Le poulet de chair est devenu, ces derniers jours, pratiquement inaccessible même aux bourses moyennes au niveau de l'ensemble du territoire de la wilaya de Chlef. En effet, les prix qui se situaient, il y a à peine deux semaines, sous les 310 DA le kg de poulet vidé, s'affichent ces derniers jours entre 460 et 470 DA le kg dans les boucheries. Un poulet entier (d'environ deux kilos et demi) peut facilement atteindre les 1 150 dinars. Le poulet rôti d'environ un kilo et demi est vendu à 1.000 DA. « Du jamais vu ! » diront certains pères de famille. Très significative, cette augmentation a été vite ressentie par les consommateurs. Nombre d'entre eux, qui trouvaient dans le poulet une alternative à la viande rouge inaccessible pour bon nombre de ménages à faibles revenus, sont contraints de renoncer à cette source de protéines indispensables. Selon certains bouchers, cette flambée est provoquée par une augmentation de la consommation et une forte baisse de la production. « Avec la saison estivale, les commandes ont explosé », a confié un livreur de viande blanche. Des aviculteurs ont diminué la production parce que, assure-t-on, ils auraient travaillé à perte auparavant, certains avancent des pertes qui se chiffrent à des centaines de millions de centimes. Des aviculteurs, approchés à ce sujet, préviennent que les prix risquent d'augmenter davantage dans les mois à venir, d'autant plus qu'en hiver le risque de mortalité des poussins est plus important à cause du froid et des conditions d'élevage qui sont lamentables. «Certains ne prendront pas le risque de remplir leurs hangars dépourvus de moyens de chauffage. Des aviculteurs ont carrément transformé leurs bâtiments d'élevage en lieu de stockage de foin. Aussi, les éleveurs ne vont pas s'aventurer à engager des milliers de poussins pour en perdre la moitié. La production va certainement baisser. Et, par ricochet, il n'y aura pas une abondance de volatiles sur le marché », a expliqué l'un d'eux.
