Le système de protection de l'enfant et de ses droits juridiques et moraux en Algérie s'est consolidé en 2017 par l'adoption d'une série de mesures venues s'ajouter aux efforts d'adaptation aux conventions internationales ratifiées et de lutte contre les dangers qui guettent cette catégorie, notamment la cybercriminalité. Un quart de siècle après la ratification de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant (19 décembre 1992), l'Algérie poursuit ses efforts pour la protection et la promotion de l'enfance en associant tous les secteurs et acteurs de la société civile afin d'assurer un environnement sûr favorisant la croissance et le développement des enfants au sein de la famille et à l'école. L'Algérie s'est inspirée de ladite convention pour élaborer sa loi relative à la protection de l'enfant, promulguée en 2015, prévoyant plusieurs articles et dispositions liés à la protection de l'enfant sur les plans social et judiciaire, une mission pour laquelle a été créé l'Organe national de la protection et de la promotion de l'enfance en vue d'une meilleure promotion des droits de l'enfant. Tout enfant, son représentant légal ou toute personne physique ou morale peut saisir cette instance pour dénoncer des atteintes aux droits de l'enfant. Celle-ci les transmet au service du milieu ouvert compétent pour enquête et prise de mesures adéquates conformément aux modalités prévues par ladite loi. Les personnes physiques et morales qui ont signalé des atteintes aux droits d'un enfant et qui ont agi de bonne foi sont dégagées de toute responsabilité administrative, civile ou pénale. Ancrer la culture du signalement pour responsabiliser la société dans la protection des innocents L'année 2017 a également été marquée par l'adoption d'une série de mesures visant à protéger les enfants contre les dangers qui les guettent, notamment les rapts. Parmi ces mesures, il y a lieu de citer le Plan d'alerte qui est activé dès le signalement d'un rapt ou de la disparition d'un enfant sans attendre le délai de 48 heures comme c'était le cas auparavant. Plusieurs corps de sécurité sont associés à sa mise en œuvre sous la supervision du procureur de la République. Le dispositif "Alerte rapt-disparition d'enfants" s'est avéré d'une "efficacité palpable" sur le terrain avec un "net recul" des cas d'enlèvement enregistrés depuis sa mise en place, avait indiqué le président du réseau "Nada" pour la protection de l'enfance, Abderahmane Arar. Il y a aussi lieu de citer la convention de partenariat entre la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et le ministère de l'Education nationale" pour faire face aux rapts d'enfants à travers un programme axé sur l'échange et l'exploitation de renseignements en temps opportun. Le ministère de l'Education nationale a promulgué une circulaire qui a été distribuée à l'ensemble des établissements éducatifs, appelant les responsables et les enseignants à sensibiliser aux dangers de cette application, tandis que le ministère de la Solidarité nationale s'est empressé de lancer une campagne nationale de sensibilisation pour lutter contre toutes formes de violence faites aux enfants, notamment celle due au mauvais usage d'internet et des nouvelles technologies. Cette campagne est menée par des équipes de psychologues, des cellules de proximité relevant du ministère, en collaboration avec d'autres secteurs à l'instar de la Justice, des Affaires religieuses et des wakfs, de l'Education nationale, des Postes, des télécommunications et du numérique et autres supports comme la Radio nationale, la Télévision algérienne, le mouvement associatif, les Scouts musulmans algériens (SMA) et les associations des parents d'élèves. Dans le but d'"encourager la créativité en matière de production d'applications destinées à cette catégorie, il a été décidé l'institution ,en 2018, d'un prix national de la meilleure application de distraction sécurisée pour enfants et qui portera le nom de "La Souris sécurisée", qui sera dédiée, dans sa première édition, à la meilleure application de distraction sécurisée pour enfants. La création de ce prix s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de protection et de promotion de l'enfant, en tant que "point de départ de toute action de développement", comme l'avait affirmé la première responsable du secteur de la Solidarité nationale, Mme Ghania Eddalia.