Le sommet historique entre le président américain, Donald Trump, et son homologue russe, Vladimir Poutine, tenu lundi à Helsinki, a permis, selon des politologues algériens, de relancer le dialogue entre les deux puissances et de franchir une première étape dans le rétablissement des relations politiques entre les deux superpuissances. Le somment de Helsinki "ne constitue pour l'instant qu'une étape pour le bon rétablissement des relations politiques entre les deux superpuissances", a indiqué à l'APS, Menas Mesbah, enseignant en sciences politiques et relations internationales à la faculté des sciences politiques d'Alger, ajoutant qu'"il ne faudrait pas espérer dans l'immédiat la fin des tensions entre les deux Etats". Tout en s'appuyant sur la déclaration de Vladimir Poutine, affirmant que les Russes avaient manifesté de la sympathie pour Donald Trump pendant sa campagne électorale parce qu'il avait parlé de l'amélioration des relations entre les deux pays, l'universitaire algérien a soutenu que "le Président américain actuel ne peut rien faire pour améliorer les relations". Pour son propos, il a expliqué que "l'orientation géopolitique américaine est basée sur l'escalade et la confrontation, non seulement avec la Russie, mais aussi avec d'autres puissances, comme la Chine". "Les Etats-Unis n'admettent pas encore le retour de la Russie sur la scène internationale. Washington ne veut pas aussi faire face à d'autres puissances comme la Chine", a-t-il fait savoir. Toutefois, le spécialiste des questions internationales a précisé dans ce contexte que des experts américains en géostratégie se rendent compte aussi que "l'ère de l'unipolarité est révolue" dans les relations internationales et que "la multipolarité est devenue une réalité inévitable". L'universitaire a cité, à ce propos, les déclarations de l'ex-chef de la diplomatie américaine Henry Kissinger qui avait déclaré récemment que l'ère unipolaire est terminée et que le monde vit une étape de transition vers la multipolarité. Partant de ce constat, Menas Mesbah a fait observer que les Etats-Unis, "handicapés" par des problèmes économiques majeurs, sont amenés à changer de politique étrangère et à faire des concessions à la Russie, une puissance, qui est revenue, a-t-il mentionné, "en force sur la scène mondiale, surtout après la réussite de son intervention militaire en Syrie". Sa prestation face au président russe, Poutine, en particulier sur le dossier de l'élection américaine de 2016, était jugée décevante pas seulement dans le camp des démocrates, mais aussi, dans son propre camp +Républicains+. Ajoutons à cela, que tous les autres dossiers internationaux évoqués, n'ont pas connu une avancée palpable", a tenu à souligner Louiza Dris-Ait Hamadouche. Interrogée sur les éventuelles retombées de ce sommet sur les relations internationales et l'émergence de nouvelles forces mondiales, l'enseignante des sciences politiques a considéré que l'ordre international vit "la multipolarité depuis au moins une vingtaine d'années". "En réalité, l'ordre mondial n'a jamais été réellement dominé par les Américains, hormis sur quelques dossiers, notamment culturels et économiques. Le monde est aujourd'hui multipolaire sur le plan diplomatique, militaire et scientifique. Aucune puissance n'est hégémonique dans tous les domaines. Nous sommes loin d'un système mondial unipolaire parfait, ni moins d'un système multipolaire parfait. Tout est relatif dans les relations internationales", a tenu à clarifier notre interlocutrice. Quant aux retombées de ce sommet sur le dossier syrien, elle a indiqué que la résolution du conflit syrien requiert un compromis entre les différents protagonistes.