Au deuxième jour du mouvement de grève, annoncé conjointement par les deux syndicats autonomes, CNAPEST et UNPEF, un fort taux de suivi inattendu a été enregistré par les bureaux d'Oran avec 35% pour le cycle primaire et plus de 70% dans le palier moyen, apprendra-t-on auprès de l'union nationale du personnel de l'éducation et de la formation. Les enseignants du cycle primaire ont tenu à lancer un signe fort à leurs représentants syndicaux, en répondant favorablement et en assurant pleine confiance à leurs délégués. Ceci a été confirmé par le taux de suivi parfait de 100% dans de nombreux établissements scolaires. Aïn El Türck, Bethioua, Gdyel, Es-Senia, Bir El Djir, Arzew et la presque totalité des autres communes limitrophes à celle d'Oran, ont répondu au mouvement. Concernant Oran-ville, et à l'exemple de la circonscription d'El Makkari, le taux de suivi a atteint, dans la matinée du jeudi, au 2ème jour de grève, un taux inespéré de 100% d'enseignants grévistes. Le mouvement de protestation ne compte pas s'arrêter à ces seuls jours de grève et pour cause, M. Abdelhadi, de l'UNPEF, tiendra à préciser lors du point de presse, tenu au bureau d'Oran, «ce mouvement de protestation va encore se poursuivre la semaine suivante, vu que la seule satisfaction réside dans la réévaluation de la prime de rendement individuelle, PRI, ainsi que la plateforme des revendications, discutée précédemment et incluant les corps communs qui n'ont pas été satisfaites jusqu'à présent.» Le représentant syndical soutient aussi que «nous demandons l'intervention du président de la République, car nous ne sommes pas responsables de la situation de pourrissement dans le secteur et ce sont à ses responsables, ayant cumulé le retard dans le traitement des primes et des salaires, à qui il faut faire prendre la responsabilité.» La nouvelle grille des salaires, telle que diffusée publiquement via les médias par le Ministère de l'éducation, est considérée comme une atteinte et un manque de respect au corps enseignant qui s'interroge sur la manipulation des chiffres pour tromper sciemment l'opinion publique. La semaine à venir, durant laquelle les dates de compositions ont été programmées, risque donc d'être perturbée, les syndicats autonomes maintiennent leur position et assurent que le mouvement de grève sera reconduit dans les semaines à venir, et ce, tant que les revendications ne sont pas clairement satisfaites, ce qui pousse de nombreux observateurs à craindre le spectre de l'année blanche, vu qu'il est presque impossible de rattraper les retards accumulés dans les programmes scolaires de cette année qui ont, pour rappel, débuté par un inopportun choix de couleurs de tabliers, alors que les choses sérieuses étaient tout autre.