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Drame de Ras el oued : La médecine du travail est-elle au service du personnel de santé ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 21 - 05 - 2020

Il nous est devenu tristement routinier de ne réagir qu'après qu'une catastrophe nous tombe dessus il n'ya malheureusement pas de place pour l'anticipation la remise en question et plus grave encore c'est la nonchalance avec laquelle on fait la sourde oreille pour répéter les erreurs sans en tirer de leçons et partout des mécanismes grippés censés répercuter les problèmes de la base vers le sommet de la hiérarchie afin de les prévenir et non les subir.
Une commission ministérielle doit incessamment entamer son enquête mais elle ne devra surtout pas passer à côté de l'essentiel pour enfin de compte rendre pour responsable tel ou tel personne sans s'attaquer à la racine du mal au risque d'avoir d'autres drames sur la conscience.
Le décès de notre consœur (que Dieu l'accepte dans son vaste paradis en ce mois sacré) met à nu un grave dysfonctionnement dans la gestion de la médecine de travail du personnel médical et paramédical public à qui s'applique l'adage « du cordonnier mal chaussé ».
pour avoir exercé des années dans le secteur public et les choses n'ont guère évolué depuis ; le personnel ne dispose pas de dossiers médicaux de suivi ,ne bénéficie pas non plus de visites périodiques en résumé il n'est pas concerné par la médecine du travail ; qui au lieu de s'occuper de la santé des employés du secteur a été détournée de son rôle principalement pour cette catégorie de professionnels pour devenir un outil répressif de plus aux mains de l'administration afin de contourner les décisions médicales prises dans l'intérêt du personnel ; l'administration qui se retrouve ainsi juge et partie aura ainsi le dernier mot chaque fois que le personnel devrait la solliciter pour faire valoir un droit bien documenté d'aménagement de poste ou bien d'exemption de certaines obligations ; l'administration se réfugie derrière l'avis du médecin de travail dont elle est l'employeur .
Des fonctionnaires zélés n'hésitent pas même à piétiner la législation pour exiger que les congés de maladie et les arrêts de travail doivent avoir l'aval de la médecine de travail pour en tenir compte c'est-à-dire de leur médecin du travail qu'ils rétribuent; tous les certificats présentés sont suspects et sujets à qu'ils soient de complaisance surtout quand ils sont délivrés par des médecins libéraux mais même les médecins du public n'échappent pas à la suspicion quand il s'agit du personnel et ceci contre toute logique et surtout contre les lois de la république puisque un arrêt de travail prescrit doit être respecté et exécuté par l'employeur qui n'a pas vocation à faire le contrôle à posteriori et n'a pas non plus à tenir compte de la qualité du médecin prescripteur du moment qu'il exerce selon les lois établies et surtout sans se prendre pour un objecteur de conscience qui voit toujours dans un certificat remis pour un médecin ou un infirmier un acte frauduleux potentiel bien que cela puisse exister comme partout ailleurs mais cela n'autorise pas l'administration sanitaire à outrepasser ses prérogatives en s'arrogeant le rôle d'un autre organisme en l'occurrence la sécurité sociale habilitée à prendre à sa charge la rétribution des journées de travail non assurées et c'est à elle d'engager les procédures de vérification au cas où elle s'estime être lésée en ayant recours aux moyens permis par la loi :les expertises ou contre expertises.
Il se trouve que la médecine du travail et donc le médecin du travail est sous la tutelle directe de l'administration sanitaire il ya là donc un conflit d'intérêts manifeste quand il s'agit de statuer sur le cas de son personnel
Le médecin de travail peut être sujet à des pressions ou bien carrément être soudoyé c'est ainsi que ses décisions pourraient être influencées et prises contre l'intérêt de l'employé médical pour satisfaire les désirs de l'administration ou justifier des avantages attribués. Bien sûr la législation a prévu des mesures de recours que d'ailleurs la plupart ignorent et qui font intervenir l'inspection du travail mais la procédure est tellement fastidieuse et longue qu'elle décourage les plus entreprenants et dont le verdict final même s'il est en faveur du plaignant n'a aucune garantie d'être respecté par l'employeur à priori quand il s'agit d'un organisme public qui dispose d'un service juridique et d'un ou de plusieurs avocats et d'une législation tolérante qui ne le contraint pas à respecter les décisions même de justice.
