Il m'arrive parfois, sous les effets corrosifs d'un désenchantement impromptu, d'hiberner et de vivre une période d'ascétisme. Mais lorsque je constate que mon pays devient comme il en a coutume, le théâtre de la bêtise ; je sursaute sujet à des convulsions qui me poussent à crier au scandale et au viol.. "La corruption augmentera parmi les corrupteurs, et elle augmentera parmi ceux qui sont déjà corrompus. Le peuple se distribuera tous les deniers publics ; et, comme il aura joint à sa paresse la gestion des affaires, il voudra joindre à sa pauvreté les amusements du luxe. Mais, avec sa paresse et son luxe, il n'y aura que le trésor public qui puisse être un objet pour lui. Il ne faut pas s'étonner si l'on voit les suffrages se donner pour de l'argent" Montesquieu, De L'Esprit des Lois.
L'Enfer est pavé de bonnes intentions Nous devons manifester beaucoup plus de défiance à l'égard de nos élus dont nous ne cessons de dénoncer les turpitudes car ceux-là sont les garants de notre prospérité morale et matérielle ; s'ils sont incapables de s'acquitter de leurs tâches si cardinale dans notre bonheur, ils doivent avoir la décence de décliner ce sacerdoce. Et lorsque, pour comble de désespoir, certaines conjonctures si spéciales incitent nos représentants à se désintéresser outrageusement des préoccupations du peuple et à s'acoquiner avec ceux qui excellent depuis si longtemps dans la rapine et les affaires, alors, au lieu de défendre la république, ils deviennent ses fossoyeurs les plus zélés. La souveraineté n'est pas un vain mot, elle constitue tout ce qu'il y'a de plus précieux chez un peuple. Un peuple ne peut se contenter de l'existence d'un droit virtuel à la souveraineté même s'il dispose en théorie de l'ensemble des instruments pour l'exercer. Cette souveraineté doit être tangible, palpable, et les acteurs institutionnels qui sont chargés de la lui assurer doivent exercer leurs mandats en témoignant ostensiblement par leur engagement pratique et moral qu'ils n'existent politiquement que pour être les fervents serviteurs de la cause du peuple. Si le peuple n'a pas toutes ces garanties, on doit alors redéfinir son statut et par la même occasion celui du Parlement ? Le peuple, disait Emmanuel Sieyès " veut avoir de vrais représentants aux Etats généraux, c'est-à-dire des députés tirés de son ordre, qui soient habiles à être les interprètes de son vœu et les défenseurs de ses intérêts. Mais à quoi lui servirait d'assister aux Etats généraux, si l'intérêt contraire au sien y prédominait! Il ne ferait que consacrer par sa présence l'oppression dont il serait l'éternelle victime" (1) La Constitution algérienne précise que "Dans le cadre des ses attributions constitutionnelles, le parlement doit rester fidèle au mandat du peuple et demeurer à l'écoute permanente de ses aspirations." (Article 100) On a souvent pensé à tort que la corruption ne pouvait toucher que les hommes politiques ou les magistrats. L'Histoire nous a démontré que les élus ne valent pas mieux que les autres.
Le Sénat et l'argent : Genèse d'une aberration politique et sociale. L'un des exemples les plus édifiants en matière de " corruption comme instrument d'accès au pouvoir ou de gouvernance" nous est donné à voir de la manière la plus pédagogique dans ce je me permettrai d'appeler " Les chroniques ou les frasques du Sénat Romain ". Grâce à ses origines patriciennes immémoriales qui le dotaient d'entrée de jeu d'un rang social éminent et d'un riche patrimoine personnel dont il se servait pour accroitre son pouvoir ;à cause des immenses privilèges inhérents à cette charge élective, on peut dire que s'il n'y avait pas autant d'intérêts quasi-personnels en jeu, je doute fort que le Sénat originel se serait compromis au point d'être l'un des facteurs (par les interactions de son pouvoir avec les autres forces en présence dans la société romaine) qui ont provoqué la chute de Rome. Toutes les études sociologiques ou anthropologiques démontrent qu'à l'origine de la toute première République (IVe-IIe siècles au av. J.‑C.) la dépravation des mœurs politiques (corruption, concussion…) avait atteint des sommets inimaginables et n'a pu subsister et se naturaliser qu'à la faveur d'un terreau social, culturel et politique qui favorisait ces disfonctionnements pervers que la société mettra du temps à stigmatiser sinon à criminaliser. (2) Les signes d'une proto-corruption s'affirmaient déjà à Rome dans une communauté où, du moins au début, la corruption n'était pas exclusivement liée à l'argent mais se tissait et se lovait plutôt à travers un rituel d'échanges et de dons socialisés et adoptés par l'ensemble de la société romaine. L'éventail des moyens utilisés par les prétendants au Sénat pour attirer les voix des électeurs comprenait avant tout les banquets publics, les distributions (de viande, d'huile, de vin) ainsi que l'organisation des jeux funéraires composés habituellement de jeux de gladiateurs et de pièces de théâtres. Les manigances de l'ancêtre de nos parlements ne se limitaient pas à offrir des festins, distiller dans les mœurs la