CONSTANTINE - La mine rayonnante, le sourire aux lèvres, de très nombreux constantinois, hommes et femmes, se sont retrouvés, mardi, dans les mosquées de la ville pour la prière de l'Aïd, à l'instar de leurs compatriotes et coreligionnaires à travers le monde. Une prière durant laquelle ils vivent, comme le souligne Abdelmoumene, rencontré devant la grande mosquée Emir Abdelkader en compagnie de ses deux fils, ''des instants rares dans l'année, fusionnant avec la communauté avec les mêmes espérances de paix, de fraternité et de concorde''. La veille, comme toutes les ménagères et mères de familles de la ville du Vieux Rocher, Hadja Yamina, la cinquantaine passée, a renoncé au sommeil dès qu'elle a appris que l'Aïd el Fitr sera accueilli mardi, car tout devait être fin prêt pour le matin. Elle avoue s'être attelée avec ses filles à rendre la maison encore plus propre et accueillante. Dès minuit, sa table était déjà prête, ornée en son centre d'une magnifique ''snioua'' (plateau en cuivre ciselé), garnie de pâtisseries traditionnelles, aussi généreuses pour les papilles qu'agréables pour les yeux. Mais c'est pour les enfants que Hadja Yamina a fait le plus d'efforts. ''Ce sont eux, dit-elle, qui apportent davantage de joie à la fête''. Les petits garçons, comme les petites filles, ''apprennent bien plus que durant le reste de l'année à être des individus parfaitement intégrés à leur société et à ses valeurs, car de telles journées demeurent gravées dans la mémoire, pour toute l'existence'', ajoute cette dame. Pour cette cinquantenaire, très ''à cheval'' sur le respect des traditions, l'Aïd, c'est la visites des proches et des parents, mais c'est aussi une pensée pour les chers disparus et ''quand cela est possible, on s'efforce de se rendre au cimetière pour leur rendre un hommage de fidélité et de reconnaissance''. A la mosquée Ammar Ben Yasser de Aïn Smara, une bourgade située à un jet de pierre de Constantine, l'imam a insisté, au cours de son prêche sur la signification de l'Aïd qui clôt un mois de piété constante, de prière et de spiritualité, marqué par l'effort sincère de se rapprocher du Créateur et de communier avec tous les croyants. Après la prière de l'Aïd, c'est encore un instant inoubliable qui se renouvelle dans les mêmes rituels d'échanges de v£ux, avec les mêmes formules, mais toujours chargées de nouvelles espérances. Certains fidèles n'oublient pas de fixer l'instant dans des photographies qui demeureront comme un témoignage de fidélité et d'appartenance aux mêmes valeurs, transmises de génération en génération. Des valeurs qui font que nombre de constantinois s'attachent, un jouet et des friandises à la main, à dessiner un joli sourire aux enfants hospitalisés. En tout état de cause, ce jour de fête sera dédié sans partage aux enfants qui font, il faut le dire, le bonheur des commerçants qui savent proposer les produits les plus recherchés, des jouets originaux, des ballons multicolores et autres fantaisies qui ajoutent tout de même des couleurs aux rues et de la gaieté dans les foyers. Certains chérubins ont même la chance de faire le voyage vers Sétif ou Batna, où de grands parcs des loisirs sont ouverts spécialement pour l'Aïd.