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Dictateurs d'hier, d'aujourd'hui et de demain
Publié dans El Watan le 02 - 07 - 2009

Après la recette des coups d'Etat, en cours à ce jour dans certains pays, les nouveaux maîtres du continent recourent à un «savant» dosage entre pratiques démocratiques et objectifs despotiques pour soigner la façade de leurs régimes.
C'est ainsi que la suppression de la durée des mandats présidentiels est devenue la recette miracle pour rester au pouvoir…démocratiquement ! Abdelaziz Bouteflika, qui vient de tester avec grand succès cette position magique à l'africaine, ne détient pas les droits d'auteur. Avant lui, ils sont plus de 10 dirigeants africains – du Togo, du Cameroun, de la Guinée, de l'Ouganda et bien sûr de la Tunisie – à s'être offert les délices du pouvoir éternel avec, pour certains, les compliments, des démocraties occidentales. C'est la nouvelle mode de gouvernance en Afrique qui vient de faire tache d'huile au Niger, où Mamadou Tandja s'apprête à tenir son référendum le 4 août prochain pour déverrouiller la durée des mandats limités pour l'heure à 2 seulement. Ailleurs, comme au Mozambique, le tout-puissant Mugabe s'est imposé de force, malgré les résultats de la présidentielle ayant donné Morgan Tsvangirai vainqueur au premier tour. Ce dernier a été contraint d'accepter le strapontin de Premier ministre, faute de mieux. C'est que l'ivresse du pouvoir semble donner des idées aux apprentis dictateurs qui asservissent leurs peuples et pillent leurs richesses. En 2009, la seule loi qui régit les régimes africains est celle de la nature…Les présidents y sont élus à vie, plutôt à mort, comme ce fut le cas de Omar Bongo, le patriarche contraint d'aller finir ses jours en Espagne de peur de se faire inculper en France.
Empêcheurs de régner «en long»
Et ce n'est pas fini pour le Gabon «Bongolais». Le fils, Omar Ben, ajuste déjà sa cravate pour succéder à son père, histoire de pérenniser la dynastie Bongo. Au Sénégal, Abdellah Wade, qu'on ne peut soupçonner d'être un dictateur, a jeté pourtant son fils dans l'arène pour lui succéder. La pilule Karim Wade, que les Sénégalais ne veulent pas avaler, semble faire son chemin. Karim a été nommé par papa «super-ministre», pour lui servir de rampe de lancement. En Egypte, l'affaire est pratiquement réglée pour Gamal Moubarak, déjà patron du parti de son père. Mais les Egyptiens n'ont pas encore dit leur dernier mot. L'opposition menée par Ayman Nour gagne de la sympathie. La toile est devenue le défouloir de ceux qui en ont marre du régime des Moubarak.En Libye, Seif El Islam El Gheddafi est lui aussi assuré de prendre la relève. Récemment, il a été reçu en chef d'Etat en Algérie. Ben Ali préparerait également sa femme Leila pour 2014, puisqu'il ne pourra pas, théoriquement, se porter candidat à plus de 75 ans. Mais face à ces auto-successions et ces républiques héréditaires réglées comme des montres suisses, il y a heureusement des résistances. Ainsi en Zambie, Frederick Chiluba a dû renoncer à un troisième mandat en 2001 sous la pression populaire. Au Malawi, c'est le Parlement qui s'est opposé en 2002 au président Bakili Muluzi de briguer un troisième mandat. L'ex-président charismatique du Nigeria, Olesugun Obasanjo, a lui aussi fait les frais de la résistance populaire. Sa proposition de modifier la Constitution pour un troisième mandat a été déclarée irrecevable par les deux tiers du Sénat nigérian lors d'un vote le 16 mai 2006. Ce sont là quelques exceptions qui confirment la règle et qui mettent en lumière l'existence des empêcheurs de «régner en long et en rond».