pratique du clientélisme et de la cooptation, (usage encore en vigueur chez notre classe politique et nos élus.), bien plus encore et lorsqu'il le fallait, ces élus oligarques se transformaient aisément et sans scrupules en putschistes, se faisaient eux-mêmes assassiner en guise de représailles pour leurs forfaitures politiques ou collaboraient à l'intronisation de dictatures, (3) Ce n'était ni le bien du peuple ni l'intérêt général exclusif qui les incitait à autant d'aventurisme ou de vilénie c'était principalement le désir immodéré de conserver les immenses privilèges inhérents à leur statut social et politique séculaire. Un rang social indéboulonnable et un fonds de commerce que ces dégénérés se léguaient de père en fils. C'est peut être ce à quoi aspirent nos prétendants nationaux d'aujourd'hui: un lambeau de l'Algérie et une dynastie. Le Sénat romain cumulait tous les pouvoirs, Il partageait le souverain pouvoir avec les rois, puis avec les consuls et le peuple; il délibérait sur la paix et la guerre, rédigeait les lois, réglait les impôts, distribuait les provinces, rendait la justice; et était le pourvoyeur de tous les grands dignitaires. La démesure des ambitions personnelles de ses membres ainsi que le pouvoir exorbitant qu'il détenait étaient antinomiques avec les intérêts purs et exclusifs du peuple (la plèbe), et pour preuve, celle-ci avait eu autant de démêlés avec le sénat qu'avec les dictateurs. (4) Aussi exemplaire que fût cette civilisation qui a tout donné à l'occident Il ne faut pas s'étonner qu'elle eût périclité d'une manière aussi vile et précisément à cause de la dépravation des mœurs sociales et politiques de ses dirigeants. Nous devons longuement méditer cet exemple. Beaucoup de philosophes et de moralistes de cette Rome décadente avaient minutieusement décrit et condamné ces usages politiques contre-nature. Leur intelligentzia précoce et éclairée s'évertuait à alarmer la communauté sur le danger que faisait peser sur la pérennité de la République la corruption ou l'utilisation illicite de l'argent par les élus et les gouvernants pour des ambitions personnelles. Dans son ouvrage " La Politique", Aristote dissertera longuement sur les membres des ces oligarchies qui abusaient souvent de leur pouvoir afin d'acquérir des richesses, et explique ce comportement par la mentalité de ces oligarques qui considéraient que les richesses sont le seul et dernier objectif. Le problème de la corruption des mœurs et la cupidité figurent également au premier plan dans les travaux de l'Historien Salluste qui inspira beaucoup d'auteurs classiques et contemporains. Aussi bien Machiavel que bien d'autres auteurs estimaient , en se référant à cette débâcle des institutions romaines qui devenait un cas d'école , que l'ambition et la cupidité détruisaient à tous les coups l'harmonie civique et menaçaient la survie de la république et que cette corruption morale combinée forcément aux inégalités de richesses empêchaient de maintenir un gouvernement populaire. Les mêmes pratiques persistent jusqu'à nos jours partout dans le monde avec seulement le jeu des gladiateurs en moins. Vingt trois siècles après la création de la première république occidentale, et sous les décombres d'une Monarchie qui avait fait son temps, La glorieuse révolution française créa sa propre république et se dota de son premier Sénat en 1795. Les membres de celui-ci étaient bien évidemment nommés à vie et inamovibles. Parfaitement renseigné sur la déliquescence de la République de Rome, Montesquieu avait quant même omis de préciser qu'il n'y avait pas que le pouvoir absolu qui corrompait absolument mais également cette manie bizarre de prétendre à l'éternité, un luxe mégalomaniaque que l'on pensait révolu et faisant partie des antiquités romaines, égyptiennes ou perses. Il aurait fallu près d'un siècle (1884) pour que ce curieux concept d'inamovibilité disparaisse, et plus de deux siècles pour que Le mandat des sénateurs rabaissera de sa superbe et se mettra à la dimension humaine, c'est-à-dire pour une durée amplement raisonnable (six années depuis 2003). Pendant la III et la IV République, les présidents de la République n'étant pas encore élus au suffrage universel, Le Sénat français et la Chambre des députés eux aussi savourèrent leurs épanchements schizophréniques. Détenteur de pouvoirs excessifs, le Parlement nommait les présidents et dégommait les gouvernements. Cette omnipuissance et ce pouvoir unique était si évidents qu'un jour l'impétuosité du fougueux Georges Clémenceau lui fit oser une déclaration insensée " je vote toujours pour le plus bête !" Que de malheureuses tribulations fallait-il endurer pour que la France se décide d'abord à freiner l'appétit de ces deux chambres, ensuite d'accorder un peu de déférence au peuple et le laisser choisir lui-même son Président de la République et enfin de doter l'Exécutif du pouvoir qui lui manquait. On se mit alors à rêver en vain d'un Parlementarisme rationalisé où la coexistence équilibrée des pouvoirs serait mise au service des intérêts de la nation et du peuple.
