En fin d'après midi d'avant-hier, dimanche, le pire a été évité de justesse au niveau de la polyclinique d'Achaâcha. En effet, vers 15h30mn, un citoyen natif du douar « Miret », grièvement blessé lors d'une chute, a été admis à la polyclinique d'Achaâcha. Aussitôt admis, il a reçu les premiers soins nécessaires. Souffrant d'hématomes et de fractures au niveau de plusieurs côtes, le médecin de garde ordonna immédiatement son évacuation vers l'hôpital de Sidi Ali, distant de 45 km. Et comme l'établissement ne dispose que d'une seule ambulance, en mission d'évacuation d'un autre malade depuis la matinée, le malheureux resta dans le service des urgences en attente d'une probable évacuation. Voyant le temps passer et rien n'a été fait pour leur proche, les accompagnateurs du blessé ont appelé de proches, voisins et amis. Soudain, une cohue s'est constituée devant la polyclinique. Les contestations pleuvaient de partout et les nerfs commencèrent à chauffer ce qui a nécessité l'intervention des services de sécurité pour maîtriser la situation et prévenir contre tout débordement. Le directeur de l'établissement et le personnel médical ont trouvé toutes les peines de monde à calmer les esprits chauffés jusqu'à l'extrême et rassurer la famille du blessé. Plus de deux heures après son admission, le blessé a été enfin évacué à bord d'une ambulance dépêchée pour la circonstance d'une commune avoisinante. Consternés, les protestataires se sont dispersés dans le calme, sans satisfaction aucune sur les conditions de travail de l'unique structure sanitaire de toute la daïra. Pour rappel, l'EPSP d'Achaâcha, qui couvre une population dépassant les 80 milles habitants, dispose d'une seule ambulance complètement sinistrée. Des promesses, qui dataient de deux bonnes années, ont été données par les différents responsables successifs du secteur de la santé pour doter l'établissement de deux nouvelles ambulances, mais en vain. Encore, lors de la première tournée d'inspection de M. le wali à la daïra d'Achaâcha, et au cours de sa visite à la polyclinique, le problème a été évoqué avec insistance, et une énième promesse a été faite dans le sens d'équiper l'établissement en ambulances dans les plus brefs délais. Deux mois sont passés et rien de nouveau à ce jour ! « Promettre plus de beurre que du pain ». On imagine mal la situation si une catastrophe (intoxications, accidents,..) aurait lieu dans la région et par quels moyens pourrait-on faire face ? D'autre part, nous avons été informés que plusieurs consultations ont été lancées pour l'achat d'ambulances mais les offres ont été, à chaque fois, jugées infructueuses. La direction de la santé semble avoir les mains liées par les dispositions du code des marchés. Mais, ne dit-on pas que « nécessité fait loi ». Aucun citoyen averti ne nie la lourdeur de notre administration qui sombre dans une bureaucratie paralysante. Cette bureaucratie, qui a la peau dure, cause, et causerait, d'énormes dégâts à la collectivité nationale sur tous les plans. Souvent levée comme slogan lors des émeutes récurrentes qui ont secoué le pays, ce mal est devenu une vraie atteinte à la cohésion sociale et à la sécurité de tout un Etat. Un sage a dit : «il ne faut pas attendre la soif pour tirer l'eau du puits ». Alors, il faut changer en urgence les vieux réflexes pour agir dans le temps et éviter des drames inutiles. En attente des miracles, les citoyens se contentent des promesses qui, parfois, ne seront jamais honorées.