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Empreinte
La vie n'est pas une photographie (1)
Publié dans El Watan le 03 - 02 - 2005

Si le thème du roman est inépuisable et finalement indéfinissable, il en est de même pour tous les arts. Définir un art donné, c'est le tuer, l'étouffer et l'installer dans l'immobilité. Donc, dans la mort. L'art est comme un mille-pattes. Essayer de le définir dans ses différentes variantes est du domaine de l'impossible. Pour expliciter ce concept de l'insaisissable, il faudrait citer un joli proverbe hindou : « Si le mille-pattes tentait de comprendre sa démarche, il cesserait de marcher. » Donc immobile. Toute démarche qui s'expliciterait est vouée à la mort.
Parler de la photographie, ce n'est pas éviter les autres questions. Question du roman, de la peinture, etc. « Le roman étant conçu comme une image du monde en représentation », selon Blanchot, et disséqué dans les laboratoires modernes, il devrait mourir (toujours, selon Blanchot) et ne plus renvoyer à une histoire extérieure (le monde). Il en va de même pour la photographie qui n'est plus perçue comme quelque chose qui représente le réel ou qui peut le reproduire tel quel. Le roman aussi bien que la photo sont censés être une pratique d'appropriation du monde qui réfléchit sur lui-même et se réfléchit dans son propre miroir. En réalité, cela nous dépasse. La photographie essaye d'écrire les dépassements et les débordements de la réalité si prompte à changer, à se travestir et à se dédoubler, jusqu'à devenir un brouillon du bonheur ou du malheur (la vie !). Elle installe cette écriture dans la gélatine des chambres qui ont une mémoire noire, mais qui ne sont plus noires depuis belle lurette. La photographie capte les vitesses d'exposition et a besoin d'un certain temps pour ne pas se développer et organiser des sortes de ressemblances romanesques. (D'où le concept de roman-photo, en vogue il y a quelques décennies.) Car la photo est une sorte d'analogie à la fois figurative et abstraite. L'idée de brouillon lui va à merveille. Comme l'idée du flou, d'ailleurs, qui lui va beaucoup mieux (flou artistique, dit-on, et cette expression est née après l'apparition des premiers daguerréotypes grâce à Nicéphore Niépce, à la fin du XIXe siècle). Souvent les romans de certains écrivains novateurs ressemblent à des photographies. A travers la déconstruction du texte, la défiguration des agrandissements, l'échelle du contact, etc. On pense inexorablement à Dos Passos (journaliste et photographe bien avant d'être le romancier de La Grosse Galette et de Manhattan Transfer) et à Faulkner qui écrivit plus de 300 scenarii pour les réalisateurs américains, tout en brouillonnant, disait-il, ses romans, tels Le Bruit et la Fureur ou Sanctuaire. Ces romanciers n'avaient pas de stylos, mais des objectifs d'appareils photographiques vissés à leurs doigts. Grâce à eux naîtra la littérature-caméra et la littérature du montage (une forme de déconstruction). Plages mentales des contacts, latences des bains révélateurs, c'est ce qu'on appelle la photographie ou qu'on peut appeler la photographie. Dès lors, les écrivains se sont mis à écrire avec la photographie. C'est-à-dire récupérer en vrac une collection d'images ordinaires, de photos de famille, de clichés de guerre, de vrac des anonymes, etc. Ecrire, dès lors, non pas à partir de ce que montrent les photographies, mais « à partir de la posture visuelle et mentale qu'elles signent, puisque, et peut-être surtout, dans le ratage », comme l'écrit si bien Anne-Marie Garat. Ratage. C'est-à-dire ce qui fait l'essentiel du brouillon, du palimpseste, du flou malencontreusement et communément appelé « artistique » ! Ce qui importe, dans ce cas, ce n'est pas ce que l'image raconte ou a l'air de raconter, mais la façon visuelle de raconter comment on est vivant au monde, dans l'épilepsie de l'instant. En effet, souvent, les êtres humains ont l'air effarés, effrayés, voire hagards dans une photographie. Même quand ils font semblant d'être contents. Heureux. Hilares. Peu importe, dans ce cas, ce que l'acte photographique raconte d'un sujet en train de photographier, c'est-à-dire en train d'établir un rapport singulier à l'espace et au temps. Rapport aussi aux corps, aux visages, aux postures, aux attitudes, aux objets (aussi !). Car les objets sont essentiels, puisqu'ils encadrent l'humain dans ce qu'il a de plus pathétique et de plus solitaire. La photographie débusque l'homme grâce à la matière du cliché, à la lumière, à la profondeur, au grain du papier-pellicule, à la densité, à l'opacité et surtout au flou ! Encore une fois. Le cliché reste d'abord un rapport. Rapport à l'amour. A la peur. A la bêtise. A l'intelligence. Et à la sagacité de l'instant. Une sagacité cruciale... (A suivre)

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