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La fabrique de la démocratie
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 23 - 02 - 2023

Un souvenir me revient inopinément, me ramenant à la pièce d'Antigone, non celle de Sophocle, mais dans sa version moderne de Jean Anouilh (1946) qui, critiques d'alors, plaidait pour le Maréchal Pètain qui, tout comme le roi Créon, selon ses critiques d'alors, en faisant exécuter Etéocle et Polynice, frères d'Antigone et fils adultérins de d'Oedipe, n'agissait que pour mettre de l'ordre dans la Cité. Ainsi Petain aurait été mû par le souci de préserver la France de la destruction fatale. Vingt ans plus tard, dans le contexte embrouillé de mai 1968, une certaine presse, proche de la droite, prêtait au général de Gaulle la même vertu réparatrice, versus conservatrice, pour la préserver de l'anomie. Curieusement, si cette pièce surgit aujourd'hui dans la mémoire, C'est parce que, entamant mes études supérieures à Strasbourg ( 1961-62 ), je tenais le rôle de Créon, me vieillissant pour la circonstance avec les cheveux enfarinés.
Dans une des répliques animées du roi s'adressant à sa nièce Antigone, pour l'avoir défié, il explosa : « Mais essaie de comprendre une minute toi aussi, petite idiote. J'ai bien essayé de te comprendre, moi! Il y en a pourtant qui mènent la barque. Cela prend l'eau de toutes parts .Et le gouvernail est là qui ballotte, l'équipage ne veut plus rien faire .Il ne pense qu'à piller la Calle, et toutes ces brutes vont s'entredéchirer pour ne penser qu'à leur peau et à leurs petites affaires...Crois-tu alors qu'on a le temps de faire le raffiné, de se demander s'il faut dire oui ou non, ou de se demander s'il faut payer trop cher un jour ou être un homme après... ». Mes camarades, tous de gauche, considéraient à juste titre en ce mois de mai 1962, que le thème de la pièce était d'actualité, face à l'ambiance de désordre qui régnait tant en Algérie que dans l'ex-métropole. À tort ou à raison, cette ambiance de désordre, je la ressens aujourd'hui, à la faveur des voix dissonantes que nous livre la presse, notamment étrangère et, plus généralement, les coups-bas « extérieurs » contre notre pays se manifestant à géométrie variable, et prenant prétexte de nos maladresses politiques supposées à l'égard de nos voisins, voire de nos manquements aux règles éthiques des droits droits humains, précisément des droits associatifs, en vertu de quoi notre pays serait de plus en plus boudé. Sans vouloir tomber dans le piège du conformisme béat, je voudrais m'arrêter un instant sur le concept le plus revendiqué et en même temps le moins évident dans le monde que nous vivons, celui de « démocratie ».
LA DEMOCRATIE EN QUESTION
Sans vouloir m'engouffrer dans un débat œcuménique sur un concept qui fait aujourd'hui inflation, je m'en tiendrai aux problématiques les plus partagées, qu'elle que soit leur provenance géographique, en me limitant aux questions de l'heure. Concernant le drame qui divise la planète en ce 21e siècle, celui du conflit entre l'Occident et le monde slno-slave, des voix divergentes se font entendre sur les tenants et aboutissants de la guerre en Ukraine.
Les thèses soutenues par François Asselineau, comme par Emmanuel Todd, appartenant chacun à des obédiences philosophiques différentes, remettent en cause le bien-fondé de l'argument moral au nom duquel l'Ukraine doit être défendue contre la Russie.
Si cette dernière est accusée de se prévaloir de ses scories impériales, peut-on fermer les yeux sur une geopolotique euro-américaine qui tient à sauvegarder son hégémonie sur le reste du monde, n'ayant rien d'autre à démontrer que son attachement pour la liberté individuelle. L'OTAN a été inventée pour protéger l'Occident de toute intrusion à l'intérieur de ses limites géographiques. Mais quid de l'invasion en Libye, en Irak, en Afghanistan, pour ne pas citer la Françafrique. La Chine étant loin de toute culture expansionniste, le danger qu'elle suscite auprès de l'Occident, et des USA en particulier, vient de ce qu'elle réussit dans la pédagogie d'une rationalité économique inventée par l'Occident lui-même.
AU PLUS PRES DE NOS REGIONS
Une bonne partie de l'Afrique entend se libérer du joug neocolonial qui a miné ses richesses, avec la complicité d'oligarchies internes de plus en plus désavouées aujourd'hui par leurs peuples.
L'Algerie se reveille d'une longue saga faite de prédations multiples au cours des décennies passées, en nouant de nouvelles alliances, ce qui n'est pas toujours du goût de ses voisins.
Elle se bat becs et ongles contre un Makhzen qui fait feu de tout bois pour lui barrer le chemin, soit en sabordant ses projets de développement, s'agissant par exemple du projet de gazoduc Trans-Saharien, soit en nouant des accords, y compris militaires, avec Israël, récemment avec l'Espagne qui entend se rapprocher aujourd'hui de la Mauritanie pour y extraire son gaz. Le fait que l'Algerie s'engage à ouvrir un accès aux confins sud-ouest pour accéder au marché du Sahel devient un casus belli aux yeux du Maroc, bientôt à celui de l'Espagne.
La stratégie pacifique choisie par notre pays, tant pour sauvegarder son patrimoine que pour se défendre contre toute ingérence extérieure, se heurte de plus en plus à des remises en cause internes, cette fois, provenant de milieux contestataires, dont la volonté affichée est celle de la liberté d'expression, le plus souvent animée par des velléités séparatistes encouragées et soutenues par le Maroc et Israël, et dans une certaine mesure la France.
Bien sûr, la démocratie chez nous est loin d'être acquise. Le chemin pour y parvenir est rude et requiert le temps long.
Inutile de s'attarder ici sur les apories d'un système de gouvernance qui, pour se concrétiser, doit tenir compte des difficultés multiples à réaliser le vivre-ensemble, l'apprentissage de la citoyenneté au quotidien.
Mais ce pays ne peut lutter sur tous les fronts à la fois. D'où le sens à ma citation en exergue de ce papier, celle de Créon s'adressant à Antigone qui « veut tout tout de suite ».
La multiplicité endémique des chaînes d'information implantées à l'étranger, notamment au Maroc en France, comme celle toute récente de Canal 22, constitue une guerre à outrance menée tambour battant par certains compatriotes, avec la bénédiction, voire le financement de ceux qui, de toute évidence, n'aiment pas l'Algerie.
Pour finir avec ce sombre tableau, il arrive que parmi nos concitoyens qui vivent dans leur pays, il en est qui ne comprennent pas le bras de fer qui nous oppose au Makhzen, désireux sans doute de visiter le Maroc pour y faire leur marché ou tout simplement s'y rendre pour des motifs touristiques. Ces personnes semblent sourdes à la réalité du conflit principal qui menace notre frontière .
Dans de nombreux articles de presse ( Quotidien d'Oran, Débat 6/9/21 - 28/5/22 entre autres ), j'ai essayé de montrer que toute adhésion par mon pays au principe de la marocanité du Sahara occidental entraine ipso facto - pour les memes raisons historiques - la cession au Makhzen de l'erg occidental allant de Bechar à Reggane, incluant au passage les zones de Timimoun, Adrar et Aîn-Salah, soit la superficie de 700.000 km2. Cette revendication est permanente depuis la déclaration de Allal El Fassi en 1956 ! Qu'on se le rappelle.
Ce fait est indépendant des appréciations de nos citoyens à l'égard de la politique intérieure de notre pays.


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