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«La maîtrise des catastrophes doit être une priorité»
Publié dans El Watan le 24 - 11 - 2008

– Les inondations menacent sérieusement nos villes, existe-t-il une interdépendance dans les responsabilités ?
– L'interdépendance des différents secteurs, directe ou indirecte, est établie à travers les procédures législatives existantes telles que les approbations des dossiers d'aménagement et les programmes d'habitat. Le recours aux méthodes empiriques de calcul et de vérification des ouvrages hydrauliques urbains a montré ses limites. Cet aspect s'est le plus souvent traduit par le problème d'inondation et de dysfonctionnement des réseaux d'assainissement et du désagrément de la cité, le gaspillage des eaux non recyclées et la pollution de l'environnement. Les extensions urbaines non contrôlées ont manifestement contribué à ce type de pathologie. Les catastrophes naturelles, notamment les inondations mettent à mal les infrastructures sociales et économiques dans tous les pays où elles surviennent. Leurs conséquences à long terme sont particulièrement graves pour les pays en développement, dont elles compromettent le développement durable. Nombre de villes algériennes ont déjà subi l'épreuve et sont loin d'être à l'abri des risques majeurs. Dans ce contexte, la nouvelle législation vient à point pallier un vide juridique et institutionnel.
– Selon vous, en tant qu'urbaniste, existe-t-il un lien entre la conception urbanisme et le risque catastrophe ?
– Les liens entre l'urbanisation et le risque de catastrophe sont extrêmement complexes. L'urbanisation ne conduit pas nécessairement à l'accroissement du risque de catastrophe et elle peut, si elle est gérée correctement, contribuer à sa réduction. Toutefois, il existe un certain nombre de caractéristiques clefs du processus d'urbanisation qui peuvent directement contribuer à la configuration du risque. Aussi, l'analyse institutionnelle démontre-t-elle l'implication directe de différents secteurs dans les dépenses publiques qui atteignent, parfois, des proportions très importantes du PNB. Enfin, il est à signaler l'urgence que doivent entamer tous les acteurs politiques et autres afin de sécuriser les populations par des plans d'action mettant à l'abri les vies humaines et l'économie nationale.
– Dans quel type de catastrophes naturelles peut-on inclure les inondations ?
– Les catastrophes peuvent être générées par trois types d'aléa : les aléas géologiques (séisme, tsunami… ), les aléas climatiques (cyclones tropicaux, inondations et sécheresse) et les aléas environnementaux, (pollution de l'environnement, déforestation, désertification et infestation parasitaire) On parle souvent de pluies torrentielles, pluies diluviennes, crues, inondations… Or, en réalité, ces typologies sont définies comme suit : les inondations par crue qui consistent en les débordements lents ou rapides d'un cours d'eau. – les inondations par ruissellement et coulées de boue. Dans ces ruissellements, on distingue deux catégories : ruissellement rural accompagné de charriage et de boue et ruissellement urbain ou périurbain ; les inondations par remontées de nappes.
– Dans le monde, les inondations causent plus de 50% des catastrophes naturelles avec en moyenne 20 000 morts/an. De plus en plus répandues, sont-elles les conséquences du changement
climatique ? Sont-elles liées au
développement humain ?
– Le risque de catastrophe naturelle est intimement connecté aux processus de développement humain. Les catastrophes naturelles mettent le développement en péril. Parallèlement, les choix de développement réalisés au niveau individuel, communautaire et national peuvent générer de nouveaux risques de catastrophe. Le développement humain peut aussi contribuer à une réduction notoire du risque de catastrophes. Des millions de personnes dans plus de 100 pays sont périodiquement exposés à au moins l'un des phénomènes de tremblement de terre, d'inondation ou de sécheresse. Les catastrophes générées par ces aléas naturels causent plus de 184 décès par jour dans diverses régions du monde. Pour ce qui est de l'influence du changement climatique, il est aujourd'hui clairement établi qu'un changement climatique est en train de se produire et affecte notre quotidien.
Ces changements, des concentrations de gaz à effet de serre, devraient causer des modifications, à l'échelle régionale et celle planétaire, de la température, des précipitations et d'autres variables du climat. Ce qui pourrait se traduire par des changements mondiaux dans l'humidité du sol, par une élévation du niveau moyen de la mer et par la perspective d'épisodes plus graves de fortes chaleurs, d'inondations, de sécheresses. Il est encore très difficile de prévoir avec exactitude les conséquences climatiques pour chaque région du globe. Ce qui semble acquis, c'est le caractère répétitif d'événements alors exceptionnels. Ensuite, des zones à l'échelle régionale devraient subir des modifications plus spécifiques en fonction de leur positionnement géographique.