Le Parlement du terroir où la crucifixion du tribun Inamovibles ! On apprécie bien ce concept en Algérie. Certains de nos ministres le sont, reconduits compulsivement jusqu'à ce que sénescence ou mort s'en suive. Nos composantes politiques ont des propriétaires qui auraient bien aimé privatiser leur Parti. Nos députés essayent dans cette nouba, pourquoi pas, d'être de permanents usufruitiers, quant au peuple il restera ad vitam aeternam métayer, fidèle à ses origines. Machiavel disait " Je dirai que l'on doit toujours confier un dépôt à ceux qui sont le moins avides de se l'approprier. En effet, si l'on considère le but des grands et du peuple, on verra dans les premiers la soif de la domination, dans le dernier, le seul désir de n'être point abaissé, et par conséquent une volonté ferme de vivre libre ; car il peut, bien moins que les grands, espérer d'usurper le pouvoir." (5) De même qu' il serait affligeant de relater ici les scandales politico-financiers qui on touché l'Algérie depuis que ses responsables se sont promis à eux-mêmes de s'occuper de cette maudite corruption ( Ironie du sort et pied de nez à l'histoire, c'est plutôt la Corruption qui s'est occupée de l'Algérie) , Il est tout aussi bien inutile de rappeler que les systèmes rentiers et absolutistes s'y prêtent au même schéma observé à Rome, en Europe ou partout ailleurs. La nature humaine fidèle à ses manifestations idiosyncrasiques s'adonne avec ce même don remarquable d'ubiquité au même spectacle enivrant de sédition à l'égard du surmoi et des commandements de Dieu. C'est le cas de ce fatras de républiques bananières dont nous faisions partie qui immédiatement après leur accession à l'indépendance se sont retrouvés avec des ressources naturelles faramineuses qui leur permettaient d'engranger des richesses incommensurables qu'aucune instance juridique ou morale ne devait et ne pouvait gérer ou contrôler hormis les familles et les clans au pouvoir. On peut voir aujourd'hui sans aucune décence les postes de sénateurs et de députés se monnayer généreusement parfois à coup de milliards et dans une compétition impitoyable même au sein d'une même chapelle. Qui s'y prêterait à ce jeu sans être assuré de récupérer au centuple une fois élu toutes les largesses et oboles qu'il aurait semé à tout vent. La disponibilité d'un fric qui n'appartient à personne (surtout pas au peuple et donc à tout le monde) ainsi que la certitude d'en user à sa guise gangrène la nation algérienne depuis près d'un demi-siècle. La castration du Parlement algérien On a souvent pensé à tort que le député était un faiseur de miracle, le défenseur de la veuve et de l'opprimé, le don quichotte qui s'en va en guerre contre les dérives et les iniquités propres aux systèmes autocratiques. En réalité l'histoire nous a appris à réfréner nos ardeurs et notre enthousiasme disproportionné quant à sa probité et à son efficience dans l'exécution de son mandat exclusivement au service de ses électeurs et du peuple tout entier. Quand il a tous les moyens, c'est-à-dire son génie, sa témérité et sa probité, il n'en a que peu. Qu'est-ce à dire lorsqu'il se couche voluptueusement devant ses instincts et devant ce (ou ceux) qu'il est sensé combattre. La majorité des algériens se demande à quoi peut servir un parlement ? En théorie, ses droits sont considérables (voter la loi; contrôler l'action gouvernementale; évaluer les politiques publiques), mais peut-on dire qu'il a eu toute la latitude pour s'attaquer à des problèmes qui ont constitué pendant longtemps des menaces très graves pour le pays ( corruption – absence de transparence budgétaire – contrôle des dépenses publiques – incitation de la sphère politique à réaménager certaines législations fondamentales ( Code communal – Code de la Wilaya – Code de l'Information- Droits de l'homme …) On vous répondra que ces questions relèvent déjà du ressort de l'exécutif ou bien qu'elles ne peuvent être traitées que dans un cadre réglementaire qui assujettit fort malheureusement le travail du parlementaire à une