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Le handicap et les ressources humaines
Publié dans El Watan le 13 - 12 - 2008

Les Algériens souffrant d'un handicap sont encore peu pris en considération en matière d'emploi ou d'accessibilité en dépit des dispositions juridiques prévus par les articles 27, 30 et 31 de la loi 02/09 du 08/05/2006 relatives à la protection et à la promotion des personnes handicapées et le décret exécutif n°06-455 du 11/11/2006 fixant les modalités d'accessibilité des personnes handicapées à l'environnement physique, social, économique et culturel.
La réponse de certains et la sourde oreille, m'ont vraiment choquée. Tout ce qui inquiète doit être affronté et non rejeté, contourné ; affrontons nos peurs ; assumons nos angoisses de la maladie, du handicap ; mettons-nous dans la peau de l'autre ; osons nous asseoir dans un fauteuil roulant, etc. Le principal frein à l'intégration des travailleurs handicapés repose davantage sur les préjugés et les idées reçues que sur le handicap lui-même. Le handicap n'est pas un handicap pour l'emploi. Si une personne handicapée et compétente, motivée et apte au poste, rien de doit s'opposer à ce qu'elle ait les mêmes chances que n'importe quel candidat. « Dans la foulée, je suis universitaire bac + 3, bac - UFC, diplômée d'un DESS banque, d'un diplôme bureautique, j'ai postulé plus de 100 fois sans succès (toutes les banques et autres) ! Je suis en droit de m'interroger sur cette récurrence d'échecs, d'autant qu'il est toujours possible d'arriver à savoir un peu les choses. Ainsi, pour une dizaine de cas. J'ai la preuve que le handicap a joué.L'intégration dans notre société passe, entre autres, par l'emploi. Celui-ci procure un revenu bien entendu mais aussi une reconnaissance sociale, une meilleure estime de soi. II permet aussi de créer des relations et de se réaliser pleinement. Trop d'employeurs sont encore frileux à l'idée d'engager une personne handicapée. Et les personnes handicapées intériorisent elles-mêmes parfois certaines préjugés négatifs. Manquant de confiance en elles, certaines font alors le « deuil » de l'emploi.
L'égalité au travail : relever le défi du handicap
Améliorer l'employabilité des personnes souffrant de handicap représente un défi considérable. Mais selon un nouveau rapport global du Bureau international du travail (BIT) sur les discriminations dans le monde de travail, il paraît de plus en plus clairement que les personnes handicapées sont non seulement plus productives que les personnes valides, mais parfois même plus qualifiées pour certains emplois. Je vous informe que je suis sur fauteuil roulant depuis l'âge de 12 ans. Entourée de l'amour de mes parents. Malgré ce handicap croissant, j'ai toujours été une brillante élève dans l'âme. Je suis issue d'une famille de 2 myopathes (c'est-à-dire moi et ma sœur cadette). Je fais partie de la population dite handicapante, atteinte d'une maladie neuromusculaire, forme de myopathie des ceintures.
Cette maladie me contraint à me déplacer en fauteuil roulant électrique. Je devais donc, vu mon handicap, surmonter les obstacles que la société a mis malgré elle ainsi sur celui de toute la personne handicapée. J'ai suivi mon cursus scolaire (primaire, secondaire et universitaire). II y a les challenges que m'impose ma maladie et puis il y a les challenges qui s'imposent à moi... chaque fois, j'en sort victorieuse. Malheureusement, le handicap au quotidien, c'est un parcours du combattant. La société n'a pas su s'adapter aux personnes porteuses de handicap. II reste des progrès considérables à effectuer. Et ce sont bien les mentalités qu'il faut commencer à changer : la personne en situation de handicap ne peut être réduite ni à une identité de déviante ni à celle d'un sujet valide, mis à la dimension d'un être au monde singulier. Au sein des entreprises, il faut une sensibilisation permanente. L'entreprise se doit d'avoir cette mentalité citoyenne. On se heurte encore à des problèmes de mentalité, des managers notamment qui ont des appréhensions du handicap ont peur de leur propre réaction. II y a surtout une méconnaissance du handicap. II y a un réel frémissement en ce qui concerne les perspectives d'emploi des personnes handicapées. Est-il normal qu'un jeune handicapé en Algérie, qui a franchi avec succès et volontairement le cap de ses études, ne trouve pas le travail pour lequel il s'est préparé ?
C'est une atteinte à la dignité de la personne humaine qui s'ajoute au traumatisme individuel lié au handicap. Pour les personnes handicapées, le fait de rejoindre une communauté de travail dépasse largement la notion d'avoir un travail ou de gagner un salaire. II s'agit en effet d'une manière de dominer le handicap, de le surpasser. En apportant ses compétences à l'entreprise, la personne handicapée ne se considère plus comme un corps emprisonné par ses propres chaînes, mais comme une personne active, qui fait corps avec la société. C'est donc de reconnaissance qu'il s'agit. Pour moi, la diversité n'est pas un sujet en soi : elle doit être partout dans l'entreprise. Je considère que l'innovation et l'esprit se cultivent avec des origines et des cursus divers. Aussi, je souscris à la notion que le handicap est le produit de l'interaction entre la déficience ou les limitations fonctionnelles de la personne et les milieux sociaux et les environnements dans lesquels elle évolue. Cette notion grandement reconnue à travers le monde par les divers milieux concernés par l'intégration et la participation socioéconomique des personnes handicapées, influence ma réflexion.
