L'Education nationale semble enfin décidée à prendre le taureau par les cornes. En instituant un baccalauréat professionnel, elle montre qu'elle a pris la mesure de la nécessité d'adapter la formation au marché du travail. Les lots de chômeurs diplômés en croissance exponentielle ont contraint les yeux de s'ouvrir sur une déroute coûteuse dévalorisant une grande partie de la jeunesse algérienne livrée à une errance affligeante. Les centres de formation professionnelle, quant à eux, n'ont depuis toujours fait office que de dépotoirs pour accueillir les adolescents en échec scolaire et pour servir de gardes-malades à des jeunes bourrés par les inepties d'une éducation désaxée de la société. A l'heure où les bergeries dans les pays avancés exigeaient une base scientifique complète et où le berger avait l'obligation de transiter par une université spécialisée pour se mettre à la hauteur du vétérinaire, ce qui est supposé être la grande école algérienne se fourvoyait dans des préconçus déphasés sur d'aléatoires et inadaptées recherches d'évasives noblesses des métiers. La formule de l'ANSEJ est venue se fourvoyer dans le sentier marécageux d'une politique de l'emploi insensée pour dresser une couronne à une prétendue prise en charge aussi déraisonnée que coûteuse. Cependant, la nouvelle décision heureuse du gouvernement à laquelle il faut applaudir ne suffira pas, nonobstant le long temps qu'il lui faudrait pour affirmer son efficience. L'aide à l'emploi des jeunes doit être totalement revue. On sait ce qu'il est advenu des milliards généreusement distribués plus pour payer un motus et bouches cousues que pour planifier une politique réfléchie en direction d'une jeunesse chômeuse. Des disponibilités étrangères affirmées ont, preuves à l'appui, manifesté leurs engagements à venir soutenir et appuyer des formations pour des jeunes dans de nombreux domaines pour que le travail manuel soit valorisé. Pour peu que l'on se débarrasse de l'esprit souverainiste trop poussé et dépassé, ce créneau est à développer au lieu de rester bercé par l'appel soutenu et inconséquent à une main-d'œuvre étrangère n'offrant qu'une qualification légère et limitée.