– Qu'en est-il des retombées du changement climatique sur notre pays ?
– Le relief de l'Algérie est constitué par deux chaînes de montagnes à peu près parallèles d'est en ouest qui découpent le pays en trois bandes offrant une grande diversité de paysages du nord au sud. A cette caractéristique physique se superposent trois zones climatiques qui sont : un climat méditerranéen, dans la zone littorale et qui profite à presque tout le Tell, un climat continental de tendance steppique dans les Hautes-Plaines, un climat désertique dominé par l'aridité, au sud. Les cours d'eau du tell algérien, sauf le Chéliff qui coule sur 700 km, parallèlement aux chaînes de l'Atlas, sont d'une longueur médiocre et ne drainent que des bassins réduits. Leur débit moyen est aussi faible qu'irrégulier. Les hautes plaines ont un réseau hydrographique atrophié et incomplet ; l'eau des pluies s'y rassemble dans les chotts sans emprunter de véritables vallées. Quant aux oueds issus de l'Atlas saharien — tel l'oued Saoura dans la région de Béchar—, ils coulent vers le Sahara mais sont totalement dépourvus d'eau, sauf lors de crues torrentielles. La gestion du territoire par les collectivités locales nécessite une connaissance précise des zones sensibles aux catastrophes naturelles, en termes économiques, sociaux et humains. Il est à signaler que les villes implantées sur la bande du littoral, avec une profondeur de 80 km le long des 1200 km de côte, jouissent d'une bonne pluviométrie et d'un temps généralement doux et clément (400 à 1000 mm en moyenne/an). La deuxième zone constituée de l'Atlas tellien et des Hauts-Plateaux avec un climat rude en été comme en hiver et enfin, le reste, toute la partie sud qui englobe le Sahara jusqu'au massif du Hoggar
(15 mm de précipitation annuelle). Le deuxième constat est que la plupart des villes sont traversées par un ou plusieurs cours d'eau (oued) alors que d'autres sont contournées naturellement avec des débits irréguliers. Ils appartiennent à l'hydrographie normale et se déversent dans la mer.
– Existe-t-il des travaux de recherche sur la question en Algérie?
– Une récente étude a conduit les chercheurs à une analyse de données climatologiques mesurées dans trente-deux stations d'observation du réseau météorologique algérien. Ces résultats portent pour l'essentiel à une régionalisation climatique de l'Algérie en six principales régions. Chacune de ces régions étant représentée par un étalon. Les étalons trouvés représentant les six régions sont Alger, Batna, Ghardaïa, In Aménas, Maghnia et Tamanrasset. Ainsi, à partir de cette répartition climatique de l'Algérie et en prenant en compte des principaux paramètres météorologiques jouant un rôle dans le type de temps qui prévaut à un endroit donné, le type de temps dans chacune des six régions climatiques se caractérise par des journées types. Avec les dernières inondations survenues dans la wilaya de Ghardaïa, on parle de travaux déjà engagés à l'effet de tracer des Plans de prévention des risques (PPR).
– Pouvez-vous nous en dire plus ?
– En Algérie, l'inondation représente l'aléa le plus répandu, en dépit de l'absence de statistiques officielles. Toutefois, l'action de prévention doit porter également sur les autres risques que sont notamment les séismes, les incendies de forêt, les glissements de terrain. Les plans de prévention des risques viennent compléter les autres instruments d'urbanisme POS et PDAU en tenant compte de la spécificité de chaque région (Sahara, le tell,….). Le plan de prévention des risques est une servitude d'utilité publique annexée au POS. Le PPR a pour objet de cartographier (routes, chemins de fer, bâtiments, industries, zones agricoles…) la zone soumise aux risques et d'y définir les règles de construction et de gestion qui s'appliqueront au bâti existant et futur. Il doit également définir les mesures de prévention, de protection à prendre par les particuliers et les institutions communes, services de l'Etat et Protection civile. Le contenu réglementaire permettra de mettre en exergue la nature du risque et d'orienter le développement vers les zones exemptes de risques.
Notre pays est-il doté de réseaux de mesures et d'observation ?
Notre pays dispose de plusieurs instruments non exploités pour la prévention contre les catastrophes naturelles, notamment les inondations. Il s'agit entre autres des photos aériennes, des enquêtes techniques sur les bassins versants en milieux urbains réalisées durant les années 1980 par des bureaux d'études suisses, des archives de la pluviométrie, de la loi universelle Durée intensité
fréquence (IDF).


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