Le cas rapporté de notre consœur décédée dont le certificat aurait été refusé par le médecin de travail nous laisse dubitatif ; l'administration s'est parée d'un subterfuge contournant la réglementation en abusant de son statut d'employeur pour imposer en fin de compte son point de vue et en cas de grave pépin elle se réfugiera derrière la décision médicale qu'aurait pris son médecin du travail ; une parade bien huilée dont les victimes sont le personnel médical y compris le médecin de travail lui-même quand il s'agirait de rendre des comptes devants les instances judiciaires.
Les arguments de l'administration pour recourir à cette machination peuvent être résumés en La lutte contre les certificats de complaisance alors que ce n'est pas son rôle de faire la police Mais surtout il est utilisé comme outil de gestion des ressources humaines afin de combler le déficit en personnel ou bien pour aménager d'autres plus chanceux, une solution de facilité à sa portée contre l'intérêt de ses propres employés.
Pour revenir un petit peu à l'histoire la médecine de travail ne dépendait pas du ministère de la santé c'était un organisme relevant du ministère du travail connu sous l'acronyme ONIMET (office national interentreprises de la médecine du travail) dissous en 1984 et qu'il va falloir penser à en créer un organisme équivalent qui ne soit pas sous la tutelle du ministère de la santé pour veiller à la préservation de la santé physique et morale du personnel médical et paramédical public beaucoup plus sujet au burnout , à la dépression et aux maladies qui en résultent (diabète, hypertension, troubles cardiaques) et pour pouvoir être pris en charge de façon équitable loin de la pression de la tutelle pour éviter que d'autres drames se reproduisent.
La médecine de travail comme spécialité formatrice au sein des établissements hospitalo-universitaires gardera un statut particulier elle pourra s'occuper éventuellement pour les besoins de la formation des expertises du personnel médical et paramédical relevant des secteurs de région sanitaire ne dépendant pas de la même wilaya.
La médecine de travail pourrait être ainsi organisée pour assurer la prise en charge des problèmes de santé du personnel médical et paramédical négligés par l'organisation actuelle qui le prend en otage.
Et ce n'est pas la seule aberration en la matière de l'administration en général l'exemple du certificat pour le dossier du permis de conduire ou même d'embauche que l'on exige du candidat qu'il soit délivré par un médecin du secteur public est une autre preuve de plus de la transgression de l'administratif sur la loi.
Pour finir je ne peux laisser passer les déclarations du directeur de l'EPH de Ras el oued dans le sillage de l'affaire (une autre) du décès du médecin en affirmant avec certitude que la défunte n'a pas été en contact d'un malade porteur du virus ! Venant d'un responsable à la tête d'une institution médicale cela nous donne froid au dos ; comment peut il être si sûr de lui si ce n'est un prétexte pour occulter les conditions dans lesquelles travaillent les médecins ? Si cela avait été aussi simple de savoir qui est porteur de virus ou non seulement à la vue de la personne on aurait alors pu éviter beaucoup de drames ! sachez monsieur le directeur vous et tous les autres qui sont de votre avis et qui prennent la chose à la légère que le minimum est que vous devez assurer en plus des mesures de distanciation qui exigent d'organiser le passage des malades en consultation avec un seul ou deux au maximum avec désinfection préalable des locaux quotidiennement et même plusieurs fois par jour et des moyens de désinfection des mains et des dispositifs de la consultation ce sont surtout des moyens de protection du médecin et ses assistants qu'il fait assurer ; et on le répétera jamais assez c'est des masques FFP2 qu'il en faut et non des protections anti projection ou des bavettes qui donnent l'illusion d'être protégé , mais aussi des charlottes des sur-blouses et ce n'est pas trop cher pour sauvegarder une vie et si vous vous sentez incapables d'assurer ce minimum ayez le courage de fermer ce point de consultation ; on ne bricole pas avec la vie d'autrui
Nous espérons que justice soit rendue à notre consœur et que cela servira de leçon à tous ceux qui slaloment pour fuir leur responsabilité ou couvrir leur hiérarchie.
*(Docteur)


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