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Repères économiques : Pourquoi de nombreux projets ne se réalisent pas ?
Publié dans El Watan le 03 - 12 - 2018

On ne compte plus les nombreux projets qui ont suscité l'engouement et l'espoir, mais qui, avec le temps, se sont estompés et laissé place à l'incompréhension et à de nombreuses interrogations.
La nouvelle capitale (Boughezoul), le SNAT, l'autosuffisance alimentaire, les zones franches, les villes technologiques et nombreux autres projets qui ont fait rêver les Algériens se trouvent remis aux oubliettes. Bientôt on en comptera d'autres : la diversification économique, les villes intelligentes, un système éducatif de standard international et autres.
Il ne faut pas conclure que tous les projets furent abandonnés. Certains ont vu le jour avec beaucoup de difficultés et de surcoûts, comme l'autoroute Est-Ouest, une partie du programme de logements, etc. Mais beaucoup, à cause des difficultés en tous genres, furent tout simplement mis en veilleuse. De temps en temps, on déterre un de ces vieux projets pour le dépoussiérer et vite le remettre dans son placard.
Il ne faut pas croire que l'énorme appareil administratif dont on dispose crée volontairement des ambitions impossibles à réaliser et les abandonne sciemment. La situation est beaucoup plus compliquée que cela. Elle a un rapport avec l'organisation globale des institutions de l'Etat. Organiser une simple entreprise est déjà une opération compliquée.
Après un diagnostic, on établit la meilleure structure possible qui convienne à la situation concurrentielle, aux décisions stratégiques et au type d'activité. Par la suite, on précise de nombreux éléments : l'autorité et la responsabilité des personnes et des sous-structures, les procédures, les interrelations, les critères de performance des personnes et des sous-structures.
Ce n'est pas une mince affaire. Mais pour un Etat, la situation est hautement plus complexe. Il s'agit d'architecturer une toile d'institutions pour se mouvoir en cohérence avec le reste en vue de réaliser des activités prioritaires multiples et complexes.
Organiser un état
Les formes d'organisation des Etats sont diverses. Les pays les plus pauvres sont structurés autour d'une poignée d'institutions-clés qui reflètent les priorités de personnages politiques essentiels. Les pays développés fédèrent des institutions d'Etat avec un faisceau de think tanks.
Souvent, la performance économique dépend de relations apaisées et de collaborations fortes entre les partenaires sociaux (Allemagne, pays scandinaves, etc.). Il n'est pas question dans ce contexte d'approfondir leurs formes d'organisation. Cela prendrait beaucoup de temps. Nous sommes un pays en voie de développement. Théoriquement, nous aspirons à être un pays émergent.
Dans ce cas, nous aurons besoin d'une forme organisationnelle très particulière. Nous avons besoin de réfléchir sur la typologie d'organisation qu'il faut, car c'est elle, en grande partie, qui va secréter l'échec ou la réussite. L'abandon ou la réalisation des projets structurants, comme nous l'avons expliqué est une des manifestations de la force ou de la faiblesse du type d'organisation retenu.
Lorsque le Système national d'aménagement du territoire (SNAT) fut conçu au sein du ministère de l'Aménagement du territoire, tous les ministères ont participé. Chacun mettait dans le box des priorités les projets et ambitions de son secteur. Par la suite, il fut approuvé par le gouvernement et devint une loi de la République.
Mais une analyse organisationnelle méthodique montre qu'il n'avait aucune chance d'être mis à exécution. Pour de nombreuses raisons ! Il est localisé au sein d'une institution qui n'a pas un mandat officiel de réaliser la cohérence entre toutes les institutions (par exemple, le secteur financier et éducatif).
En second lieu, les priorités sectorielles changent avec les occupants des différents postes ministériels. Les ajustements à faire sont si nombreux qu'il est impossible de refaire un SNAT tous les deux ou trois ans. Il y a une absence prononcée des mécanismes de mise en œuvre de ces dispositions. D'un point de vue technique, l'organisation des institutions de l'Etat est telle qu'il serait très facile pour un spécialiste de parier sur son dérapage.
Réussir les grands projets structurants
Alors on commence à comprendre, mais pas tout à fait, pourquoi de si beaux projets qui avaient englouti d'énormes ressources furent carrément abandonnés. L'organisation actuelle ne permet pas de les prendre en charge. Il y a toute une batterie de conditions pour que des programmes de cette complexité se réalisent.
Nous avons maintes fois évoqué la forme d'organisation la plus appropriée pour qu'un pays en voie de développement atteigne l'émergence. Ce qui signifie que les projets structurants ont beaucoup de chances de se réaliser.
Mais il n'y a pas que l'organisation. Tout un chacun sait que la volonté politique et la vision sont deux atouts incontournables. Un pays en voie d'émergence a plusieurs caractéristiques. Il est en train de transformer rapidement ses entreprises et ses institutions de sorte à atteindre, à un horizon donné, le niveau de performance des pays émergents puis développés.
La vitesse de mutation de ces entités est importante. Tous les secteurs sont concernés : la formation, le tourisme, la santé, l'industrie et le reste performent à un rythme de plus en plus soutenu. Il faut donc que les institutions de conception et de coordination reçoivent plus d'autorité, de prestige et de ressources pour mener à bien leurs missions.
Il y a une séparation judicieuse à opérer entre les décideurs politiques et techniques. Les premiers donnent les orientations, les objectifs et contrôlent les résultats. Les seconds conçoivent la meilleure organisation, fédèrent les idées et les efforts de tous, et pensent les meilleurs mécanismes à instaurer en vue de réaliser les objectifs retenus.
Le Premier ministère en Malaisie a été une illustration parfaite de cette subdivision organisationnelle efficace. Les orientations politiques et la vision (Malaisie 2020 pays développé) furent fournies par le Premier ministre et ses conseillers. La concertation, la planification technique et la coordination ministérielle furent surtout l'œuvre du comité de stratégie au niveau du Premier ministère.
Les rôles des différents ministères sont bien clarifiés en amont et en aval du processus. Les principes d'organisation furent scrupuleusement respectés et les conditions de réussite du plan réunies avant et en cours d'exécution.
Lorsque toutes les conditions de réussite existent, on ne voit pas comment on peut échouer. Pour réaliser nos grands projets et notre émergence, on a beaucoup à apprendre des sciences de l'organisation et des pays qui ont réussi. On peut réunir nos meilleurs spécialistes en organisation institutionnelle pour aider à réaliser une telle opération.


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