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Gouvernement : La «leçon» de Benghabrit et le «prêche» de Aissa
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 06 - 12 - 2014

Les ministres de l'Education nationale et des Affaires religieuses semblent s'être décidés, chacun de son côté, à braver les démons de l'ignorance et de la violence : deux fléaux qui minent l'Algérie, depuis que la raison a été écarté pour laisser place à l'intérêt matériel.
Noria Benghebrit tente, depuis sa nomination à la tête de l'Education nationale, de repêcher ce qui se noie depuis que le secteur est pris en otage, d'un côté par un pouvoir inculte et de l'autre par un syndicalisme provocateur. La dernière intervention de la ministre de l'Education, à la tribune du Conseil de la Nation, est pour faire savoir qu'elle rejette l'absurde "aâtaba" réclamée par tout le corps enseignant, à chaque fois qu'il vit une grève qui gèle le fonctionnement normal des écoles. La ministre veut que les examens s'effectuent, désormais, sur la base du programme qui a été arrêté, bien avant, l'ouverture de l'année scolaire et non sur le nombre de cours qui ont été dispensés, durant les quelques jours où les enseignants ont daigné travailler, avant de se mettre, en vacances par le fait d'une grève qu'ils ont pris l'habitude de déclencher, cycliquement. Peu importe s'ils mettent, ainsi, en péril la scolarité de toute une génération. Ils ont constaté et compris que tout s'achète et tout se vend, dans ce pays. De la responsabilité politique à celle économique, sociale et même culturelle, en passant par les diplômes et les honneurs, ils marchandent, alors, avec le " savoir " à chaque fois qu'ils veulent gagner quelques sous de plus. C'est en général, leur principale revendication. C'est, d'ailleurs, l'aspect matériel que les représentants du secteur avaient mis en avant lorsqu'ils ont été conviés aux consultations menées par Bensalah sur les réformes politiques. Il faut admettre qu'ils n'ont pas dérogé à la règle des politiques d'ignorer " l'effort intellectuel" lorsqu'il s'agit d'amadouer la société et de gagner la paix sociale. L'on se souvient, il y a quelques années, le ministre de l'Education avait décidé de permettre à tous les élèves qui avaient échoué à l'examen de la 6ème année, de passer à la 1ere année de l'Enseignement moyen. Le ministre a démontré, ainsi, aux enfants de ce pays, que l'effort ne servait pas à grand-chose. Le secteur de l'Education a, pour l'histoire, était géré, sur une longue période, par ses propres cancres. Le gouvernement des années 80 avait bien accepté que les recalés du système éducatif soient réinjectés dans le corps enseignant.
DE LA «AATABA» A LA «CHKARA»
Les résultats n'ont jamais été, aussi, mauvais. Résultats dont les conséquences ont fait chavirer le secteur dans sa totalité. L'on remarque, aujourd'hui, que les enseignants ne craignent pas d'être mal élevés, voire vulgaires devant leurs élèves. On voit les enseignantes, en particulier, traîner leurs savates, mâcher du chewing-gum, avec leur téléphone potable, collé à leur oreille, sans que cela ne choque le 1er responsable de l'école. Du mauvais niveau de formation, à l'accoutrement, sentant l'huile de friture ou la transpiration, jusqu'à la revendication de la " aâtaba ", il n'y avait pas beaucoup d'écart. La boucle a, facilement, été bouclée. Sous l'œil approbateur de leurs enseignants, les élèves ont appris la leçon sur l'utilité de la grève pour revendiquer n'importe quoi, à n'importe quel moment de l'année. " Aâtaba, " ce seuil auquel leurs profs se sont arrêtés pour se mettre en grève, leur suffit pour passer d'un niveau à un autre supérieur, décrocher un diplôme ou pour , simplement, s'assurer le savoir. Entre des enseignants qui se fichent de l'Education et des élèves qui se cherchent, dès leur jeune âge, un "chric (un associé) pour amasser la chkara (grosse bourse) ", il y a un pouvoir politique qui s'accommode, facilement, de l'incurie mais craint le savoir. Au milieu de tout ce désastre, l'on se demande si Benghebrit a la force qu'il faut pour amorcer une véritable réforme de l'école. Elle doit être prête à faire face à ceux qui confondent pédagogie et mercantilisme, dans un pays où les grosses fortunes ont pénétré jusqu'aux sphères du pouvoir décisionnel. "L'Enseignant aurait pu être un prophète." Impossible qu'il le soit parce que ce pouvoir a cédé l'école aux mauvais esprits.
LA LEÇON DE BENGHEBRIT ET LE PRECHE DE AISSA
La ministre de l'Education, si elle a perdu un temps précieux, en organisant des Assises pour un secteur qu'elle connaît, parfaitement, semble vouloir rattraper le temps pour (re)construire une institution qui manque, grandement, à l'Algérie. Le refus de se plier au délire de la " aâtaba " devra, alors, être suivi par d'autres mesures, encore plus courageuses, avant qu'il ne soit trop tard. Ce sont ces pas qu'elle devra franchir pour remplacer l'ignorance par l'instruction.
Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a, lui aussi, prêché "la bonne parole " hier, à partir de Paris, la capitale française. Mohamed Aïssa l'a fait, dans la Mosquée de Paris, devant un parterre de fidèles, résidant en France. Bien que le jour a été bien choisi, - un vendredi- pour s'adresser aux Musulmans, sa présence et surtout sa prise de parole, dans la Mosquée de Paris est d'une symbolique politique d'une grande importance. Ceci, en gardant, à l'esprit, que la gestion de la Mosquée de Paris a, toujours, était sujet à des divergences d'ordre politico-religieux entre, en premier, les Musulmans de France, eux-mêmes, adoubés parfois par des politiciens de mauvais aloi. Le ministre a choisi, hier, de parler de l'enseignement du Coran par ceux qui n'en ont pas l'aptitude requise. Il s'agit, donc, là aussi, d'un plaidoyer sur l'impératif " savoir " avant de se prétendre " donneur de leçon ". Mohamed Aïssa a insisté sur la nécessité de se référer à des théologiens, connus et reconnus, pour apprendre et comprendre le Coran. Son discours est pour attirer l'attention de la société, sur les travers et dérives d'un enseignement religieux, assuré par ces faux prédicateurs qui envahissent les satellites et la toile. L'appel à préserver un Islam authentique, pacifiste, rassurant et pur, qu'il a lancé, à partir de la Mosquée de Paris, n'est pas fortuit, en ces temps où l'Occident se coalise pour combattre un 'daech' pour qui la violence fait foi et loi. A l'instar de Noria Benghebrit, Mohamed Aïssa a, lui aussi, à persévérer pour engager la réforme d'une société où des mentalités confondent anges et démons, prédicateurs et sorciers, fatwas fondées et fantasmes. Il est, cependant, clair que ni la " leçon " de Benghebrit ni " le prêche " de Aïssa ne pourront faire avancer le pays dans ce sens, si le pouvoir décisionnel n'affiche pas la volonté politique qu'il faut pour obliger à l'obligation de résultats positifs et concrets, à tous les niveaux.


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