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Affaire Achour Abderrahmane : Deux procès et plusieurs interrogations
Publié dans El Watan le 30 - 06 - 2009

Ces deux dernières semaines ont été marquées par des révélations importantes sur les circonstances qui ont permis à Achour Abderrahmane d'encaisser en toute quiétude, en l'espace de trois ans, 1957 chèques sans provision auprès des agences de la BNA.
D'abord en se rapprochant de commissaires et divisionnaires de la police pour couvrir toute information qui pourrait lui porter préjudice. C'est ce qui ressort du procès tenu le 14 juin dernier, au tribunal criminel près la cour d'Alger, devant lequel ont été déférés l'ancien chef de sûreté de wilaya de Tipasa Hachemi Zouaï, le chef de la police judiciaire Abdelkader Bessaï, ainsi que Aberrahmane Achour. L'ancien directeur de la clinique des Glycines, Mohamed Sbih, ainsi que l'officier de police judiciaire Kalikha ont comparu comme témoins. Cette affaire n'aurait jamais éclaté si Achour n'avait pas utilisé un document interne à l'institution policière le blanchissant de tous les griefs devant les autorités marocaines, pour se défendre contre son extradition vers l'Algérie. Le document, faut-il le rappeler, est un rapport rédigé en 2004 par la police judiciaire pour être transmis au parquet de Koléa (mais avec comme destinataire le directeur général de la Sûreté nationale) et qui présente Achour comme irréprochable. La question est de savoir comment un document interne s'est retrouvé entre les mains de Achour avant même d'être remis au procureur du tribunal de Koléa...
Au tribunal criminel, Bessaï, en détention depuis plus de deux ans, crie à qui veut l'entendre qu'en cette journée de jeudi, lorsqu'il assurait la permanence, Kalikha lui a bien déclaré que Zouaï l'avait appelé du cabinet du DGSN pour réclamer le rapport sur Achour. Kalikha a alors tiré une copie de la disquette qu'il détenait, changé le nom du destinataire et l'a faite monter au secrétariat du nouveau chef de sûreté de wilaya qui succédait à Zouaï, muté à Oran. Le secrétaire a refusé de mettre le cachet, arguant que son chef était absent. Bessaï a pris la responsabilité de signer le document, étant convaincu qu'il allait être faxé au bureau du chef de cabinet de Ali Tounsi. Or, le numéro qu'avait laissé Mohamed Sbih à Kalikha était celui de son bureau, à la clinique des Glycines. Zouaï, qui était à Annaba, a été joint par Sbih sur son téléphone portable pour lui demander de passer le voir au bureau. Jeudi, de bonne heure, Zouaï était déjà sur place. Il lui parle d'une plainte qu'aurait déposé Achour à son encontre pour harcèlement. Zouaï s'étonne et lui explique qu'un rapport en sa faveur a été établi par ses services avant son départ de Tipasa. Il appelle Kalikha et lui demande de le lui faxer. Entre temps, Achour fait une apparition au bureau de Sbih, accompagné d'un ami commun à ce dernier. Zouaï est formel : il ne connaissait pas Achour avant qu'il ne lui soit présenté par Sbih, dans son bureau. Il déclare avoir senti une humiliation lorsque Achour lui a parlé des plaintes. Ce qui l'a poussé à quitter le bureau. Mais Sbih le rappelle au téléphone ; il lui donne son numéro de fax et lui dit de le remettre à Kalikha pour qu'il lui envoie le rapport. Zouaï s'exécute, parce que comme il l'a si bien dit, Mohamed Sbih était un divisionnaire, conseiller du DGSN. Mais le document doit porter une signature que Abdelkader Bessaï va apposer en lieu et place du chef de sûreté de wilaya.
Un document que Achour emportera avec lui. En contrepartie de quoi ? Le tribunal n'a pas été au fond de cette question. Néanmoins, Sbih jure que Zouaï et Achour sont venus à son bureau pour des raisons médicales et que leur rencontre était une coïncidence. Ce que Zouaï dément formellement, demandant au tribunal d'écouter les enregistrements des communications téléphoniques entre lui et Sbih. Ce dernier déclare n'avoir jamais donné de numéro de fax parce qu'il n'en avait pas, mais Zouaï le confond en déclarant que le numéro en question est connu comme étant le sien, précisant que le service des télécommunications de la DGSN peut le confirmer. Révélations qui plongent le témoin dans le silence et suscitent de lourdes interrogations sur les vrais auteurs de cette fuite organisée de documents. Le tribunal a compris que la responsabilité était partagée entre ceux qui étaient dans le box et ceux qui ont bénéficié du non-lieu de la chambre d'accusation pour comparaître en tant que témoins. Ce qui légitime l'acquittement de Zouaï, lui qui a menacé, lors de son audition, de faire des révélations fracassantes sur les personnalités qui ont « mangé dans la main » de Achour.
Révélations, a-t-il relevé, qui provoqueraient un séisme au sein de la DGSN. Ces personnalités n'ont malheureusement pas apparu lors du second procès lié au détournement des 32 milliards de dinars des comptes de la BNA. Le tribunal criminel s'est attelé à savoir comment Achour avait procédé pour encaisser les chèques sans provision ; il n'a pas cherché ce qu'il a fait de tout cet argent. En effet, le juge n'a même pas trouvé utile d'interroger Achour sur l'origine des 350 000 dollars qui ont servi à l'achat d'un complexe de papier au Maroc ou de demander à son épouse d'où elle a pu avoir les 4 millions de dirhams marocains qu'elle avait sur son compte au Royaume, elle qui n'avait aucune activité. De même qu'il n'a pas estimé nécessaire d'interroger celle-ci sur les nombreux biens qu'elle a acquis en son nom entre 2002 et 2004. Les interrogatoires du juge et du parquet général se sont limités uniquement aux faits qui impliquent les cadres de la BNA et Achour dans la dilapidation des deniers de la banque, sans pour autant interroger le principal inculpé sur la destination des montants colossaux qu'il a encaissés. Les complicités dans cette affaire ne se limitent pas uniquement aux directeurs d'agence ou aux directeurs régionaux de la banque. Tout comme dans le procès des cadres de la police, dans le box des accusés manquaient de lourdes pointures qui ont de tout temps protégé Achour et fait en sorte qu'il puisse prendre autant d'argent sans être inquiété.


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