Les vétérinaires de la brigade mixte de contrôle de la direction des services agricoles de la wilaya ont eu du pain sur la planche durant les six derniers mois de cette année. Bien que dotés d'un seul véhicule pour assurer la mission de contrôle de la qualité des produits à travers les 22 communes de la wilaya, ils ont pu mener quelque 218 interventions en différents points tels que les abattoirs, espaces commerciaux publics et marchés locaux. Une tâche ardue et harassante à la fois, puisque tous les commerçants et bouchers contrôlés refusent de soumettre leurs produits aux examens sanitaires et, ne l'entendant pas de cette oreille, ils usent de plusieurs astuces pour échapper aux tests de contrôle exigés conformément à la loi. Les agents ont réussi, après 218 interventions, la saisie de 2612 kilogrammes de viandes rouges et de 425 autres de viandes blanches avariées et impropres à la consommation dans certaines boucheries dépourvues d'installations frigorifiques et où l'hygiène et la salubrité ne font pas toujours bon ménage. En plus de cette grosse prise, ces mêmes agents de contrôle ont également mis la main sur presque une centaine de litres de lait cru de vache et 112 kilogrammes d'abats aux origines douteuses. «Notre mission n'est pas de tout repos», nous confie le responsable de cette brigade qui, tout en dénonçant avec vigueur le manque de sérieux et d'honnêteté chez certains bouchers, se dit «étonné d'avoir eu à constater, plus d'une fois dans un seul local et chez le même commerçant du chef-lieu de la wilaya, des centaines de kilos de beurre du terroir côtoyer des chaussures et des bottes en cuir». Dans la foulée, il citera des cas de récidives périodiques en dépit des mesures de fermetures de locaux commerciaux prises à leur encontre. Il rappelle au passage une autre pratique condamnable, devenue courante et qui s'est d'ailleurs généralisée, en évoquant « la vente à des prix défiant toute concurrence et sous le manteau de dizaines de carcasses de bêtes, plus particulièrement des ovins atteints de maladies graves et abattus clandestinement en milieu rural dans des conditions que la loi condamne». Ces cas, devait conclure notre interlocuteur, font déjà tâche d'huile dans certains quartiers de la ville, notamment chez quelques bouchers peu scrupuleux ayant pignon sur rue au niveau de la principale artère «Boucherit» et enfin dans les quartiers «Saada» et «Graba» du chef-lieu de la wilaya.