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Le 55e vendredi de la contestation populaire à Sétif : Du « belliri » (narcisses) pour les femmes.
Publié dans Sétif Info le 07 - 03 - 2020

Comme pour anticiper sur le 8 mars, journée internationale de la lutte des femmes l'égalité en droits humains (voir article https://setif.info/article10404.html) et honorer celles qui se joignent au hirak, un anonyme citoyen lambda s'est ramené ce vendredi avec une caisse pleine de bouquets odorants de fraîches et belles narcisses sauvages pour les offrir à la gente féminine qui en fut ravie et émue. Une délicate attention qui a touché aussi les hommes qui ont appris à poser un regard fait de respect et de considération envers ces femmes qui défient les mentalités passéistes et méprisantes tenaces pour venir manifester assidument leur citoyenneté et leur volonté de changement politique. Décidément le hirak, continuera, par son œuvre modeste de colibri à nous étonner et même nous émerveiller à certains égards.
Le temps nuageux et froid de ce vendredi 6 mars (enfin la pluie et probablement la neige !) n'a probablement pas été très persuasif : les manifestants n'étaient pas très nombreux. A peine, près d'un millier. La moitié de l'effectif des vendredis précédents. Mais la détermination est là : joyeuse, bruyante et colorée. Des gorges déployées fusaient les slogans radicaux contre le régime dont certains sont devenus des classiques. De vieux chants révolutionnaires des années 40 et 50 sont aussi revisités avec de nouvelles paroles contestataires du régime. L'esprit inventif des hirakistes adapte continuellement les slogans et les chants à l'actualité. Et l'humour parfois même déjanté n'y manque pas. Le plus récent est sans doute en rapport avec covid-19 : « Djibou ettaoune, djibou el corona, manache habsine » (Apportez la peste, apportez le corona, nous ne nous arrêterons pas).
Vers 15 heures, la foule entame sa marche à travers les artères de la ville. Les manifestants feront entendre leur clameur sur l'avenue du 1er novembre, puis sur la rue de la gare. Ils emprunteront ensuite la rue Cheraga Laid pour déboucher sur l'avenue de l'ALN à hauteur de l'hôtel des finances. La procession continuera allègrement sa marche sans marquer de halte devant le commissariat central et sans exprimer la moindre inimitié à l'égard des hommes bleus. Il est vrai que de son côté, la police n'a opéré aucune arrestation et ne s'est distinguée d'aucune action hostile ou contraignante à l'égard du hirak depuis près de quinze jours. La hâche de guerre semble enterrée, jusqu' à quand ? Mais à peine quelques mètres plus loin, devant le siège de la Cour de Sétif, les manifestants ont clamé en chœur la libération de Karim Tabou, détenu depuis plusieurs mois, actuellement en cours de jugement. Dans la trémie de Bab Biskra, ce fut immanquablement le moment de transe collective avec le classique le « dawla madania, machi askaria » suivi du sulfureux et quelque peu grossier « dawla oulet elhram, yaskout ennidham ». Le hirak semble confondre l'Etat pérenne, indispensable à une nation avec la mauvaise gouvernance qui a, de l'avis général, mené le pays à la ruine. Mais, que peut-on y faire devant la vox populi qui aime les raccourcis réducteurs, les simplifications trompeuses et les mots qui riment ? Les manifestants, sortis essoufflés de la trémie, emprunteront plus calmement le boulevard Cheikh Laifa puis l'avenue du 8 mai 45. Comme pour faire un baroud d'honneur, ils rassembleront toute leur énergie pour faire vibrer cette artère centrale de la ville de Sétif entrée dans l'histoire nationale il y a 75 ans.
En revenant au point de départ, les manifestants se dispersent peu à peu. Il fait de plus en plus froid et le ciel sombre est menaçant. Quelques gouttelettes commencent à joncher le sol sec. Il est temps de rentrer chez soi.
H.ZITOUNI


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