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Les instruments de musique traditionnelle dans la chanson algérienne
La flûte et ses secrets
Publié dans La Voix de l'Oranie le 03 - 03 - 2011

Nous avons évoqué la chanson bédouine et ses chantres, cet art authentique de l'Algérie, avant l'arrivée de la chanson dite moderne. La chanson bédouine a ses instruments qui sont le « guellal », « bendir », « zorna » ou « ghaïta » et la « flûte », qui sont et demeurent les principaux instruments. Le son émis par la flûte (appelée en arabe « chabbaba ») convient indéfiniment à tout âge, jeune, adolescent, vieux ou vieillard surtout.
L'instrument est traditionnellement confectionné la plupart du temps par le berger, au moment où il garde le troupeau ; son apprentissage s'acquiert à l'école buissonnière, dans la nature. Dans cet endroit il chantait le raï, en improvisation de n'importe quoi et vulgairement. Mais la flûte possède ses caractéristiques et ses normes à respecter, ce n'est pas le premier venu qui devient flûtiste. D'abord la sélection du roseau, le faire mûrir et sécher en même tempe, puis le percer. Pour se faire, on doit laisser entre le bout pour la bouche et le premier trou d'en haut quatre doigts joints. L'intervalle entre les trous est de deux doigts, entre le dernier trou et le bout d'en bas, on laisse trois doigts et on coupe le roseau tout en nettoyant l'intérieur avec un morceau de métal, de préférence un piquet retiré d'un cep et on taille selon le goût « ethalatia » (à trois trous), « el khamassia » à cinq trous et « sdassia » à six trous. Il n'existe pas de flûte « rabaîa », à quatre trous. Les deux premières sont utilisées dans l'accompagnement du chanteur poétique. La dernière est utilisée pour le type de chant « makhazni », elle demande énormément de souffle. Surtout le flûtiste n'est pas n'importe qui. Les accompagnateurs du Cheikh interprète sont à partir de deux flûtistes, celui qui côtoya le cheikh se nomme « rkiza » qui est le principal, tandis que le second se nomme « r'dif ». Le cheikh est le seul qui tient le rythme à travers le « guellal ». Selon les normes de la chanson bédouine, les flûtistes des femmes chanteuses ne sont pas des professionnels et ne peuvent en aucun cas accompagner les chantres. La flûte fait partie d'un roseau qui ne doit être procuré d'un sol salin, il fend facilement au moindre son et sa durée de vie est courte.

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