un tort incommensurable à la vie économique française et focalisé, par ricochet, l'intérêt de l'opinion publique française qui découvre, soudain, cette multitude d'exploités laissée pour compte. Elle n'avait jamais imaginé, que le colonisé pouvait user des voies pacifiques démocratiques pour faire entendre son geignement. Il eut, cependant, quelques victimes d'exaction exercées par la police et parfois même des assassinats. Il y a lieu d'évoquer, Rabia Rabia(1) première victime, de la grève générale en France.
Alors qu'il se trouvait, en cette soirée du 26 janvier 1957 à la rue du Bac d'Asnières à Clichy où il distribuait les tracts annonçant la grève du FLN, il fut surpris par les tueurs M.N.A. Pour la police française, il s'agissait d'un règlement de compte entre bandes rivales, manière alambiquée de clore le dossier. Pour Mohamed Lebdjaoui, jamais depuis 1830, une action concertée n'avait pu mobiliser sur l'ensemble du territoire et au sein de l'émigration en France, le même jour, au même moment des millions d'hommes…
Lors du forum de la mémoire d'El Moudjahid, organisé à l'occasion du 55è anniversaire de cette grève, Ameur Rkhila historien et chercheur, affirme : « En effet, le 4 février 1957, l'Assemblée générale de l'Onu avait programmé à son ordre du jour « la question algérienne… et même si la France avait encore de l'influence à l'ONU, la Révolution de Novembre a réussi à avoir une dimension internationale ». Ainsi, le principal objectif et non des moindres de la stratégie du C.E.E était atteint de haute lutte.
1- Rapatriés en 1987, les restes du défunt furent réinhumés le 5 juillet de la même année, au cimetière de chouhada de Guenzet Beni-Yala.


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