Celui qui pense que le problème du Mouloudia d'Oran en championnat est juste une question de résultats ou de manque de lucidité sur le terrain, se trompe complètement. Le malaise au sein du club oranais est bien plus profond. Samedi dernier, lors de la mise à jour du calendrier, le MCO avait tiré le nul à domicile face à la JSK, un résultat qui n'a pas arrangé les affaires des deux équipes, mais qui a en plus suscité une grande frustration dans le camp du MCO, car l'équipe n'a pas gagné le moindre match lors de cette phase retour, ne récoltant que 5 petits points sur les 27 possibles. Pis encore, l'attaque du MCO n'a pas inscrit de buts depuis six matchs, soit 540 minutes de panne offensive et ce, en l'absence logique et flagrante de joueurs capables de faire la différence. Exception faite à deux ou trois éléments, qui se donnent à fond aussi bien aux entraînements que lors des matches, le reste de l'effectif donne l'impression d'être en vacances. Et c'est là justement l'erreur du staff technique qui n'a pas su instaurer une discipline de fer et de faire face à cette démobilisation, qui a débouché sur la situation actuelle. Aussi, et pour revenir un peu en arrière, il faut avouer que plusieurs décisions prises à l'aveuglette et sans réflexion, font qu'aujourd'hui le club phare de la ville d'El Bahia traverse une crise aiguë. Dans ce sens, l'on citera la libération de Berramla et Gafaiti sans aucun motif apparent, mais aussi le cas de Nekkache (MCA) et Bezzaz (CSC), cédés quasi gratuitement l'an dernier, juste parce qu'ils avaient envie de changer d'air. Le départ mystérieux de Kamel Larbi, qui depuis la fin de la saison écoulée n'a pas donné signe de vie. La situation ambiguë du jeune et prometteur Benchâa, relégué en équipe espoir, puis libéré, alors que l'équipe avait grand besoin d'un attaquant. L'affaire Benyahia ou encore l'absence d'un vrai directeur technique et pour Terminer, un mercato hivernal complètement raté. Ce sont là des preuves irréfutables que la direction du MCO, représentée par le président Belhadj Ahmed, ainsi que ses proches collaborateurs, n'a pas été à la hauteur de ses responsabilités. Samedi dernier, l'entraîneur Omar Belatoui, qui ne voulait faire aucune déclaration après le match, s'est vite éclipsé dans le bus de l'équipe. Clairement agacé par cette situation, le technicien oranais a même pris la décision dans la même soirée de jeter l'éponge. Et c'est lors d'un bref entretien avec son président, que Belatoui et Baba se sont mis d'accord sur une séparation à l'amiable. Mais à défaut d'entraîneur, l'expérimenté Mourad Delhoum, qui a joué le match même en étant blessé, a lui pris ses responsabilités et a courageusement parlé de la situation du club: «Aujourd'hui, il faut que chacun de nous prenne ses responsabilités. Il y a un grand malaise au sein du MCO et personne ne veut en parler. La situation actuelle du club n'honore personne et encore moins nous les joueurs et le staff technique. Lorsque je suis venu au MCO, c'était pour gagner des titres. Hélas, et alors que nous avons réalisé une première moitié de saison admirable, et heureusement d'ailleurs, on se retrouve aujourd'hui à lutter pour le maintien. Je crois que le MCO, par sa grandeur et son histoire, mérite mieux que cela. Il y a certaines choses qui m'ont déçu et je crois qu'il n'est plus question de se taire. Il ne faut pas continuer à mentir aux supporters et aux amoureux de ce prestigieux club. Certaines vérités doivent être dites», expliquera, sur un ton de révolte, le natif de Sétif. Avant d'ajouter: «Il est vrai que nous sommes tous responsables de cette situation, mais chacun de nous doit se regarder dans un miroir et se poser la question. Lorsqu'on voit que l'équipe n'a pas gagné un seul match depuis décembre, nul ne peut ignorer qu'il existe un vrai problème au sein de l'équipe. Il y a même des victoires qui nous ont échappé, je ne sais comment ! », s'exclame l'ancien joueur de l'ESS, qui est venu donner une leçon de fidélité aux joueurs du Mouloudia d'Oran et défendre avec férocité les couleurs du club, ce que ses propres enfants ne sont pas capables de faire. Pour suppléer le départ de Omar Belatoui, le président Belhadj a relancé la piste de Jean Michel Cavalli. Selon une source digne de foi, l'entraîneur corse qui connait parfaitement la maison mouloudéenne a donné son accord de principe et prendra ses fonctions aujourd'hui.
