Les partis et les mouvements politiques ainsi que les listes indépendantes plaident dans leurs programmes de campagne électorale pour les Législatives du 12 juin, en faveur du soutien à la production locale et aux start-ups, de l'égalité des chances et de la création d'un climat d'affaires favorable aux investisseurs locaux et étrangers, outre le soutien au développement dans les wilayas du Sud. Les partis ont soutenu que le programme économique était l'un des principaux leviers du changement vers un développement national global et une assise importante pour le renforcement des institutions de l'Etat et l'amélioration de la situation sociale des citoyens. Contactés par l'APS, de nombreux représentants de partis ont souligné l'importance d'adopter un nouveau modèle économique qui assure l'égalité des chances pour les secteurs public et privé, dans le cadre de l'intégration et de la concurrence loyale et ouvre la voie aux jeunes pour la création de la richesse, et de lutter contre la politique de "rente, la corruption et le pillage". Dans leurs discours lors des premiers jours de la campagne, les partis ont accordé une grande importance aux catégories à faible et moyen revenu, qui, selon eux, méritent davantage de soutien à travers des programmes de logement, d'emploi et d'entrepreneuriat. Dans ce cadre, le Parti Sawt Echâab propose la régulation du trafic commercial, la création d'espaces commerciaux selon les normes internationales, l'assainissement du secteur de la spéculation et de l'argent sale, et la levée des obstacles administratifs, douaniers et bancaires en matière d'exportation ainsi que la mise en place d'un "dispositif spécial" pour la lutte contre la surfacturation. Il plaide aussi en faveur du soutien au secteur du tourisme, de l'ouverture des investissements, de la promotion du tourisme religieux et du développement de l'économie circulaire et de tout ce qui a trait à l'aspect du recyclage des déchets industriels comme filière intégrée. Le parti promet également une révision "complète" de la politique nationale du logement qui permet d'éviter la spéculation sur le logement social et aidé, la résolution du problème du logement social grâce à un système d'information transparent et l'élimination de l'extension anarchique des villes et des zones d'habitation qui se multiplient en dehors des normes urbaines. De son côté, la liste indépendante "El Hisn El-Matine" préconise l'amendement de la nouvelle loi sur les hydrocarbures et la révision des lois régissant l'activité économique du pays. Présente dans 44 wilayas, cette liste considère que le développement des zones sahariennes et l'utilisation optimale de leurs richesses dans l'amélioration de la vie des citoyens font partie des priorités les plus importantes que le prochain parlement doit concrétiser. Dans ce sillage, les candidats soulignent la nécessité de revoir l'arsenal juridique relatif aux politiques économiques et à l'investissement dans le capital intellectuel, et réaménager la sphère économique, notamment en matière de réforme du système monétaire, financier et fiscal et des secteurs de la formation et des entreprises en adéquation avec les normes internationales. Pour sa part, le parti du Front de libération nationale (FLN) s'attèle à répondre aux préoccupations des citoyens et à leurs revendications légitimes pour une vie décente, en encourageant l'initiative et en instaurant une économie nationale diversifiée et créatrice de richesses, fondée sur la complémentarité entre les secteurs public et privé. Le FLN maintient également le concept traditionnel de l'économie de marché, lié à l'Etat social et au souci de protéger les catégories vulnérables et d'investir dans l'élément humain comme premier point d'appui. En outre, le parti s'emploie à la construction d'une économie productive et compétitive dans le cadre du développement durable, la préservation des gains sociaux et la promotion de l'industrie, à travers le soutien à l'investissement local, l'augmentation du niveau de productivité et l'attraction des investisseurs étrangers. Le parti El Karama plaide pour la revalorisation de la monnaie nationale et l'ouverture de bureaux de change officiels pour en finir avec le marché parallèle. Il compte rationaliser les dépenses publiques, encourager les investissements dans les secteurs de l'agriculture et des énergies renouvelables et s'intéresser aux professionnels et aux femmes au foyer en œuvrant à leur autonomisation. Le parti entend aussi développer l'économie du savoir et le numérique pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures et œuvrer au développement et à la réussite des start-up. Le Mouvement Ennahda prône, pour sa part, un projet économique reposant sur les secteurs privé et public, tout en insistant sur la responsabilité de l'Etat en matière de protection sociale, de régulation et de garantie d'une concurrence loyale, en vue de concrétiser une économie productrice de richesses et créatrice d'emplois à même de stopper la dilapidation systématique des deniers publics. Cette formation politique met notamment l'accent sur les mécanismes garantissant la sécurité énergétique et l'implantation d'industries liées aux énergies renouvelables à travers le déploiement d'unités industrielles pour la production de leurs propres équipements en vue de créer un marché dédié aux moyens et équipements des énergies renouvelables. Au volet financier, le mouvement Ennahda appelle à revoir le système fiscal, à moderniser les banques et à étendre l'intégration des services bancaires islamiques et des transactions non usuraires afin d'absorber la masse monétaire se trouvant hors du système bancaire. Renforcer la planification et soutenir la production Le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) plaide, quant à lui, pour la tenue d'une conférence économique nationale précédée de conférences spécialisées avec la participation des différentes forces politiques et d'experts pour évaluer la situation économique et en identifier les points forts et les points faibles. Pour cette formation politique, la planification doit recouvrer le rôle qui lui est dévolu dans la traduction des stratégies et des politiques. Dans son programme électoral pour les législatives du 12 juin, le PLJ insiste sur la nécessité d'accroître l'efficacité du secteur public par la refonte de ses mécanismes de travail et de gestion et la promotion de sa performance, en imposant aux conseils d'administration et aux directions générales des entreprises économiques publiques une obligation de résultats, l'encouragement des initiatives des travailleurs et des syndicats et leur association à la promotion des entreprises publiques et l'encouragement de l'investissement productif. Pour sa part, le Mouvement El Bina défend un nouveau modèle économique et de développement reposant essentiellement sur les investissements et les réformes financière et économique. De plus, il appelle à soumettre le système du commerce extérieur à une évaluation et à imposer aux opérateurs activant dans le domaine de l'importation de s'assurer de la qualité des produits importés, notamment ceux destinés à la consommation, tout en réduisant la dépendance aux recettes des hydrocarbures au cours des dix prochaines années. Il plaide également pour le renforcement des échanges commerciaux entre l'Algérie et le reste de l'Afrique afin de garantir un développement économique régional, ainsi que pour la révision des accords conclus avec l'Union européenne qu'il juge "désavantageux pour le pays". Le Mouvement El Islah, quant à lui, œuvre pour un système économique combinant économie libre, contrôle de l'Etat et mesures incitatives pour la réalisation d'un développement global. Pour cette formation politique, un plan économique performant, rentable et viable doit nécessairement reposer sur la production locale et nationale et s'appuyer sur l'intelligence algérienne, et ce, en soutenant les universitaires et les compétences et en leur offrant de bonnes conditions de travail.