série de procédures (Loi Organique-Règlement intérieur) qui peuvent être terriblement rédhibitoires si on en abuse à des fins qui finissent par desservir intentionnellement l'exercice parlementaire. (Fixation de l'ordre du jour, procédure d'irrecevabilité, délimitation du domaine de la Loi, limitation du droit d'amendement, restriction du droit de vote, immixtion du contrôle constitutionnel...). Ainsi, la même question reviendra sans cesse sur le tapis, à quoi peut servir un parlement ? A pas grand-chose en définitive, si d'abord l'on considère que l'exécutif s'est légalement approprié une bonne partie de ses prérogatives séculaires, c'est-à-dire confectionner les lois et répondre aux aspirations du peuple. Et si ensuite et à fortiori l'on additionne à la dépravation d'une bonne partie de ses membres, l'arbitraire inévitable et consubstantiel à ce système juridique et procédural qui a consacré la castration de la députation il y a belle lurette. En somme, le parlement a des droits substantiels et dispose d'une gamme de prérogatives épiques néanmoins pour lesquelles il doit préalablement quémander une autorisation pour pouvoir pleinement les exercer. Une forme de bac à sable, circonscrit par la Loi organique et le règlement intérieur et au sein duquel se débattent et s'ébattent les parlementaires. On peut aisément comprendre les considérations historiques qui ont poussé les gouvernements et les sociétés des autres pays à en finir avec leur parlementarisme absolu. Mais notre pauvre parlement n'a jamais représenté une menace pour l'équilibre des institutions si ce n'est pour un autre pouvoir absolu détenu celui-ci par une dictature. Alors pourquoi, dès la naissance de la République algérienne, une hargne et des efforts considérables ont-ils été déployés afin de vider le Parlement de toute sa substance et du pouvoir qui le détermine. Par la force des choses, et pour ne pas disparaître complètement, celui-ci a été contraint de muer en un avatar assez intéressant. Je serais tenté de définir le bicamérisme algérien selon la réalité du terroir, Les deux chambres existent certes, mais point de chambre haute et de chambre basse mais plutôt une chambre pleine et une chambre creuse. La première est constituée d'une confrérie faite d'opportunistes ou de gens dépravés jusqu'à la moelle qui existent pour jouir des privilèges et du faste liés à leur charge. Tandis que la seconde se compose d'une nébuleuse d'utopistes qui se battent contre des moulins à vents, avec pour seules armes leur espoir, leurs chimères et leur virginité qui résiste lamentablement aux turbulences de la vie. Si son pouvoir d'intervention se rétrécit comme une peau de chagrin, si malgré son pouvoir potentiel il s'autocensure contraint de suivre les désidératas de la majorité à laquelle il appartient ou pour d'autres considérations liées à une politique d'alliance qui prône davantage un statuquo qui donne l'impression à ses instigateurs de promouvoir une certaine paix sociale et politique, celui-ci devient par la force des choses qu'une simple caisse d'enregistrement. En Angleterre, avant de dissoudre le parlement croupion de cette époque, Oliver Cromwell avait dit excédé « Allons, Moi, ou plutôt le Seigneur, nous en avons assez. Je vais mettre fin à votre bavardage. Il ne convient ni de l'intérêt de ces nations, ni au bien public, que vous siégiez ici plus longtemps. Je vous déclare donc que je dissous ce Parlement ». Suite à cela, et pour railler la vacance scandaleuse de cette noble assemblée, un plaisantin avait même fait placer un écriteau sur la porte de la salle des séances où il est écrit : « Chambre non meublée à louer ». Les péripéties du parlement à travers l'histoire témoignent d'une lutte impitoyable où prédominent les affaires et les ambitions personnelles combinées de manière accessoire à la défense des intérêts du peuple. Le Parlement est-il réduit à ressembler à ces espaces où l'on excelle seulement à crier à tue-tête, une sorte d'agora, une bourse des affaires, ou à la criée dans les halls des