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Une nouvelle donne dans le paysage politique national
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 19 - 06 - 2014

En considérant les consultations actuelles visant la révision de la Constitution et les frais acquis de la conférence nationale pour la transition démocratique tenue ce mardi 10 juin à Alger, une interrogation d'ordre prospectif s'est faite jour : ces initiatives par- ci et par –là, tendraient-t-elles à esquisser une nouvelle vision politique pluraliste dans les rapports pouvoir-opposition ? La perspective d'une évaluation précise des vues du camp du pouvoir et des partis qui lui sont traditionnellement liés, d'une part, et des formations politiques qui lui sont opposés, d'autre part, sera-t-elle possible en vue d'une approche consensuelle globale à l'avenir? La question est posée après que cette éventualité de visions pluralistes ait été mise entre parenthèses dans le paysage politique national pendant des années, compte tenu, entre autres, des conséquences de l'intervalle de la tragique décennie noire. Aujourd'hui, avec la nouvelle perspective qui semble ouverte aux partis de l'opposition, - au lendemain de la tenue réussie, de surcroit, de la conférence d'Alger de l'hôtel Mazafran, , - cela parait offrir l'opportunité à ces derniers de peser de tout leur poids sur les décisions des autorités qui ont fait part , convient-il de le rappeler, de leur volonté d'être à l'écoute de sons de cloches divergents , dans le dessein de faire participer le maximum de monde aux démarches de concertations inaugurées.
Cependant, et sans doute parce que n'étant pas convaincus par les sollicitations du pouvoir pour des échanges de points de vues qu'ils ne voudraient pas voir restreints et institutionnellement limités, la plupart des partis de l'opposition ont préféré ne pas prendre part aux consultations sur la révision constitutionnelle initiées par la Présidence de la République. Emettant à cet effet des réserves sur ces consultations qu'elle justifie par ses argumentations, la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD - qui pour rappel avait obtenu l'aval des autorités pour la tenue de sa conférence nationale d'Alger, - s'est enquise avec la participation de plusieurs partis dont, entre autres, le MSP, Ennahdha, Jil Jadid, le RCD, le FJD, le FFS, d'anciens chefs de gouvernement, d'ex ministres et de nombreuses personnalités et organisations de la société civile, de débattre avec ces représentants de divers courants politiques nationaux, de la situation générale que vit le pays en vue d'envisager les possibles solutions alternatives : soit la mise en chantier de propositions d'axes de changement pour dépasser la situation de statuquo perdurant , en commun accord avec tous les participants à cette manifestation qui viserait la mise en chantier d'une sorte de plate-forme plaidant pour la constitution d'un grand rassemblement des formations politiques de l'opposition pacifiste nationale, jamais connu depuis l'indépendance.

Il convient d'observer, à ce propos, que nombre de partis qui ont pris part à cette conférence ont également pris part aux consultations sur la révision de la Constitution. Comme c'est le cas du Parti de la Liberté et de la Justice dont les délégués ont rencontré Ahmed Ouyahia. C'est le cas également du FFS qui tout en participant finalement aux consultations sur la révision constitutionnelle, n'a pas tourne le dos non plus à cette conférence de l'opposition sur « La transition démocratique ». Le FFS considérant, semble-t-il selon les échos de presse, ces deux voies comme étant susceptibles de constituer un préalable « pour un éventuel rapprochement des vues du pouvoir et de l'opposition » si ces derniers en venaient à adhérer à sa proposition d'organiser une conférence tournant autour de l'impératif du « consensus national». Une vue assurément des plus productives sans doute, sachant que les vertus du dialogue pacifiste est éminemment constructif. Cependant, au vu des dernières déclarations de Sellal à propos du concept de transition (démocratique) arboré par les organisateurs de la conférence de l'opposition qui en fait son slogan rassembleur, il semble que le pouvoir en place ne soit pas du tout disposé à enclencher des concertations avec les représentants de ce nouveau front naissant de l'opposition Peut-on dès lors s'avancer à interpréter cette attitude comme étant catégorique ? On peut douter que cette option n'est probablement pas destinée à s'éterniser, autrement la tenue de cette manifestation à l'hôtel Mazafran n'aurait pas été autorisée en aval, vraisemblablement. Car le Président Bouteflika étant assuré, à présent, de la poursuite de son 4 è mandat pour mener à terme ce qu'il entend entreprendre, - suivant ce qu'invoque son staff, comme continuité d'un programme devant aboutir aux assises d'un Etat de droit ( ?), - l'indisponibilité actuelle de l'establishment pour un dialogue tous azimuts avec ce font nouveau de l'opposition nationale, semble obéir non pas à un refus catégorique des concertations avec les opposants mais dépendre ,vraisemblablement, de considérations préoccupantes liées à la situation que vit le pays ,notamment à ses frontières. En clair, les contraintes des conjonctures conditionnantes semblent contraindre, apparemment, le pouvoir à une position de wait and see.
