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Un constat d'abandon face à une forte demande
Santé mentale
Publié dans El Watan le 01 - 02 - 2005

L'unité de suivi psychiatrique d'Ibn Sina est le meilleur indicateur de la très forte demande qu'enregistre cette spécialité médicale, malgré, surtout, l'état d'abandon auquel elle se trouve vouée.
Quotidiennement, les praticiens font face à près d'une centaine de malades relevant des pathologies mentales des plus graves, apprend-on du personnel soignant. Notons que, pour le seul dernier trimestre de l'année écoulée, l'unité a reçu au moins 4 600 malades tout âge confondu. « 80% des pathologies psychiatriques traités sont des cas de schizophrénie qui, sans traitement, aboutissent à un état de démence précoce portant atteinte aux facultés intellectuelles, avec des troubles du comportement et des conduites antisociales allant jusqu'à l'homicide », explique le Dr Djaoui, psychiatre au niveau de l'unité. Cette pathologie chronique constitue, en Algérie, un réel problème de santé publique touchant près de 300 000 personnes, soit 1% de la population juvénile, ajoute notre interlocuteur.
Les conditions sociales, facteurs de risques
Les facteurs socio-économiques sont les premiers mis en cause dans cette progression. « La dépression nerveuse est cette autre pathologie qui marque une hausse alarmante touchant près de 20% de la population en Algérie », reprend le spécialiste. Cependant, « la majorité des malades préfèrent se faire soigner ailleurs qu'au niveau de l'unité, car les moyens de les prendre en charge convenablement ne sont pas réunis. D'autre part, ils ont une appréhension à se mélanger avec les autres malades, comme les schizophrènes », dit-il. Le cadre de vie dégradé, le chômage, la métamorphose sociale et la situation de la femme qui reste très touchée par ce fléau, sont, entre autres, les causes imputées à cette évolution qui atteint des proportions très inquiétantes, apprend-on de notre interlocuteur. Il faut savoir qu'« entre ceux qui ignorent être atteints, la majorité des déprimés ne consultent pas le spécialiste, de peur des préjugés sociaux et des qu'en dira-t-on, d'où une volonté à rejeter la maladie », reprend notre interlocuteur. Dans le cadre de la politique nationale de santé mentale mise en place depuis deux ans, cinq centres intermédiaires ont été créés au niveau des secteurs sanitaires de la wilaya. Regroupant des psychiatres, des psychologues, des médecins généralistes et des sociologues, ces centres visent à promouvoir et à assurer une approche pluridisciplinaire et multisectorielle de la santé mentale, tout en traitant des problèmes affectant notre société, comme la toxicomanie, le suicide, etc.
Pour une prise en charge psychologique
« On souhaite favoriser le volet psychologique dans la prise en charge des malades, mais, malheureusement et vu la forte demande et le caractère lourd des pathologies traitées, le traitement se trouve réduit à la prescription médicale (la chimiothérapie). Alors que, pour assurer une guérison ou une stabilisation de l'état du malade, ce dernier doit bénéficier, en plus de la chimiothérapie, d'une prise en charge psychologique et sociale permettant une insertion sociale et professionnelle. « Cependant, les moyens font encore défaut », atteste, désolé, le praticien. Il faut dire que même la chimiothérapie n'est pas assurée comme il se doit, puisque l'unité fait l'objet de ruptures répétées et fréquentes des produits neuroleptiques. Sachant que cette dernière assure l'approvisionnement des wilayas de Mostaganem et de Mascara. « Avec ces ruptures, c'est le retour au calvaire et à l'arrêt du traitement pour des malades ne pouvant se permettre l'achat de ces médicaments au niveau des officines. Et, donc, ils n'ont d'autre choix que l'arrêt pour voir leur état s'aggraver, ce qui est souvent cause de rechute et d'augmentation des hospitalisations menant à une surpopulation de l'hôpital psychiatrique de Sidi Chami. Une surpopulation engendrée aussi par l'absence flagrante d'une responsabilité et d'une prise en charge familiale. A cet effet, des malades se trouvent abandonnés par leurs proches et leurs familles, et ce malgré la stabilisation de leur état de santé. Car, à leurs yeux, ils restent une honte et une charge lourdes à porter », avance le Dr Djaoui. Si les pathologies mentales touchent de plus en plus les personnes aisées et intellectuelles, elles restent cependant à prédominance de personnes démunies et rongées par la misère autant que par leur maladie mentale. « Il faut savoir que, pour les années à venir, nous serons appelés à faire face à une population encore plus grandissante de personnes ayant des atteintes mentales. Nous avons voulu mettre en place une politique de santé mentale, mais nous n'avons pas créé les moyens et les outils nécessaires à cette politique et à cette lutte contre ce fléau », conclut le spécialiste.
Des conditions d'exercice difficiles
A titre d'exemple, en 1977, la wilaya d'Oran, avec une population générale estimée à l'époque à près de 300 000 habitants, disposait de trois dispensaires de suivi psychiatrique. Actuellement et avec 1 400 000 habitants, la wilaya dispose à peine de deux dispensaires, dont l'unité d'Ibn Sina qui répond à près de 80% de la demande. Les conditions d'exercice sont très difficiles pour le personnel soignant, entre psychiatres, psychologues et paramédicaux, qui fait face à une forte demande en l'absence des moyens les plus indispensables. « Le personnel a souvent fait l'objet d'agressions par des malades et de jeunes toxicomanes », souligne un employé de l'unité. A relever que l'unité occupe la cave de la polyclinique d'Ibn Sina, exiguë et dans un état dégradé, reflet total de l'abandon auquel est vouée cette catégorie de malades et de personnel soignant.


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