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Reportage : Le dur combat de la datte du Souf contre la pomme de terre
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 08 - 10 - 2013

Depuis la fin du mois de septembre, la récolte des dattes bat son plein dans le Sud algérien. Dans la région du Souf, à 650 km au sud-est d'Alger, la datte issue des palmeraies traditionnelles, appelées «ghout», fait la fierté du pays. Mais son existence est menacée.
« Sans le palmier, nous n'aurions jamais existé», finissent toujours par dire les plus âgés, quand on les interroge sur la phoeniciculture dans la région du Souf. «La datte cultivée dans les ghouts est unique au monde de par son goût et ses qualités de conservation», indiquent, toute génération confondue, les habitants du Souf, les Souafas. La «datte ghars» se conserve pendant trois ou quatre ans, sans difficulté, dans des greniers. Il se raconte même que pendant la Seconde guerre mondiale, c'est elle qui a permis de sauver les habitants de la famine. Pour le découvrir, il suffit de prendre la route du Sud, à la sortie d'El Oued, en direction de Togghourt. Là, en plein Erg oriental, entre les dunes de plus en plus denses, au fur et à mesure que l'on s'enfonce vers le Sud, surgissent des tâches vertes : les ghouts. Lovées au fond d'une cuvette à 10, 15 mètres de profondeur, ces palmeraies traditionnelles creusées par l'homme dès le début du 15e siècle, ont cette particularité d'être situées près de la nappe phréatique, bénéficiant ainsi d'un système d'irrigation naturel.
Après avoir reçu l'autorisation de descendre, de la part du propriétaire de la palmeraie, le visiteur découvre au fond du trou, un havre, calme et ombragé, où seules les mouches, nombreuses en cette saison de cueillette, viennent perturber la tranquillité des lieux. En cette chaude journée de week-end, une famille s'affaire à la cueillette. Tous les membres aident à la tâche. Pendant que d'agiles grimpeurs coupent les régimes de dattes, les «arjoun» en arabe, à l'aide d'une faucille «menjel», ceux restés au sol les rassemblent sur une bâche disposée autour du palmier. Les femmes procèdent ensuite au tri avant que les enfants ne s'occupent du transport des cagettes pleines, aidés de l'âne. Tout cela sous l'œil attentif du doyen.
PALMERAIES TRADITIONNELLES VS PALMERAIES MODERNES
Dans la région du Souf, la plupart de palmeraies appartiennent à des particuliers qui récoltent leurs dattes en famille, de façon artisanale. Il existe très peu de groupes industriels spécialisés dans le domaine. Deux grandes unités seulement, Souf Datte et le groupe Mehri, prennent en charge le traitement, le conditionnement et la commercialisation de la quasi-totalité de la production locale. «Les dattes récoltées sont destinées soit, aux grands commerçants qui font l'exportation, soit au marché local», explique Abdelkader Louassaa, un des rares propriétaires de ghout de la région qui continue à exploiter et à entretenir ses sept palmeraies traditionnelles. «Je cultive toutes les variétés : la «deglet-nour», plutôt destinée à l'étranger car elle ne se conserve pas longtemps, le «ghars» pour le marché local et national et la «degla beïda» (datte blanche) très demandée en Europe et car elle est utilisée comme farine pour bébé et adjuvant pour les yaourts». «Cette année, la récolte sera conséquente», prédit Lamine, un actif retraité originaire de Guemar. «Les grappes sont bien pleines ce qui indique que la pollinisation s'est faite en période favorable». Sur le marché de la ville de Guemar, la deglet-nour se vend entre 75 et 80 dinars le kilo et la ghars entre 25 et 30 dinars le kilo. Malgré l'abondance de leurs grappes, nombreux sont les palmiers des ghouts dont les fruits ne seront jamais savourés. Des gens comme Abdelkader Louassaa, pionnier et «amoureux» du ghout comme il se définit, disparaissent progressivement. «Sous l'effet des nouveaux moyens d'irrigation et de la course à la rentabilité, beaucoup de ghouts ont été abandonnés au profit de palmeraies modernes plantées en surface et irriguées par le goutte-à-goutte», déplore Azzeddine Zoubidi, septuagénaire d'El Oued qui se bat depuis trente ans contre la disparition des ghouts du Souf. «Des 10.000 palmeraies de la région, il en reste maintenant quelques centaines».
DES CERCLES VERTS D'UN NOUVEAU GENRE
Depuis une dizaine d'années, de nouveaux types de cercles verts entachent la région du Souf. Plus petits et d'un vert plus clair que les ghouts, ils se répandent aussi vite que disparaissent les palmeraies traditionnelles. Ce sont des champs de pomme de terre. «El Oued est devenu un pôle de culture de la pomme de terre par pivot», explique Azzeddine Zoubidi. Or, l'introduction de cette nouveauté agricole menace directement les ghouts ancestraux. «A force d'irriguer, l'eau s'infiltre dans la nappe phréatique qui finit par déborder et endommage les palmiers». Par ailleurs, les aides octroyées par l'Etat à la culture de la pomme de terre rendent l'activité bien plus rentable et attractive que celle des palmiers-dattiers des ghouts. «On a demandé à l'administration d'éloigner les périmètres de la pomme de terre des ghouts et de soutenir le palmier comme elle soutient les autres cultures», répète inlassablement Azzeddine. «Le chef de gouvernement, Abdelmalek Sellal, effectuera prochainement une visite dans la région. On se prépare pour faire entendre notre voix». Sinon, le tubercule risque de devenir les nouvelles oasis du désert.


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