poissonniers. Georges Burdeau disait que " Le bavardage est nécessaire aux hommes, si on l'expulse de l'enceinte, on le retrouve dans la rue avec des barricades pour tribunes." (6) Bien au contraire, chez nous, ce bavardage canalisé n'a pas empêché le peuple algérien de se tourner à son corps défendant vers d'autres tribunes hélas irrémédiablement tragiques, il y plus de dix années le peuple a pris de manière chaotique son destin et sa souveraineté en main, en optant pour les émeutes, le suicide, la Hargua, les pneus calcinés sur les routes nationales, au squattage massif de l'espace public et à sa marchandisation. (Economie informelle, parkings sauvages, plages spoliées, abattoirs clandestins, auto constructions illicites, marchés populaires supra-étatiques où tout se vend et s'achète, contrebande, spéculations sur les besoins vitaux de la vie (pomme de terre, huile, sucre…), et la liste est terriblement longue. Le peuple algérien ne veut ni de l'absolutisme de l'Exécutif ni de la tyrannie d'un parlement qui nomme et dégomme les présidents et les gouvernements à l'image de la III République française, cette ère est révolue. Il refuse également qu'il soit représenté par un spectre dont certains membres désincarnés hantent l'hémicycle tandis que les autres absentéistes pathologiques dépensent avec concupiscence l'argent du contribuable. Lorsque son pouvoir est laminé, en plus d'être budgétivore il constitue un affront pour le peuple algérien qui aurait bien voulu d'un parlement qui essaye de bousculer vaillamment l'ordre des choses lorsque la sécurité du pays et la cohésion nationale sont menacées par des affaires liées à la corruption, au banditisme d'Etat et aux inégalités sociales. Sommes-nous résignés à ressasser avec véhémence la question irritante formulée par le parlementaire et politicien Français Chandernagor " Un Parlement, Pourquoi faire" ? Bien évidemment on ne refait pas l'histoire, la représentation est l'essence même de la démocratie à condition qu'elle soit effective et toute entière vouée aux intérêts du peuple. Il est temps que ce Parlementarisme rationalisé voit le jour dans ce monde tumultueux. « Entre son omnipotence passée, incompatible avec l'exigence, communément admise, de la stabilité, et son effacement actuel, inconciliable à plus long terme avec la nécessaire sauvegarde de la démocratie, il existe pour le Parlement toutes les virtualités d'une juste place. ». (7)
Notes de Renvoi (1)Emmanuel Joseph Sieyès, homme d'Eglise, homme politique et essayiste français, il devient célèbre pendant la Révolution française par son Essai sur les privilèges. Mais c'est plus encore par sa brochure de "Qu'est-ce que le Tiers Etat" ? (1789) Texte fondateur de la Révolution française. (2)Passer de l'usage banalisé d'un comportement social à l'Interdit, Rome avait tardé à prendre les mesures nécessaires ; néanmoins elle se résolut à incriminer l'ensemble de ces comportements inhérents à la Corruption et autres formes de délits similaires perpétrés par des agents de l'Etat, les élus ou le peuple ordinaire. La République Romaine promulgua une série de texte qui instituèrent la responsabilité pénale et punissaient ces infractions, elle constitua aussi des juridictions spéciales. Alors une nouvelle ère débuta avec une procession de procès. De nouveaux concepts éthiques et juridiques commencèrent à pénétrer les esprits des gens au sujet du bien public. (3)La Dictature de Sylla - La Conjuration de Catilina – L'Exécution des Gracques -l'Assassinat de Jules César… (4) "Le Conflit des Ordres" est la lutte politique dans la Rome Antique entre les Plébéiens(Le peuple) et les Patriciens (oligarchie dirigeante), dans laquelle les plébéiens ont cherché l'égalité politique. Ce conflit a duré deux siècles et a permis aux Plébéiens d'arracher des réformes sociales et juridiques fondamentales. (5) Nicholas Machiavel " Discours sur la première décade de Tite-Live" (6)Georges Burdeau « Traité des Sciences Politiques, Tome IX » (7) André CHANDERNAGOR " Un Parlement, Pourquoi faire ? "