Cependant, l'urgence de la situation au pays alimentée par la recrudescence des évènements à ses frontières, ne dicterait-elle pas justement l'entame rapide d'un dialogue national ouvert à toutes les parties prenantes du paysage politique national et de la société civile ? N'est –ce pas là le meilleure antidote pour prévenir tous les éventuels dérapages susceptibles de résulter du monologue autarcique afin d'éviter ce qui est arrivé en Lybie, en Egypte, en Syrie, etc. ? Et dans cette optique, l'ouverture du dialogue avec tous parait incontournable pour asseoir les bases de la société consensuelle d'un Etat de droit où régnera l'accalmie sure cimentée par la solidarité démocratique nationale évidente. Dans ce contexte, et comme l'a évoqué l'ancien ministre des finances du gouvernement Hamrouche et des historiens et observateurs aguerris de l'évolution de la situation sociopolitique en Algérie, la participation à ces consultations de toutes les parties prenantes du paysage politique algérien, - y compris des éléments politiques de l'ex-Fis, spécialement ceux qui n'ont pas eu de maille avec le terrorisme abject, - parait incontournable. Et inutile de répéter que ce parti n'est plus ce qu'il était, étant boudé même pas plusieurs de ses anciens affidés qui ont rejoint depuis un bon bout de temps, la catégorie de la masse d'ex salafistes prônant actuellement un Islam pacifiste, branchés dans leur principale activité de commerce et d'échanges. (ce qui n'est pas bien sur le cas de certains irréductibles qui ont opté pour la voie du terrorisme en dehors même du pays d'où parviennent souvent les nouvelles de la presse internationale faisant état de leur liquidation ou emprisonnement, les repentis réalisant tardivement ce que leur a couté leur aventure de guerre impitoyable contre des musulmans !...)
Bref, l'heure est au dialogue et à la concertation directes entre représentants de l'Etat et représentants de l'opposition, toutes tendances confondues, et sans velléités de calcul sournois, de part et d'autre. Car cela ne contribuerait qu'à envenimer davantage la situation actuelle qui prévaut de black ou jusqu'à nouvel ordre. Il serait sage ,en effet, come l'a suggéré Mouloud Hamrouche, qu'un vaste dialogue pouvoir-opposants soit inauguré avec toutes les parties prenantes évoquées , en y adjoignant, suggère l'ancien premier ministre la participation de l'ANP qu'il voit comme la garante de la sauvegarde de la patrie et de l'Etat souverain et non pas d'un régime Pour rappel, l'enfant du système, comme il se qualifie, a déjà fait part de sa conviction que le devenir du pays est entre les mains de trois personnes, en l'occurrence Bouteflika, Gaid Salah, Medienne dit « Toufik », qu'il interpelle pour agir dans le sens de l'approfondissement de la voie de démocratisation institutionnelle salutaire pour le bled. Mais ces trois hautes personnalités du staff des dirigeants nationaux pourraient-ils mener le vaisseau Algérie à bon port avant leur fin de mission ? Car comme l'a laissé entendre une digression du Président et du général Toufik, rapportée par la presse il n'y a pas très longtemps, ils sont destinés certainement à partir ensemble. Mais avant cela, favoriseraient-ils résolument cette tâche d'approfondissement du processus de démocratisation pluraliste qui les fera entrer par la grande porte dans l'Histoire? La leader du Parti des travailleurs- qui a décliné l'invitation à prendre part aux assises de la conférence de la transition démocratique de l'opposition nationale, - a une vision de la chose : pour Louisa Hanoune, l'armée doit rester dans son rôle protecteur de la nation, de ses institutions souveraines, de son intégrité territoriale et unité de sa population sans avoir à s'ingérer dans la gestion politique de la gouvernance qui se doit de se pourvoir d'un ministre de la défense qui soit un civil, et ce ,en conformité avec la perspective d'instauration d'un pouvoir civil. Concernant sa position vis-à-vis du nouveau front naissant de l'opposition, la première responsable du PT estime que cette initiative présente, à ses yeux, des risques de « démembrement » de la société qui pourraient aboutir à la même situation chaotique qu'en Lybie, Syrie Irak, etc.
