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La grogne d'un peuple n'est pas un projet politique, c'est la nécessité d'en construire un
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 21 - 11 - 2019

Depuis des mois le Hirak manifeste dans les rues. Depuis des mois il n'obtient rien car il a fait une grosse erreur originelle qui le mène droit vers le mur. Il a oublié de mettre sur la table les questions qui fâchent.
D'un magnifique souffle de vie dans ses débuts il est retombé dans un jeu parfaitement maîtrisé par le pouvoir militaire qui fait danser et youyouter les Algériens dans les rues depuis 1962.
Il est urgent que les jeunes algériens se mobilisent dans des endroits plus clos. Et quoi de plus propice pour le débat et la réflexion qu'un amphithéâtre d'Université.
Je n'ai pas de préférence exclusive ni ne rejette aucune action qui serait moins noble que d'autres, dans son expression comme dans les personnes. Mais il y a un moment à tout. Et ce moment est arrivé où il faut un projet politique et des résolutions fermes et menaçantes portés à la face du régime militaire sous le joug duquel les Algériens vivent depuis un demi-siècle.
L'émotion et la colère sont nécessaires, indispensables même, il ne saurait y avoir une révolution sans le cri de révolte d'un peuple. Mais la révolte sans projet politique c'est l'assurance de lendemains terriblement décevants. Et pour le moment, il faut le constater, d'un résultat proche du zéro.
Ce ne sont pas les révoltes qui ont provoqué les révolutions mais les Lumières qui les ont préparées. Les révoltes, c'est la partie immergée du phénomène, celles par qui la puissance du nombre finit par terrasser les dictatures politiques et théocratiques. C'est le point ultime, mais pas les fondations qui bâtissent des démocraties.
Le plus gênant dans cette affaire est que les mois passent et nous n'avons pas la moindre ligne écrite, la moindre résolution débattue et le moindre vote de porte-paroles qui incarneraient la révolte dans une transition accompagnée et réfléchie. Les Algériens se sont révoltés mais ont-ils conscience de l'hydre qu'ils combattent, parfois en eux-mêmes ?
Sont-ils pour la laïcité, pour la libération des femmes, pour le rejet d'une référence à Dieu dans la constitution ? Nous ne le savons pas et j'ai tendance à penser que lorsque les questions qui fâchent se présenteront, rien ne soit préparé pour une bataille d'idée, car la démocratie est toujours une bataille, souvent violente.
Qu'allons-nous faire dans la période de transition, lorsque les généraux auront les deux genoux à terre ? Va-t-on vers une réconciliation immédiate ou passer par la justice. Je suis dans le second camp car la justice est la fondation première de la seconde république. Quant à l'apaisement d'une société qui ne veut pas être engluée par son passé, le droit démocratique a prévu l'outil de l'amnistie. Mais pas pour les plus gros responsables et pas avant le prononcé de la justice.
Que fait-on avec la moitié de la population algérienne, soit les femmes ? Nous les libérons définitivement de leurs incarcérations ou l'Algérie continue à se camoufler avec l'expression floue et lâche de la « liberté de conscience » que nous balancent à la figure tous ceux qui n'ont pas le courage de s'attaquer directement aux chaînes et menaces de la théocratie.
Je rappelle que la laïcité est un mode d'organisation, bien plus que des phrases creuses qui n'ont aucun effet dans la réalité algérienne. La liberté de conscience est déjà inscrite dans la constitution du régime militaire. Allez la faire respecter face aux manipulateurs de la religion majoritaire qui n'ont nullement l'intention de perdre leur pouvoir d'abrutir les masses pour servir leurs intérêts de puissance et de corruption.
Que fait-on des milliardaires offshore ? On les absout sous le couvert de la seconde république ? Alors il ne faudra pas que celle-ci prétende installer de la morale et un code pénal car elle serait discréditée.
Que fait-on des institutions, reprendrons-nous la même constitution ? La logique révolutionnaire impose le contraire. Mais alors quelles sont les grandes orientations qu'il faudra y inclure ? La foule gronde mais pas un seul débat qui fait entrevoir le début du commencement d'une réflexion.
Le slogans du Hirak, comme « Dégagez ! On s'aime ! Vive la liberté ! Nous sommes tous des frères, Youyouyou... » n'ont aucune valeur probante pour une rédaction du projet de constitution. C'est un cri populaire fort mais qui reste sans lendemains si des réflexions, des débats et des résolutions ne le portent pas.
Et enfin, que proposons nous à nos compatriotes berbérophones qui souffrent tellement d'une blessure identitaire qu'une partie d'entre eux est tentée par la rupture ? Elle est toujours justifiable pour un démocrate mais je souffrirai de la voir arriver car j'ai passé une vie à convaincre de leurs droits et de la dignité de leur différence, car cette différence nous définit à tous.
Je suis pour une régionalisation forte dans une république néanmoins unifiée par un lien central. Il faut redonner à cette langue un socle anthropologique territorial puissant sans lequel les langues et cultures sont menacées. Et c'est cette menace qui fait prendre à certains des positions extrêmes et regrettables. L'inscription dans la constitution était un mirage, je l'avais tant écrit.
Et si nous avons peur de la différence, c'est que le pays n'a aucune raison de rester unifié et qu'il faut en prendre toutes les responsabilités.
Moi, je n'ai pas peur du défi de redonner confiance et amour à mes compatriotes. Je me fiche des différences. Ceux contre lesquels il faut lutter, ce sont les abrutis car il sont une différence et une menace à l'humanité. C'est un ennemi qui est disséminé égalitairement dans notre beau pays gorgé de soleil. Il est assez puissant pour nous englober tous dans ses bras et nous nourrir de ses bienfaits.
Mais il a tendance, lui aussi, dans les pays où il projette le plus ses rayons, à faire que les peuples qui dansent et yoyoutent en permanence sont des peuples soumis à la dictature et à l'illettrisme. Nous devons l'aimer et en profiter, de ce ciel merveilleux, mais ne pas nous y soumettre par une léthargie d'abandon.
*Enseignant


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