L'élection de Donald Trump à la Maison-Blanche a créé une sorte d'onde de choc en Occident qui, hasard ou conséquence, a coïncidé avec la montée en puissance de l'extrême droite en Europe avec un discours uniforme anti-migrants et anti-islam. C'est-à-dire le même discours que celui du milliardaire de l'immobilier qui, dès son installation à la tête de l'Exécutif américain, est entré frontalement en guerre contre les musulmans et les migrants. Des thèmes qui sont devenus des programmes politiques dans de nombreux pays européens. Même la Hongrie, qui n'accueille pourtant pas de migrants, se met de la partie et part en croisade contre une «invasion» qui n'existe que dans la tête de son Premier ministre, Victor Orban. Pour l'anecdote, un journaliste a interrogé des villageois hongrois foncièrement anti-migrants ; il se trouve qu'aucun d'entre eux n'a jamais croisé l'ombre d'un étranger. De ce fait, il y a une sorte d'alliance contre les peuples du Sud et du Moyen-Orient qui se met en place. Matteo Salvini, président de la Ligue du Nord, un parti d'extrême droite, l'actuel homme fort de l'Italie, a reçu en grande pompe Orban, un prétendu grand nationaliste européen. En Allemagne, sous prétexte qu'Angela Merkel a ouvert ses portes à un million de réfugiés syriens — et c'est tout à son honneur — les nostalgiques du nazisme se mobilisent pour occuper la scène politique, et ce, avec un certain succès. Ils viennent de lyncher un jeune Syrien parce que, soi-disant, il aurait agressé un citoyen allemand, c'est-à-dire un Aryen. Ce climat de haine ne présage rien de bon, d'autant qu'il touche d'autres pays comme l'Autriche ou la Pologne, par exemple. L'Allemagne est observée particulièrement parce que cinq millions de Turcs y vivent et ne sont pas prêts à se laisser marcher sur les pieds. Pediga, le parti d'extrême droite allemand, qui ne s'embarrasse pas à utiliser la violence pour imposer sa terreur, cherche à tout prix à entraîner le pays dans une sorte de guerre civile. Un danger qui n'a pas échappé au président français Emmanuel Macron, qui n'a pas du tout caché son hostilité aux Orban et autres Salvini. C'est que le phénomène risque de prendre de l'ampleur et pourrait se traduire par des ratonnades qui déstabiliseront l'Europe et influenceront négativement les relations internationales. Même l'Union européenne est menacée dans son existance. Elle avait ouvert grand ses portes aux pays de l'Europe de l'Est après la chute du Mur de Berlin. Or, ces pays, tout en profitant financièrement de leur statut d'Etat membre, veulent remettre en cause le fonctionnement démocratique de l'Union européenne, particulièrement sa politique migratoire. A croire qu'ils sont devenus le cheval de Troie de puissances anti-européennes. Une ambiance qui plaît beaucoup à Donald Trump, qui a lui-même déclaré la guerre commerciale à toute la planète et surtout aux alliés traditionnels et stratégiques des Etats-Unis. Et maintenant, il cherche à ouvrir un nouveau front à l'intérieur de son pays. Dans des propos tenus hier devant des évangélistes, rapportés par le New York Times, il prédit que si les républicaines perdent les législatives de novembre prochain, les démocrates «vont annuler tout ce que nous avons fait et ils le feront vite et de manière violente». Une manière comme une autre de préparer le terrain à l'affrontement à travers les Etats-Unis et accentuer les clivages entre républicains et démocrates. C'est le modèle de l'extrême droite européenne.