Néanmoins, et tout en considérant les préoccupations de la leader du PT justifiant sa position vis-à-vis du front émergent des opposants nationaux par des réticences qui rejoignent, en fin de compte, celles du pouvoir en place, il y a lieu de faire observer que la situation en Algérie, quoiqu'on en dise, diffère de celle des milieux embrasés de ces pays évoqués. Le fait que ce nouveau front appelle au dialogue et concertations sur la question fondamentale du devenir du pays, et qu'il y ait parmi ce conglomérat de formations politiques des partis qui ont répondu favorablement aux consultations sur la révision constitutionnelle, le prouve indubitablement. Le reste à faire ou qui attend son heure est question de bonne volonté, de part et d'autre du pouvoir et de ceux qui lui font face.
En attendant, et à l'issue de cette conférence de l'opposition qui a abouti à la constitution d'un front rassembleur , appelé certainement à un grand rôle sociopolitique à l'avenir, et compte tenu de la situation actuelle qui prévaut au pays et à ses abords, ne conviendrait-il pas de voir tout ce beau monde - représentants du pouvoir et de l'opposition, en y associant les délégués légitimement élus de la société civile – conviés dans un proche futur, à un large débat national devant aboutir à un consensus inclusif d'entente démocratique nationale? Cela n'est –il pas devenu une possibilité réelle à la faveur de l'émergence d'un pole rassembleur de l'opposition qui serait de nature, demain, en négociation avec le pole du pouvoir en face, en mesure de contribuer de manière efficiente – comme un partenaire respectable à l'instar des pôles d'alliances négociant pacifiquement, avec les pouvoirs bienveillants dans les nations démocratiques- à l'érection tant attendue de cet Etat de droit. Et ce qui le caractérise , notamment comme promesses garantes contre justement les risques d'instabilité et d'éventuels dérapages futurs, les garde-fous indéniables d'une Justice indépendante, de la consécration dans les faits des libertés collectives et individuelles, du rétablissement de la haute Cours des comptes pour une lute inlassable contre la corruption, de la lutte soutenue contre les disparités régionales, l'extension de la décentralisation , la dé-bureaucratisation, l'officialisation de Tamazight et son enseignement obligatoire dans toutes les wilayas du pays, la prise en compte des droits des immigrés, des libertés confessionnelles, etc., etc. ? Ce serait là, à coup sur relever honorablement le grand défi national qui pointe à l'horizon, interpellant la concertation générale autour d'un projet fondateur pour ne pas dire civilisationnel- rénovateur, c'est-à-dire instaurateur d'un Pacte national, fruit consensuel de toutes les parties prenantes du paysage politique algérien et mouvement associatif- participatif national. Ce qui concourrait, nul doute de la sorte, au rétablissement de la confiance tant recherchée « pouvoir-citoyens ». et engageant, dès lors, le devenir des Algériennes et des Algériens et tout autant des générations montantes dans les rails de la bonne voie à laquelle aspiraient les valeureux martyrs de la Révolution. . .
* Auteur- journaliste indépendant


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