Niger
Arrivé au pouvoir en 1999 à l'issue de la présidentielle, qui a suivi l'assassinat du général Ibrahim Baré Mainassara en avril de la même année, Mamadou Tandja devrait terminer son deuxième mandat en décembre prochain. Mais le chef du Niger n'entend pas passer le témoin. Depuis quelques mois, il tente vainement de faire passer par voie légale une révision de la Constitution devant lui paver le chemin pour un troisième mandat.
Devant la résistance des institutions de son pays, il fait dissoudre successivement le Parlement nigérien et la Cour constitutionnelle. Depuis une semaine, il s'est arrogé des pouvoirs «exceptionnels». Objectif avoué ? Organiser un référendum sur la révision constitutionnelle afin de faire sauter le verrou de la limitation des mandats. Mais il fait face à une farouche résistance de l'opposition regroupée au sein du Front de la défense de la démocratie (FDD). Une opposition emmenée par l'ex-Premier ministre, Mahamadou Issoufou. Son coup de force, qui remet en cause l'instabilité de ce pays, a été dénoncé par l'ancienne puissance coloniale, la France.
– Guinée
Le général Lansana Conté est arrivé au pouvoir en 1984 en Guinée à la tête d'un groupe d'officiers qui a pris le pouvoir à Conakry, en instaurant un «comité militaire de redressement national». Désigné président de la République et élevé au grade de général un an plus tard, Lansana Conté y restera jusqu'à sa mort en décembre 2008. En novembre 2001, il avait organisé un référendum qui lui avait permis de briguer un nouveau mandat en 2003. La réforme constitutionnelle qu'il avait ordonnée a supprimé la limitation du nombre de mandats présidentiels et la limite d'âge du titulaire du poste, auparavant fixée à 70 ans. A sa mort, le capitaine Moussa Dadis Camara est porté à la tête du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) et devient ainsi le troisième président de la République de Guinée depuis son indépendance.
– Tunisie
Arrivé au pouvoir grâce à un coup d'Etat «médical» contre Bourguiba, le 7 novembre 1987, Zine El Abidine Ben Ali règne sur la Tunisie depuis 22 ans. Et pour sauvegarder son trône, il fait amender en mai 2002 par référendum la Constitution, et s'est offert un quatrième mandat en octobre 2004. Bien plus encore, le nouvelle Constitution permet le renouvellement sans limite des candidatures et a repoussé de 70 à 75 ans l'âge limite pour postuler à la magistrature suprême. Zine El Abidine Ben Ali qui incarne l'image d'un «dictateur éclairé» s'apprête à succéder à lui-même en octobre prochain à la faveur d'une élection présidentielle qui devrait consacrer la «présidence à vie» comme le dénonce l'opposition.
Agé de 72 ans, Ben Ali a fait de la Tunisie un pays fermé à tout pluralisme politique et débat contradictoire. Les résultats des scrutins y sont tellement invraisemblables qu'ils sont passés à la mode proverbiale. Pour cause, en 1989, il se fit «élire» avec 99,27% des voix, et en 1994 il monte encore à 99,91% des voix. En 1999, même avec deux challengers de «l'opposition», il gagne haut la main avec un score, à faire pâlir d'envie, de 99,45%. Avec trois candidats en 2004, Ben Ali est «réélu» avec 94,49% des voix. Pour l'anecdote, l'un des concurrents avait déclaré publiquement qu'il fallait supporter Ben Ali !
– Togo
Le président Gnassingbé Eyadema n'a pas lâché le pouvoir jusqu'à sa mort en 2005 ! Au pouvoir depuis 1967, il a mis à «niveau» son pays par rapport aux standards démocratiques à l'africaine, en supprimant en décembre 2002 l'article 59 de la Constitution qui limitait à deux le nombre de mandats présidentiels. Mais il ne gouvernera que deux années de son troisième mandat gagné en 2003. Feu Eyadema semble avoir réglé la succession même après sa mort. Le Parlement, sous la pression des militaires, a en effet modifié la Constitution du Togo de sorte à offrir à son fils, Faure Gnassingbé, de succéder à son père. Sous la pression de la communauté internationale, Gnassingbé junior se retire quinze jours plus tard. Mais c'était juste pour mieux sauter et sauver les formes, puisque il a été déclaré vainqueur de la présidentielle d'avril 2005. Au Togo : Gnassingbé est mort, vive Gnassingbé !
