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Les promesses creuses des responsables
Akila Klai, journaliste devnue handicapée lors d'une visite présidentielle
Publié dans El Watan le 24 - 10 - 2009

Annaba, 15 mai 2007. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, effectue une visite dans cette région, accompagné d'une cohorte de journalistes de différents organes de presse. Le cortège présidentiel, suivi par des bus transportant les reporters, se dirigent, à la vitesse que l'on sait, vers une énième étape du voyage.
Quelques gouttes de pluie se mettent à tomber, rendant la chaussée des plus glissante. Le conducteur d'un des bus perd le contrôle du véhicule, qui dérape et fait une embardée. Au terme de sa course folle, il atterrit sur le flanc sur le bas-côté de la route. Akila Klai, correspondante du journal étatique El Chaâb, était l'une des passagères. A moitié éjectée à travers une vitre, elle se retrouve, lors du crash du bus, coincée entre l'habitacle et le sol.
Miraculeusement extirpée de la ferraille par les secouristes, elle est sans connaissance lorsqu'elle est transférée d'urgence au centre hospitalier Ibn Rochd de Annaba. Après moult examens, le verdict est sans appel : fracture de la colonne vertébrale avec un décalage des vertèbres. Le lendemain du terrible accident, le président de la République se rend à l'hôpital pour s'enquérir de la santé des journalistes blessés. Au chevet de Akila, prenant connaissance des traumatismes irréversibles engendrés, il ordonne son transfert, par avion, vers l'établissement sanitaire militaire de Aïn Naâdja. « Il avait promis de veiller à ma prise en charge et à ma rémission.
D'ailleurs, il avait donné des instructions pour qu'on s'occupe de moi de la meilleure manière », se souvient Akila. Durant les premiers jours de son hospitalisation qui a duré quatre mois, elle assiste à un véritable ballet de visiteurs bienveillants qui l'assurent de « ne pas la laisser tomber ». « Mes collègues et confrères évidemment, les directeurs et responsables du journal El Chaâb ainsi que d'autres personnalités. Tous m'ont inondée de fleurs mais aussi et surtout de promesses, particulièrement le directeur du journal qui m'a déclaré, les mots résonnent encore dans ma tête, "nous sommes là, nous sommes ta famille, ne crains rien" », raconte-t-elle. Pourtant, près de trois ans après, il ne semble pas rester grand-chose de cette compassion. Une fois les feux des médias estompés, les assurances officielles et les signes de soutien ont fondu comme neige au soleil. Les promesses se sont avérées être des vœux pieux. La vie de « la handicapée de 42 ans », comme elle se décrit elle-même, s'est transformée en un véritable calvaire. Souffrant d'un traumatisme rachidien, elle présente un cal vicieux au niveau de la colonne vertébrale et une fatigabilité des membres inférieurs. Akila ne se déplace qu'avec difficulté, et ce, même à l'aide de béquilles.
Elle ne peut rester debout, et même assise, elle endure le martyre. « J'ai besoin d'une intervention chirurgicale et de séances de rééducation. Mais je n'en ai pas les moyens. Une séance coûte dans les 3000 DA, quant à l'opération, je ne vous en parle pas ! », explique-t-elle. Dans les mois qui ont suivi sa sortie de l'hôpital, elle s'attend, naïvement peut-être, à la concrétisation des promesses faites. « Le journal m'a transféré, durant près de six mois, une somme mensuelle de 15 000 DA. Maintenant je comprends leur motivation, car quelle ne fut ma surprise de découvrir que, depuis mon recrutement en 2002, je n'avais pas été déclarée à la sécurité sociale », dit-elle. Et d'ajouter : « Je n'ai pas d'assurance pour me prendre un tant soit peu en charge. »
Mépris et haine
A bout de patience, elle entame alors des démarches auprès des structures si promptes à compatir, « du moins devant le Président ». Ministères du Travail, de la Solidarité, de la Communication, ancien employeur, OPGI de Annaba se voient tous destinataires du dossier de Akila et de doléances leur rappelant les engagements pris. Rien n'y fait. Pis, comble du cynisme et du mépris, certains d'entre eux, le directeur du journal El Chaâb en tête, rétorquent sans pitié aucune : « Tu n'as qu'à aller chez ton Président. Il n'a qu'à se débrouiller avec toi, puisque c'est lui qui t'a promis une prise en charge... » C'est donc de ce type de réponse que Akila se voit gratifiée, deux années durant lesquelles elle tape, en vain, à toutes les portes. « Et ce malgré ma mobilité réduite et mes problèmes financiers.
D'extraction modeste, nous sommes une famille de dix personnes, et c'est mon père, moudjahid et invalide, qui fait vivre tout le monde avec sa maigre pension », souffle-t-elle, la voix étranglée par les larmes. Il faudra attendre la campagne électorale pour la présidentielle de 2009 et la visite du candidat-président Bouteflika à Annaba pour que la journaliste reprenne espoir. « J'ai eu l'occasion de revoir le Président pour lui exposer mon cas à nouveau. Il m'a réitéré son soutien et m'a promis de prendre soin de moi », se souvient-elle. Quelques semaines plus tard, le ministre du Travail lui notifie qu'elle bénéficiera d'une prise en charge pour des soins à l'étranger, à Paris plus précisément. « Mais l'aide était des plus minimes. J'ai dû payer de ma poche le visa, par exemple. Je ne connaissais personne là-bas et je me suis retrouvée livrée à moi-même, sans un sou. De plus, malheureusement, les médecins français ne peuvent rien pour moi car une intervention est impensable faute de réels soins et d'une rééducation tout de suite après l'accident. » Aujourd'hui, Akila ne sait plus à quel saint se vouer. « Ma vie a été gâchée par cette catastrophe et les responsables me l'ont encore plus gâchée.
Je ne peux ni travailler ni me déplacer. Je n'ai plus aucune chance de retrouver une vie normale, de me marier et de fonder un foyer. D'où vient le mépris, la haine même que les dirigeants, nationaux et locaux, éprouvent envers les citoyens ? », s'interroge Akila, s'avouant « dégoûtée » par ces comportements. « En tant que journaliste, je connais le fonctionnement de ce pays. Mais qu'en est-il des simples gens ? Les autorités sont sourdes et muettes à leurs souffrances, occupées qu'elles sont à amasser des biens à leur détriment. Faut-il, dès lors, s'étonner et s'émouvoir des suicides, des harraga et autres signes de mécontentement ? » Telles sont ses questions…


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