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Un gladiateur pour assommer les boycotteurs
Publié dans El Watan le 05 - 03 - 2009

Ahmed Ouyahia est décidément un profil très recherché dans le sérail algérien. Difficile, en effet, de trouver un homme politique ayant la gâchette aussi facile quand il s'agit de flinguer ceux qui n'émargent pas dans le registre officiel. Il a fait une énième démonstration, en direct à la télévision, de l'art qu'il maîtrise le mieux : le lynchage en règle des opposants. Morceaux choisis d'une propagande très brejnévienne. Ainsi, les partis qui boycottent l'élection présidentielle ne seraient mus que par le souci «d'attirer le regard des étrangers». Sinon, «rien ne justifie», d'après lui, le recours à cette option politique. La décision de Saïd Sadi, Aït Ahmed, Benbitour, Ghozali, Benyelles et Sifi de faire l'impasse sur le scrutin d'avril ne serait qu'«un signe de mépris à l'égard du peuple».
Et dans sa volonté de plaire à ceux qui l'envoient au charbon, quitte à froisser en cela certains de ses anciens mentors, Ouyahia franchit la ligne rouge en accusant ces personnalités et ces partis de «chercher à déstabiliser le pays». Là, il faut bien l'admettre, l'outrecuidance du Premier ministre n'a d'égal que son instinct irrépressible d'enfiler l'attirail du gladiateur pour défendre la cause du maître.
Même le président Bouteflika dont on aurait, à la limite, saisi les motivations, n'a jamais outrepassé les règles de la bienséance vis-à-vis de ses adversaires politiques. Ouyahia l'a fait, et avec une effronterie quasi jubilatoire.
A moins de considérer tous les leaders de l'opposition et les autres personnalités nationales au mieux comme des incapables et au pire comme des illuminés, l'offensive discursive du chef du RND est à cataloguer dans la rubrique de l'aigreur. Signe que les chefs d'orchestre de la kermesse électorale d'avril paniquent. A quoi bon vilipender aussi vertement les boycotteurs quand on est sûr que le peuple sera à nos côtés, en effet ? En quoi ces derniers méprisent-ils le peuple en appelant au boycott dès lors que ce peuple répond souvent absent, du moins durant les derniers scrutins ?
Le Premier ministre-donneur de leçons feint d'ignorer que l'appel au boycott d'une élection est tout à fait conforme à la pratique politique. Il constitue une prise de position en rupture avec l'ordre établi. En l'occurrence, les Algériens sont invités à réélire un candidat du régime et coopté par celui-ci.
Si, par définition, une élection suppose un changement, le scrutin d'avril propose exactement le contraire. On veut faire du neuf avec du vieux en convoquant la devise éculée mais toujours en vigueur du «changement dans la continuité».
Oser un espoir de sortir, un jour peut-être, de l'isoloir du régime est un rêve refoulé des Algériens. A vrai dire, cette majorité silencieuse qui tourne le dos au spectacle n'a pas vraiment besoin de partis pour l'appeler au boycott.
Effacer les dettes de ceux qui ont bouffé l'argent du PNDA ou encore relever sensiblement la bourse des étudiants ne ferait pas déplacer les Algériens en masse dans les bureaux de vote.
Au lieu d'insulter les acteurs politiques qui refusent de servir d'alibis démocratiques et d'escabeau au régime, Ouyahia et le pouvoir qu'il représente seraient mieux inspirés de se souvenir de ce peuple qu'ils portent aujourd'hui sur les fonts baptismaux. Le soutien – à la 25e heure – de l'emploi de jeunes ne ferait pas oublier la décision de criminaliser les jeunes harraga. Il est donc politiquement commode de taper sur les partisans du boycott pour masquer l'échec cuisant de mobiliser une jeunesse dont on est déconnecté. «Les injures sont les raisons de ceux qui ont tort», disait Nietzsche à juste titre.


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