Noûn, la danse des éléments ou le voyage des oiseaux, ballet oriental contemporain, mis en scène par Assia Guemra, a été présentée devant un public nombreux, dans une quête de soi jusqu' aux origines de la vie, brillamment menée à travers plusieurs genres musicaux. Le nombreux public de l'Opéra d'Alger a pris part, durant près de deux heures, à un voyage existentiel, inspiré des éléments de la nature et adapté par Assia Guemra, le poème épique, Manteq Ut Tayr (le langage des oiseaux), écrit au XIe siècle par l'Iranien Farid Ud-Din Attr. D'une grande densité, le spectacle, à la portée philosophique, invite l'Homme à méditer sur le sens qu'il doit donner à sa vie, à travers la symbolique des oiseaux, réunis et partis, dans un passé lointain selon la légende, à la recherche du Simorgh (oiseau fabuleux et puissant), pour les guider et les gouverner. Dans leur extraordinaire périple qui les mènera aux quatre coins du monde, les oiseaux vont être contraints de passer les «épreuves du Noûn»(de la puissance), se mesurant alors, à l'eau, au feu, au bois, au fer, à la terre, à l'air et à l'éther. Issues des grandes écoles de danse et de musique, huit ballerines élancées, dirigées par Assia Guemra, et sept musiciens chevronnés sous la baguette de Nasro Beghdad, de différentes origines, ont donné vie au spectacle, étalant une vingtaine de tableaux, rendus en un seul acte. Dans la grâce du mouvement et la beauté du geste, les ballerines, en couleurs variées dans leurs accoutrements haute couture conçus par la metteure en scène et Albert Spierglass, ont incarné successivement dans la dureté des épreuves, les éléments de la nature, dans différentes chorégraphies (parfois acrobatiques), en solo ou en groupe.