– Ouganda
Présenté pourtant comme l'exemple des nouveaux leaders africains, le président Yoweri Museveni, âgé de 54 ans, au pouvoir depuis 1986, a fait modifier la Constitution pour se présenter une troisième fois à la présidentielle en 2006.
A l'issue de la présidentielle du 23 janvier 2006, il est réélu président avec 60% des voix. Désormais, le jeune Museveni semble avoir appris le mode opératoire de la présidence à vie en Afrique.
– Tchad
Comme au Togo, en Guinée ou en Tunisie, la mode de la suppression de la limitation des mandats présidentiels est arrivée au Tchad. Idriss Deby Itno, au pouvoir depuis 1990, a eu lui aussi sa réforme sur mesure en 2006 à la faveur d'une révision constitutionnelle adoptée, comme partout ailleurs, par référendum populaire. Une consultation populaire qui avait soulevé une grosse controverse au Tchad, mais qui n'a pas empêché le souverain Deby de régner encore à loisir sur son pays déchiré par moult conflits.
– Cameroun
Paul Biya figure parmi les dirigeants africains les plus anciens qui se confondent avec leur pays. Arrivé au pouvoir en 1982, il y est encore…
Il y a un peu plus d'une année – avril 2008 comme par hasard ! – il se met en conformité avec la méthode à succès de ses semblables en Afrique.
Il ordonne, en effet, à l'Assemblée nationale de son pays d'adopter une révision constitutionnelle qui lui donne la possibilité de briguer un nouveau mandat à la tête du Cameroun en 2011.
Le malin Paul Biya voulait assurer ses arrières pour éviter les mauvaises surprises. Il fait déverrouiller le nombre de mandats présidentiels et s'offre ainsi des septennats à volonté.
Les cris de «coup d'Etat constitutionnel» poussés par l'opposition sont tombés dans l'oreille d'un sourd.
Pis encore, Paul Biya, soucieux de ses sous et ses dessous, s'est octroyé via la nouvelle loi une «immunité» à l'issue de son mandat. Vraiment futé ce Biya !
– Egypte
Au pouvoir depuis le 14 octobre 1981, suite à l'assassinat de Anouar Sadate, Mohamed Hosni Moubarak n'entend pas céder son fauteuil.
Avec ses 28 années de règne, le «raïs» a rattrapé les grands dictateurs africains en termes de longévité. Il se rapproche également des souverains, sultans et roitelets du Golfe dont il est un grand ami. Dans un pays où le mouvement des Frères musulmans constitue sa principale opposition, Moubarak a verrouillé le jeu politique et imposé l'état d'urgence à ce jour.
Soutenu par les Etats-Unis, le «raïs» a fait ses présidentielles de 1987, 1993 et 1999, des simples formalités en tant qu'unique candidat. Critiqué par les Occidentaux, Moubarak a consenti, en 2005, à affronter enfin le suffrage universel. Mais ce fut juste pour sauver les formes, puisqu'il rafle la mise avec un score brejnévien de 85%. Pis, juste après le scrutin, il fit emprisonner son principal adversaire, Ayman Nour, responsable du parti El Ghad (L'avenir). A 81 ans, Moubarak songe désormais à léguer l'Egypte en héritage à son fils Gamal, parachuté en 2003 à la tête du comité politique du Parti national démocratique (PND) lors du congrès de 2003. Malade et âgé, Hosni Moubarak s'applique à préparer son fils pour 2011.


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