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Belkhadem s'en prend à Sarkozy
Publié dans Sétif Info le 05 - 05 - 2007

Le propos s'apparente à une passe d'armes à distance. Pour sa première sortie dans un média français à grande audience, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, ne s'est pas gêné outre mesure pour répliquer sèchement à Nicolas Sarkozy.
Alger ne restera pas de marbre devant toute valorisation du passé colonial. C'est, en gros, le sens du message qu'il a voulu envoyer en direction de Paris à la faveur d'une interview au journal « Le Monde ». Sur le ton de la mise en garde, il a rappelé qu'un remake de l'épisode du 23 février 2005 -loi vantant le « rôle positif » de la colonisation- sera inacceptable. Et ne manquera pas de susciter, à Alger, des réactions courroucées.
Les propos de Belkhadem ont été recueillis alors que les Français s'apprêtaient à choisir qui de Ségolène Royal ou de Nicolas Sarkozy a vocation à siéger à l'Elysée. Le chef du gouvernement suit-il la joute hexagonale ? « On ne peut pas être indifférent à ce qui se passe en France, même si nos relations sont des relations d'Etat à Etat ».
Les Français sont « libres » de mettre en oeuvre les choix et les politiques « qu'ils souhaitent », souligne Belkhadem. Qui avertit aussitôt : « que l'on ne compte pas sur nous pour nous taire dès lors qu'il s'agit de porter un jugement sur une tragédie que nous avons vécue », allusion à la colonisation. « Nous ne pouvons pas rester silencieux ».
A une remarque de Jean-Pierre Tuquoi, l'envoyé spécial du « Monde » qui lui rappelait que Sarkozy veut « tourner le dos à la repentance », le SG du FLN a usé d'une réponse sous forme de tacle contre le président de l'UMP. « Il veut aussi réhabiliter l'OAS », accuse-t-il dans une allusion à la teneur d'une lettre adressée par le candidat à un collectif d'associations de rapatriés. « L'OAS était une organisation criminelle, une organisation terroriste du même type qu'Al-Qaida aujourd'hui ».
Dans son évocation de la relation algéro-française, le chef du gouvernement ne se projette pas dans l'après-Chirac. Pour tout élément de réponse, il assure que l'Algérie souhaite « toujours » la signature d'un traité d'amitié avec la France. A condition, s'empresse-t-il de préciser, que la France officielle se démarque des « crimes de la France coloniale ».« La colonisation a été abominable. On ne peut pas se contenter de gestes symboliques pour la condamner. Il faut que ce soit écrit noir sur blanc. Parce qu'un écrit reste », dit-il, le ton exigeant. Belkhadem confirme le constat du « Monde » selon lequel la charge contre la colonisation n'est « plus » au menu du discours officiel algérien. « Il ne sert à rien d'en rajouter », explique-t-il. Pour autant, « nous gardons en mémoire tout ce qui a été dit en France. Nous n'avons rien oublié et, pour nous, on ne peut pas parler d'aspect positif de la colonisation. Prétendre le contraire, c'est dire des insanités ». Le devenir du traité d'amitié a été brièvement évoqué lors de la présidentielle française. Après avoir observé que l'amitié n'avait pas besoin d'être consignée dans un traité, Sarkozy a affirmé qu'il n'y était pas favorable, dans sa lettre aux rapatriés. Royal n'en a pas soufflé mot, mais son conseiller spécial, Jack Lang, s'est dit convaincu qu'elle en fera un de ses chantiers, une fois installée à l'Elysée.
Tout au long de la campagne hexagonale, l'Algérie officielle s'est gardée de tout choix -même allusif- entre les deux prétendants. Elle avait reçu Sarkozy dans les habits de ministre de l'Intérieur - et néanmoins candidat- ainsi que Jack Lang, conseiller spécial de Ségolène Royal. L'un et l'autre avaient été reçus longuement à El-Mouradia par le Président Abdelaziz Bouteflika.
Au plus fort de la période « boumédieniste » et des années Chadli, l'Algérie, sans s'en cacher, avait « voté » socialiste. En 1974, elle avait soutenu -en vain— François Mitterrand contre Valéry Giscard d'Estaing. Avant de rééditer une prise de position similaire lors de la victoire du « peuple de gauche » en mai 1981. L'alignement d'Alger sur le fondateur du PS s'était manifesté également aux présidentielles de 1988 que Mitterrand avait disputées à Jacques Chirac. A l'époque, ce choix semblait « couler de source » au regard de la lune de miel entre l'Elysée et El-Mouradia.
A la différence de la période conflictuelle de Giscard, marquée par un premier tour de vis contre l'immigration, une campagne d'attentats contre les ressortissants algériens et un engagement politique et -un moment- militaire dans le conflit du Sahara Occidental, celle de Mitterrand avait été perçue chaleureusement. Vue d'Alger, la relation bilatérale avait connu, sous Mitterrand, une chaleur sans précédent depuis la signature des accords d'Evian. Sous les effets d'un ballet de visites croisées - dont celles de Chadli et de Mitterrand -, le dialogue politique s'était nourri comme jamais auparavant. La coopération avait progressé à un rythme inespéré.
Les désaccords - contentieux gazier et problème des couples mixtes - avaient été réglés. L'immigration algérienne avait profité des engagements électoraux de Mitterrand au premier rang desquels l'institution, en 1983, d'une carte de résidence de dix ans. Quant à la perception des problèmes du monde, les deux capitales étaient quasiment sur la même longueur d'ondes.
Premier effet lourd de la crise algérienne, le départ forcé de Chadli et l'interruption du processus électoral n'ont pas été du goût de Mitterrand, qui l'avait fait savoir directement ou par la voix de ses communicants.
Le locataire de l'Elysée avait qualifié, en des termes à peine voilés, le départ de Chadli de coup d'Etat. Il n'en fallait pas plus pour provoquer le courroux d'Alger. Smaïl Hamdani, alors ambassadeur, avait été rappelé momentanément à Alger « pour consultations » selon la formule consacrée des crises diplomatiques. Cas manifestement rare dans l'histoire diplomatique internationale, son successeur, Sid Ahmed Ghozali, avait attendu plusieurs mois avant que l'Elysée ne le programme pour le cérémonial de remise des lettres de créances. Cette succession de faits, ajoutée à un appel de Mitterrand à ses pairs européens pour une conférence sur l'Algérie, avaient fini par rompre irrémédiablement le lien algéro-socialiste.
En mai 1995, c'est sans surprise qu'Alger avait pris fait et cause pour Chirac dans sa compétition contre Jospin. Et c'est, sans surprise, qu'elle avait joué, une nouvelle fois, la carte du fondateur du RPR contre le chef de file des socialistes.
par S. Raouf Le Quotidien d'Oran


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