L'action envers les personnes handicapées emprunte en effet un chemin spécifique, celui du cœur et de la fraternité humaine. Tout le monde à un moment de sa vie, peut être concerné, d'une façon ou d'une autre, par le handicap. Le spectacle de l'infirmité ou même de l'anomalie, inspire encore la peur par un effet de projection qui renvoie de la fragilité de l'être humain. Le rejet, l'exclusion sont le lot quotidien des personnes handicapées. Le handicap est fonction des rapports des personnes handicapées avec leur environnement. II surgit lorsque ces personnes rencontrent des obstacles culturels, matériels et sociaux qui sont à la portée de leurs concitoyens. Mais la résolution de ces obstacles à l'intégration ne peut suffire si chacun d'entre nous ne se reconnaît pas dans la différence de l'autre, dans ce qu'il nous renvoie de nos fragilités, de notre vulnérabilité. La jouissance de tous les droits humains et libertés fondamentales par toutes les personnes ayant des incapacités dans une perspective d'inclusion, d'une société inclusive pour toutes et tous.
L'inclusion à laquelle sont confrontées les personnes ayant des incapacités dans leur vie quotidienne pour réaliser leurs rôles sociaux constitue non seulement une atteinte et une violation des droits humains, mais doit être considérée comme un défi majeur de développement économique et social de nos sociétés contemporaines. Le secteur bancaire doit être un pionnier en ce qui concerne la prise en charge des personnes infirmes, compte tenu de sa dépendance et de ses contacts avec le grand public et sa position importante dans notre économie. Le secteur bancaire ne s'est pas encore penché sur ce problème et a besoin d'une révolution conceptuelle en termes d'attitude et de règles plus strictes pour s'ouvrir au marché presque inexploité et très lucratif des services pour les handicapés. Les personnes handicapées ont la capacité de vaincre les difficultés peut-être plus que les autres (valides).
Leur handicap devient un atout. Ils sont plus combatifs. Aucune banque étrangère installée en Algérie n'a complété les mesures qui rendraient réellement la banque capable de fournir aux personnes handicapées des chances égales. Un très grand écart entre les banques installées sur le territoires algérien, leurs banques mères ou du pays d'origine à l'emploi nécessite le plus d'attention et d'amélioration, elle se doit de rapprocher la diversité des valides et invalides, de façon claire du constat « le mépris à l'égard de la question du handicap ». Cela est particulièrement dramatique lorsqu'on apprend que les banques étrangères installées en Algérie n'ont pris aucune mesure pour inclure les travailleurs algériens handicapés dans le système des ressources humaines par rapport à leurs pays d'origine, ce qui constitue, toujours selon le constat, « une discrimination et une sérieuse violation des droits de l'homme ». C'est la base de tel constat d'échec, ou tout au moins de lenteur généralisée à mettre en place les conditions d'une véritable participation sociale des universitaires en situation de handicap.
Les préjugés constituent encore aujourd'hui un frein important à l'intégration sociale des personnes handicapées. En effet, l'égalité des chances repose entre autres sur la connaissance du droit à la différence, un droit qui demeure encore élusif pour ces personnes mais qui s'avère la condition de base à un réel changement des mentalités. Les attitudes, qu'elles prennent la forme de l'indifférence, de l'ignorance, de la peur ou de l'hostilité, peuvent grandement dégrader la qualité de vie et représenter une des plus grandes barrières à la reconnaissance et au respect des droits des personnes handicapées. Celles qui font partie des communautés culturelles ainsi que les femmes handicapées vivent souvent une double, sinon triple, discrimination. Nous sommes devant une occasion sans précédent de donner forme à une nouvelle société d'intervenir dès les premières phases de développement.
Nous avons la possibilité de définir une vision commune qui rassemblera à celle des banques étrangères chez elles, les peuples et les partenaires. Nous avons, à ce moment-ci, l'opportunité de rectifier le tir et de choisir un modèle réellement inclusif, qui permet à tous les individus de participer au développement de la société. Les carences du système d'intégration (au sein des banques étrangères) installées en Algérie, qui accentuent les inégalités et créant des situations dramatiques faute de reconnaître la différence. C'est aussi le choc des mentalités contre le mur de l'incompréhension, du rejet de l'être « différent ». Car les peurs sont toujours là ainsi que les ignorances, les refus, le mépris et l'arrogance. Les personnes handicapées veulent également faire partie de la société. Elles contribueront à son essor, mettront à profit leurs connaissances et leur expertise. Toutefois, pour ce faire, des gestes concrets doivent être posés pour résoudre les difficultés actuelles et intervenir sur les obstacles émergents. Car sinon, la place des personnes handicapées dans cette nouvelle société ne pourra se concrétiser. Un but m'anime : prendre ma place au sein de la société, celle d'aujourd'hui et de demain. J'espère que ma motion contribuera à outiller l'ensemble des managers et les encouragera à poser les gestes nécessaires pour une réelle égalisation des opportunités des personnes handicapées au sein de la société.`
L'auteure est universitaire, titulaire d'un DESS Banque, atteinte d'une myopathie (maladie handicapante)


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