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Borsali Mounir, l'inoubliable prof de math
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 17 - 03 - 2015

Au lieu que ce soit la madeleine de Proust, ce fut l'enterrement de notre professeur de math, en 4ème B2M2, feu BORSALI Mounir, qui fît revenir à nous, comme dans un film ou une médiation profonde, tout un pan de notre jeunesse dorée.
La jeunesse dorée, non par la fortune de feux nos pères puisque beaucoup n'en n'avaient pas, mais par de simples choses de la vie tout à fait sublimes et parmi elles, bien sûr, nos souvenirs de lycée et notre butin de guerre en nous, comme le disait si bien monsieur LACHERAF.
En effet, ce sont les élèves, devenus d'un certain âge et quelques uns de leurs professeurs, encore plus âgés qu'eux qui se sont rencontrés et sans aucun protocole ou mot d'ordre préalable, pour former un cortège funèbre très emblématique et très pathétique.
Et feu BORSALI, comme tant d'autres profs, méritait bien un tel cérémonial funéraire populaire, oh combien profond et significatif .
Avions-nous le droit de dire ou de penser, en notre fort intérieur, alors que nous marchions avec le cortège funèbre, que monsieur BORSALI était un prof sévère,car le fameux «à qui le tour ! « a bien circulé parmi nous, avec un sourire en coin ou un petit commentaire en sourdine tout à fait malicieux et sympathique malgré nos cheveux blancs.
En effet,ce sont des gens simples, honnêtes, sévères avec eux-mêmes d'abord, qui ont formé des générations et des générations de cadres, venus de tous les coins du pays chercher le savoir dans la capitale des Zianides, devenue pour un temps leurs deuxième ville natale, avec comme seul encouragement pour ces marchands d'alphabet, l'amour de leur métier,l'amour de leurs élèves et partant l'amour désintéressé de leur pays, du temps où l'argent ne régnait pas en maître .
La «djalala», qui a accompagné et religieusement agrémenté le cortège funèbre de la mosquée au cimetière, a ajouté plus de baume à nos cœurs et plus de solennité, combien même ne fut-elle pas officielle.
Et l'orateur n'a pas manqué de nous faire remarquer, dans son sermon, pendant l'enterrement, qu'un enseignant digne de ce nom, comme ce fut le cas de monsieur BORSALI et tant d'autres, pouvait être un prophète comme le disait le poète, car durant toute leur vie ils n'ont fait que distribuer le savoir et la bonne parole, le bien être intellectuel et moral.
Je me suis donc senti, en ce qui me concerne du moins, moralement obligé d'accompagner monsieur BORSALI à sa dernière demeure, car je lui suis redevable, au même titre que tous mes camarades de classe, des équations du 1er degré ou 2ème degré que je connais encore, le terme esclave vis-à-vis de son enseignant étant inapproprié à mon sens.
La cérémonie funéraire a été clôturée par le» mur de la djenaza», une vieille tradition tlemcenienne à préserver pour présenter très convenablement ses condoléances à tous les membres de la famille du défunt, la vie citoyenne étant faite avant tout d'us et coutumes locaux, la religion étant l'apanage de tout un chacun .
A cette occasion, ma pensée, comme celle de mes camarades de lycée certainement, a vagabondé aussi, malgré nous, vers feu BOUAYAD Larbi et la spontanéité toute honnête de son discours et de son verbe, vers monsieur BAGHLI et son honorabilité si imposante ou encore vers monsieur ZERDOUMI avec son algérianité vestimentaire si significative au seins même du lycée, si dérangeante durant la nuit coloniale, trois autres figures emblématiques parmi tant et tant d'autres, qui étaient eux aussi d'égale valeur morale durant leurs vies d'enseignants algériens si modestes.
Tous ces valeureux professeurs et cadres d'éducation ne nous ont jamais fait sentir que leur salaire ou leur recherche de l'argent était un créneau primordial pour eux ou un crédo puisqu'ils ne nous ont jamais dirigé insidieusement vers leurs cours particuliers grandement payants aujourd'hui, rubis sur l'ongle, à la fin de chaque heure de cours .
De ce fait, nous ne pouvons que rendre un hommage bien bas à tous nos profs, qu'ils fussent algériens ou étrangers, car ils nous ont toujours professé gratuitement un savoir désintéressé qui nous permet aujourd'hui d'être utile pour nous-mêmes, pour notre famille et pour les autres .
Comme beaucoup parmi nous n'ont pas de pays de rechange ou une autre nationalité de refuge, nous osons espérer que les profs de nos enfants qui ont choisi volontairement ce beau métier, c'est à dire les profs d'aujourd'hui, ou du moins certains d'entre eux, prendront exemple, sur les BORSALI, sur les BOUAYAD, sur les SI KADDOUR, sur les ZERDOUMI,sur les AIT ABDERRAHIM, sur les MOULAY SLIMANE, sur les BENYELLES et biens d'autres encore,pour leur donner, avec honneur et dignité, le savoir auquel ils ont droit, tout le savoir auquel ils ont droit, au sein des lycées et collèges bien sûr et non dans des garages pouilleux.
Nous espérons aussi que l'ancien ministre de l'éducation nationale, l'honorable monsieur BABA-AHMED Abdellatif qui a accompagné lui aussi son prof de maths à sa dernière demeure, nous dira plus tard si notre façon de voir ou d'analyser les choses actuelles de la vie en matière d'éducation nationale aura l'adhésion de celle qui l'a remplacé à cette fonction grandement responsable devant Dieu et les hommes à moins qu'elle n'ait pas le temps de nous lire, toute occupée qu'elle est avec les grèves perlées de ces nouveaux marchands d'un alphabet devenu payant au grand dam des couches les plus défavorisées de la société.
En effet, ils ont grandi tous les deux dans le terreau pur et dur des vieilles ruelles tlemceniennes, desquelles sont sortis aussi bien des profs de très grande valeur que des héros de la lutte pour la souveraineté nationale de notre grand pays, tant durant les années de feu de la guerre de libération que durant les années de braise du début du siècle dernier, quand beaucoup parmi nous étaient encore dans un assoupissement profond, tels Ahl el Kahf ou les gens de la caverne de Platon .
Comme me le fit remarquer, après coup, mon ami Hadj Mohammed BAGHLI, loin de la Khéloua de cheikh ESSENOUCI, « ce n'est pas ou plus un temps perdu mais un temps retrouvé avec ce que laisse dans notre imaginaire le départ de ces grands » (sic).
Et Hadj Baghli Mohammed ne manqua pas de me rappeler aussi que, lorsque Si mounir BORSALI fut nommé en 1983-84 Directeur du CEM dénommé alors CEM AL MAQQARY, il l'avait félicité et s'était proposé d'animer pour lui une conférence sur la personnalité de Ahmed AL MAQQARY, ce génie de Tlemcen qui avait rayonné à son époque de Fès à Damas en passant par le Caire.
Adieu, monsieur BORSALI et qu'ALLAH Clément et Miséricordieux t'admette en son Vaste Paradis, avec tous mes autres profs, chacun par son nom et sans aucune exception, car Dieu reconnaîtra très certainement les siens, comme disent les chrétiens.
* Ancien élève de la 4ème B2 M2 du lycée Docteur Benzerdjeb, actuellement notaire


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